Sur l'assassinat d'Abou Rafi' (ou Sallam Ibn Abou al-Huqayq)

Sur l'assassinat d'Abou Rafi' (ou Sallam Ibn Abou al-Huqayq)

Collectif sahab-ed-dine

Création : 21/08/2010

Modification : 28/08/2010

 

1. Introduction

 

Les missionnaires chrétiens avancent l’idée que le Prophète (sws) aurait ordonné de tuer Abou Rafi', ou Sallam Ibn Abou Al-Huqayq. Ils sous-entendent que l'ordre de l'éliminer n'était motivée par aucune raison. Nous allons analyser ce récit avec les rapports qu'ils utilisent afin d'en dégager la vérité. 

Dans un premier temps, nous rapporterons les rapports sur lesquels ces gens se basent pour affirmer leurs propos.

2. Les rapports en questions

Remarque : les traductions en vert ne sont pas les nôtres et sont issues du site islamophobe "islam-document". Elles laissent à désirer, principalement sur les dénominations des personnages et sur les expressions employées. La lecture des rapports étant longue et fastidieuse, le lecteur peut, s'il en a envie, les lire en Annexe de cet article.

Voici les sources qui mentionnent ce récit : 

[1] ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah 714-6

[2] Tabari , Histoire des Prophètes et des Rois III 186

[3] Waqidi , Livre des expéditions 25

[4] Ibn Sa'd , Tabaqat II 112-3

[5] Bukhari 1, livre des expéditions militaires, chapitre 16, hadith numéro 4040

[6] Bukhari 2, livre des expéditions militaires, chapitre 16, hadith numéro 4039

[7] Bukhari 3, livre du Jihad et du comportement militaire, chapitre 155, hadith numéro 3022

[8] Bukhari, livre du Jihad et du comportement militaire, chapitre 155, hadith numéro 3023

3. Analyse du texte des versions – critique intrinsèque

Comme dit précédemment, les parties en gras dans les textes cités ci-dessus, sont les contradictions relevées au sein même de tous ces textes. La lecture y étant difficile, nous nous proposons de faire un petit travail de balayage de ces problématiques pour résumer les aspects contradictoires et montrer que cette histoire contient tout de même beaucoup de floue et même si la finalité est la même, c'est à dire qu'Abou Rafi' est bel et bien mort, nous devons tout de même tenter d'enlever l'ivraie du champs de blé. Voici donc un récapitulatif des contradictions internes des différents rapports sus-mentionnés:

   3.1   Quelle fut la motivation pour faire cette mission ?

   3.2   Combien d'hommes en mission ?

   3.3   Quand sont-ils arrivés à la forteresse de Khaybar ?

    3.4   Qui est entré dans le fort ?

   3.5   Comment sont rentrés les musulmans dans le fort ?

   3.6   Comment se sont-ils pris pour entrer chez Abou Rafi' ?

   3.7   Qui ouvrit la porte de la maison ?

   3.8   Qui se trouvait auprès d'Abou Rafi' ?

   3.9   La / Les femme(s) d'Abou Rafi' fut / furent-elle(s) blessée(s) ?

   3.10   Qui tua Abou Rafi' ?

    3.11   Quand est-ce que la femme d'Abou Rafi' cria ?

   3.12   Qui fut blessé et qu'a-t-il eut ?

   3.13   Qui annonca la mort d'Abou Rafi':

   3.14   Se sont-ils fait poursuivre avec le meurtre ?

Note : il est intéréssant de voir la différence entre la version de Waqidi et celle d'ibn Sa'd sur le plan numérique. De plus, on peut se demander comment les 3000 hommes sont sortis à leurs trousses, car réunir autant d'hommes d'un château en quelques temps paraît improbable. Cela ressemble très étrangement à l'exagération des nombres dans la Bible.

   3.15   Les Compagnons ont-ils porté le blessé jusqu'au Prophète (sws)

   3.16   Le blessé fut-il soigné ou non par le Prophète (sws) ?

   3.17   Combien de temps les compagnons sont-ils restés caché après le meurtre ?

   3.18   Que conclure avec toutes ces contradictions ?

Nous pourrions continuer encore, mais cela suffira amplement. Car dans les textes, il reste encore à savoir si 'Abdallah ibn 'Atik parla avec Abou Rafi' ou non ? Combien de fois fut-il frappé ? Quand est-ce que le compagnon a pensé à l'ordre du Prophète (sws) de ne pas toucher aux femmes ? Etc...

De même, les absurdités telles que dans la version Bukhari numéro 2, il est dit que les femmes d'Abou Rafi' étaient avec lui dans la chambre et que celui-ci se prit un coup d'épée et cria. Pourtant personne n'avait l'air de bouger et l'agresseur pu parler plusieurs fois avec sa victime qui pu l'achever tranquillement. Etrangeté déconcertante...

Maintenant, comment s'en sortir face à tant de soucis pour une seule histoire. Nous pouvons être pratiquement sur que Abou Rafi' fut tué de par le nombre de rapport qui sont disponibles, le pourquoi de la question sera traité dans le chapitre suivant. Les savants du hadith sont d'accord pour déclarer l'histoire authentique, principalement en raison des rapports de l'Imâm Al-Bukhârî, bien que toutes les histoires se contredisent.

Mais, la façon dont ceci fut accomplit est loin d'être claire. Où se trouve la vérité parmi toutes ces histoires ? Nous ne le saurons jamais. 

Il y a une autre énorme contradiction entre les rapports. En effet, l'Imâm At-Tabarî situe cette histoire avant la bataille d'Ouhoud et après le meurtre de Ka'b al-Achraf, donc probablement en l'an 3 de l'Hégire. Cependant, les autres rapports situent tous, cet épisode après la bataille des Coalisés et l'histoire des Juifs de Banu Qurayza, c'est-à-dire en l'an 5 de l'Hégire. 

En effet, la version chronologique de l'imâm At-Tabarî est irrecevable, car Abou Rafi' fut l'un des principaux responsable de la bataille des Coalisés, il ne peut donc avoir été exécuté en l'an 3 de l'Hégire, bien que la mort d'Abou Rafi' est une réalité. 

4. Abou Rafi' et son œuvre satanique

Pour comprendre cette histoire, la moindre des choses est de la restituer dans son contexte historique afin de comprendre les œuvres sataniques d'Abou Rafi'. Nous nous contenterons simplement de citer ce que les savants et les chercheurs ont rapporté de lui. 

Al-Hafiz Ibn Hajar dit : 

Abou Rafi' s'opposait au Prophète (sws) et incitait les gens contre lui.

Source : Fath al-Bari, Commentaire d'ibn Hajar al-'Asqalani, tome 6 p.156

 Allama Shibli Nu'Mani relate :

Après avoir quittés Médine et s'être installés à Khaybar, les Banû-n-Nadir ourdirent un complot contre l'Islam. Leurs chefs

Sallam Ibn Abi-al Huqauaiq (Abou Rafi'), Huyayy Ibn Akhtab, Kinana al-Rabi et d'autres se rendirent à La Mecque et rencontrèrent Quraysh et leur ont dit que l'Islam pourrait être détruit.

Source : Allama Shibli Nu'Mani, Sirat-un-Nabi, volume 2, p.106 

Le Cheikh Safi Ar-Rahman Al-Moubarakfouri dit : 

Salâm ibn Abi al-Houqayq, surnommé Abou Rafi' faisait partie des plus grands criminels juifs, ceux qui avaient réuni les coalisés contre les musulmans et qui les avaient beaucoup assistés matériellement et financièrement. De surcroît, il maltraitait le Messager d'Allah.

Source : Le Nectar Cacheté, la Biographie du Prophète (sws), Cheikh Safi Ar-Rahman Al-Moubarakfouri, Edition Daroussalam, p.434

Mokhtar Chakroun dit : 

Il était très riche et avais mis la main sur tout le commerce vital des arabes. Le fruit de ses complots aboutit à la ghazwa des coalisés.

Source : Commentaire du Sahih Bukhari par Mokhtar Chakroun, tome 3, Editions Al-Qalam p.375

Le professeur Muhammad Hamidullah rapporte : 

Point 848: Abou Rafi', un notable de Khaybar, se mit en rapport avec les Ghatafan pour les dresser une fois de plus contre Médine ; à la suite de quoi un agent médinois (agent qui connaissait sans doute bien Khaybar, puisque sa nourrice était de cette ville), fit périr Abou Rafi'.

Source : Le Prophète de l'Islam (sws), Muhammad Hamidullah, éditions al-Falah 2009, p.401

Adil Salahi, qui a rédigé une excellente biographie du Prophète (sws), dit à ce sujet :

Sallâm était l'un des chef de la tribu juive d'an-Nadir. Avec Huyay ibn Akhtab, il avait joué un rôle central dans la formation de la coalition de tribus arabes qui avaient attaquées Médine. Huyay avait été tué avec les Qurayza. Sallâm, quant à lui, avait trouvé refuge a Khaybar, une ville au centre de l'Arabie où résidait la plus importante communauté juive de la région. Le Prophète (sws) savait que l'homme poursuivrait ces efforts pour nuire à l'Etat musulman : c'était donc un ennemi avec lequel aucune concession n'était possible.

Source : Adil Salahi, Muhammad Sceau des Prophètes, Nouvelle biographie authentique du Prophète de l'Islam (sws), éditions  Tawhid, 2007, p.343

Pour rappel

La bataille des Coalisés a regroupé 10000 arabes polythéistes ainsi que des juifs, enragés, venu attaquer les musulmans de Médine afin de les exterminer totalement. Donc Abou Rafi' est responsable de la bataille des Coalisés qui a conduit au siège de la ville du Prophète (sws)

Nabil Luqa Bébawi, un savant chrétien Copte qui est diplômé d'Al-Azhar rédigea un livre pour éclaircir quelques vérités sur le Prophète de l'Islam (sws) dit :

"L'ensemble des tribus expulsées de Médine se retrouvèrent à Khaybar et se préparaient, avec la collaboration de celle-ci, à une offensive visant les musulmans. C'est pourquoi Khaybar fut le lieu le plus hostile aux musulmans et à leur Prophète (sws). Les tribus de Khaybar, al-Nadir et Qaynuqa' envisagèrent de concert d'abattre le Prophète (sws) et de s'attaquer aux musulmans. C'est pourquoi elles y incitèrent les tribus arabes à cela et leur proposèrent un soutien à leur initiative, ce qui explique la décision du Prophète (sws) d'attaquer Khaybar en vue de mettre fin à ces exactions et de protéger l'Etat musulman. Les Khaybar, les al-Nadir et les Qaynuqa' s'accordèrent à combattre les musulmans, s'alliant à des tribus d'autres religions, comme la tribu Ghatafan" [...] "Une fois les combats amorcés, les Khaybar préssentirent leur défaite imminente et proposèrent aux musulmans un compromis. En vertu de ce dernier, la tribu conserverait l'exploitation de ses terres, leur octroyant la moitié des récoltes. 

Le Prophète (sws) accepta le compromis et mit fin au siège. Parmis les principes militaires connus dans tous les pays du monde, en tout temps et en tout lieu, figure celui en vertu duquel, la meilleure manière de se défendre est d'attaquer. Or, la décision du Prophète (sws) d'attaquer Khaybar était une manière de se défendre, car l'ensemble des tribus citées s'étaient entendues sur une alliance avec la tribu des Ghatafan, située non loin de Médine, afin de mener une offensive contre les musulmans."

Source : Nabil Luqa Bébawi, Muhammad (sws) le Prophète calomnié, éditions al-Bouraq 2006, p.157-158

Abou Rafi' assistait militairement et financièrement tous les ennemis du Prophète (sws), sans parler du fait qu'il faisait des satires de ce dernier. Ce faisant, il rompit donc le pacte de Médine. Toutes ses activités sataniques ont conduit au siège de la ville de Médine par 10,000 enragés polythéistes, bien décidés d'en finir avec l'Islam. Voilà donc pour les activités de ce "pauvre juif sans défense".  

Il faut savoir  que la bataille des coalisés qui aurait pu être fatale aux musulmans sans l'intervention d'Allah. En effet, cette attaque fut en partie édifiée par Abou Rafi' et ses compères. Les polythéistes firent alliance avec les juifs pour éradiquer les musulmans. Comment, dans ces conditions un chef d'état réagirait ? 

Il est donc logique que le Prophète (sws) de l'Islam donne l'ordre d'aller frapper à la base du problème en enlevant la mauvaise herbe qui s'apprêtait à envahir et détruire le magnifique jardin. Il ne faut donc pas pointer du doigt l'acte que l'Envoyé de Dieu ordonna (sws), mais plutôt celui qui engendra cette fin inévitable. Pourquoi ce serait le Prophète de l'Islam (sws) qui prendrait la faute en faisant tuer un homme sans toucher aux femmes et enfants quand c'est le parti opposé qui est en tord et qui s'apprêtait à tuer le Prophète (sws) et ses Compagnons (raa) et des femmes et des enfants ? 

Ceci n'est pas une pensée juste et il est temps de revoir ses positions bornées et voir si ce qui fut fait n'est pas que justice Divine et mort méritée. 

5. Conclusion

 

Pour conclure sur ce meurtre, retenons les points suivants :

 

- Il y a plus de 15 contradictions entre les récits rapportant cette histoire

- Certains détails sont étranges et frisent l'absurdité

- Les juifs étaient sous pacte d'alliance avec les musulmans et il les trahirent pour les faire exterminer

- Abou Rafi' aurait pu aboutir par ses œuvres sataniques (assistance militaire et économique des ennemis du Prophète(sws), ainsi que ses satires) à l'extermination totale des musulmans de Médine

Allahou A’lam ! - Dieu Sait mieux ce qu'il en est.

Annexe

- Version d'ibn Hisham, Conduite de l'envoyé d'Allah 714-6:

"Quand le combat de la tranchée et l’affaire des Banu Qurayza fut terminée, le problème de Sallam ibn Abu Huqayq, connu sous le nom d’Abu Rafi apparut, en rapport avec le fait qu’il avait fait assembler des tribus contre l’apôtre d'Allah. Les Aws avaient tué Kab avant Ohod à cause de son aversion contre l’apôtre d'Allah et parce qu’il complotait contre lui, alors les Khazraj ont demandé et obtenu la permission de tuer Sallam qui était à Khaybar.

Cinq hommes des Banu Salima , des Khazraj sont venus: Abdullah ibn Atik, Masud ibn Sinan, Abdullah ibn Unays, Abu Qatada et Khuzay ibn Aswad, un allié des Aslam. A leur départ , l’apôtre d'Allah nomma Abdullah ibn Atik comme leur chef, et il leur interdit de tuer les femmes et les enfants. Ils arrivèrent à Khaybar et allèrent à la maison de Sallam de nuit, ayant bloqué toutes les portes des maisons tout autour. A ce moment, il était dans une pièce à l’étage, et une échelle permettait d’y monter. Ils montèrent par là , arrivèrent à la porte et demandèrent qu’on leur ouvre.

Sa femme vint et leur demanda qui ils étaient. Ils répondirent qu’ils étaient des Arabes à la recherche de nourriture.

Elle leur dit que leur homme était là, et qu’ils pouvaient entrer.

Nous avons fermé la porte de la chambre sur elle, une fois entrés, de peur qu’elle ne nous pose des difficultés. Sa femme hurla et le mit en garde contre nous, alors nous nous sommes rués sur lui, avec nos sabres, alors qu’il était au lit. La seule chose qui nous guidait dans le noir, c’était le blanc de son visage, comme un linge égyptien. Sa femme a hurlé, et l’un de nous a voulu la frapper, mais il s’est souvenu de l’ordre de l’apôtre d'Allah de ne pas tuer de femme, alors il a repoussé sa main ; sinon, nous en aurions fini avec elle cette nuit-là.

Nous l’avons frappé avec nos sabres, et Abdullah ibn Unays l’a percé avec le sien dans le ventre, alors qu’il gémissait:

-“Qatni , Qatni” , soit “c’est assez... c’est assez....”.

Nous sommes sortis. Mais Abdullah ibn Atik, qui avait une mauvaise vue, est tombé de l’échelle et s’est blessé gravement le bras (...) Alors nous avons dû le porter dans un de leurs canaux d’irrigation. Les gens ont allumé des torches pour nous chercher, dans toutes les directions, désespérant de nous trouver, et ils sont rentrés vers leur maitre et s’assemblant alors qu’il était à l’agonie.

Nous nous sommes chacun demandés comment savoir si l’ennmi d’Allah était mort, et un proposa d’aller voir. Il y est allé, en se mêlant aux gens. Il a dit:

-J’ai trouvé sa femme et des Juifs assemblés autour de lui. Elle avait une lampe à la main et regardait son visage de près et leur a dit:

-Par Allah, j’ai du entendre la voix d’Abdullah ibn Atik. Mais je dois me tromper parce que je ne vois pas ce qu’Abdullah ibn Atik ferait ici...

Puis elle se retourna vers lui, et dit:

-Par le dieu des Juifs, il est mort!

Jamais je n’ai entendu de paroles plus douces...

Il revint et nous apporta ces nouvelles et nous avons emporté notre compagnon, nous l’avons emmené vers l’apôtre d'Allah et nous avons dit que nous avions tué l’ennemi d’Allah. Nous nous sommes disputés pour savoir qui l’avait tué, chacun revendiquant la paternité de l’acte.

L’apôtre d'Allah demanda à voir nos sabres et quand il les eut examinés, il déclara:

-C’est le sabre d’Abdullah ibn Unays qui l’a tué. J’ai vu des traces de nourritures dessus."

- Version de Tabari , Histoire des Prophètes et des Rois III 186:

"Sallam, surnommé Abu Rafi, était le chef des Juifs de Khaybar, et résidait dans cette ville. C'était un homme considérable, très riche et maniant bien la parole. Il avait été lié d'amitié avec Kab ibn Ashraf, et il faisait également des satires contre le prophète.

La population de Médine se composait de deux tribus, les Aws, les moins nombreux, et les Khazradj. Ces deux tribus étaient en rivalité entre elles, et si l'une accomplissait quelque action d'éclat, l'autre cherchait également à en accomplir. Les sept hommes qui avaient tué Kab appartenaient tous à la tribu d'Aws. Alors les hommes de Khazradj se réunirent et dirent:

Il faut que nous aussi nous tuions un des principaux personnages des Juifs, pour être agréables au prophète ; et ils résolurent de massacrer Abu Rafi, chef des Juifs de Khaybar, qui étaient les plus nombreux. Ils firent part de leur dessein au prophète, qui l'approuva. Huit d'entre eux, des hommes jeunes et braves, se concertèrent, et, avant de partir, vinrent trouver le prophète, qui les remercia et leur dit :

-Allez, mais ne tuez pas de femmes ni d'enfants.

Ces hommes partirent et arrivèrent à Khaybar au moment du coucher du soleil. Khaybar était une forteresse telle qu'il n'y en avait pas de plus solide dans le monde ; elle se composait de sept forts, l'un entourant l'autre, et chaque fort était muni d'une porte de fer. Au moment de la prière du soir, où le gardien rentrait dans la forteresse, Abdallah ibn Onays, l'un des huit, recommanda à ses compagnons de se cacher derrière le mur, leur donna ses armes et leur dit :

-Je vais chercher à m'introduire dans la forteresse ; tenez-vous à la porte ; quand je l'ouvrirai, vous entrerez.

Il alla se placer vis-à-vis de la porte, se couvrant la figure, comme quelqu'un qui fait ses besoins. A ce moment, le gardien voulut fermer la porte, et, pensant que cet homme était l'un des gens de la forteresse, il lui cria:

-Entre tout de suite, je vais fermer la porte, il est tard.

Abdallah se leva, ramassant ses vêtements, et la tête toujours couverte, pour que le gardien ne put le reconnaitre, entra dans la forteresse et s'assit à un endroit où le gardien ne le voyait pas. Chaque soir, après avoir fermé les sept portes, le gardien suspendait les sept clés ensemble à un clou, à un endroit caché, et le lendemain matin celui qui, à l'intérieur, se levait le premier pour sortir , prenait les clefs et ouvrait les portes, sans qu'il fut nécessaire d'appeler le gardien. Abdallah avait été souvent à Khaybar et connaissait cette habitude. Le gardien ayant suspendu les clefs, Abdallah attendit que l'on eut éteint les flambeaux.

Abu Rafi avait son appartement au milieu du fort, élevé au-dessus du sol. Il fallait y monter par cinq marches. Les habitants du fort restèrent avec lui jusqu'à minuit, ensuite ils se séparèrent et allèrent se coucher. Alors Abdallah prit les clefs, ouvrit les portes, et ses compagnons entrèrent. Ils tirèrent leurs sabres et montèrent à l'appartement d'Abu Rafi qui était couché avec sa femme. La porte de l'appartement était ouverte. Ils entrèrent, et Abdallah ibn Onays, dirigea son sabre sur Abu Rafi. A ce moment , la femme se précipita hors du lit et voulut crier. Abdallah ibn Atik , leva son sabre pour la frapper, mais, se rappelant que le prophète leur avait recommandé de ne pas tuer les femmes, il lui dit :

-Si tu cries, je te frappe.

La femme se tint tranquille. Après qu'ils eurent tué Abu Rafi et qu'ils se furent retirés, la femme donna l'alarme. Ils se précipitèrent en toute hate en bas de l'escalier ; mais Abdallah ibn d’Atik, ayant manqué les marches, tomba sur le sol et se cassa la jambe. Il poussa des cris de douleur, et ses compagnons, craignant qu'il ne restat là, le prirent sur leur dos et l'emportèrent hors du fort.

Les gens de l'intérieur du fort accoururent tous de leurs maisons. Personne ne put dire qui étaient les meurtriers. Avant que l'on eut allumé des flambeaux, les musulmans étaient déjà à une certaine distance. Les gens du château vinrent trouver le gardien, qui dit :

-J'avais fermé les portes et réuni les clefs comme d'habitude.

Alors ils lui dirent:

-Ferme les portes ; peut-être Muhammad et ses compagnons sont-ils venus pour nous

surprendre ; il ne faut pas qu'ils puissent pénétrer dans le fort.

On ferma donc les portes, et personne n'osa sortir. Les musulmans dirent entre eux:

-Ne nous en allons pas avant d'avoir la certitude qu'Abu Rafi est mort. Au matin, lorsqu'ils entendirent du fort le bruit des lamentations des femmes, ils surent qu'il était mort, et partirent pour Médine, en emportant celui qui s'était cassé la jambe. Le prophète fut très heureux ; il toucha l'homme blessé, qui fut guéri à l'instant même et se leva.

Les Juifs qui demeuraient tout autour de Médine furent dans la terreur devant le prophète. Ils disaient:

-Quels sont ces hommes qui sont avec Muhammad, qui tuent les gens enfermés dans leurs châteaux?

Ils vinrent tous pour faire la paix."

- Version de Waqidi , Livre des expéditions 25:

"Nous avons quitté Médine et voyagé jusqu’à atteindre Khaybar… L’apôtre d’Allah a envoyé cinq d’entre nous, ibn Atik, ibn Unays, Abu Qatada, ibn Khuzay et ibn Sinan. Nous avons atteint Khaybar et ibn Atik envoya chercher sa belle-mère en disant où il se trouvait. Elle revint avec un sac rempli de dates sélectionnées et de pain. Nous en avons mangé et il lui dit :

-Mère, c’est maintenant le soir, donne nous l’hospitalité dans ta maison , que l’on puisse entrer dans Khaybar.

Sa belle-mère lui dit :

-Comment pourrais tu entrer dans Khaybar, alors qu’il y a là quatre cent guerriers ? Contre qui en avez vous ?

Il répondit :

-Abu Rafi.

Elle dit :

-Vous serez incapables de l’atteindre.

Il dit :

-Par Allah, je vais le tuer ou je serai tué dans la tentative.

Alors elle dit :

-Alors viens avec moi dans la nuit.

Alors ils entrèrent avec elle, alors que les gens de Khaybar étaient endormis. Elle leur dit :

-Attaquez ensemble quand tout est calme… Les Juifs ne ferment pas leurs portes par sécurité , de peur qu’un invité n’arrive durant la nuit , et quiconque arrive dans la cour, n’ayant pas encore reçu l’hospitalité, trouvera la porte ouverte et pourra entrer et souper.

Quand tout fut tranquille, elle dit :

-Allez voir Abu Rafi et demandez à le rencontrer… pour lui donner un présent, et ils vous ouvriront. Ils le firent…

Ils mirent en premier ibn Atik, parce qu’il parlait la langue juive, et ils demandèrent à être admis auprès d’Abu Rafi ; sa femme est arrivée et a dit :

-Quelle est la nature de votre affaire ?

ibn Atik répondit, parlant la langue juive :

-Nous lui apportons un présent.

Elle ouvrit donc la porte, et quand elle vit son arme, elle se mit à hurler.

(Ils) poussèrent contre la porte pour permettre à ibn Atik de rentrer en premier. Elle essaya à nouveau de crier, mais il l’a menaça de son sabre. Elle resta silencieuse un moment.

Je lui dis alors :

-Ou est Abu Rafi ? Dis-moi , où je te frappe de mon sabre !

Elle dit :

-Il est dans la chambre. Nous sommes allés chez lui et nous ne pouvions le distinguer que par la silhouette blanche, parce qu’il ressemblait à un vêtement à la mode égyptienne. Nous nous sommes rués sur lui avec nos sabres ; sa femme se mit à hurler et l’un d’entre nous était sur le

point de la tuer mais il s’est souvenu que l’apôtre d’Allah a interdit de tuer les femmes. Quand nous l’avons atteint, nous avons remarqué que le plafond était trop bas pour nous, et nos sabres rebondissaient sur lui.

Je ne voyais rien à cause de l’obscurité de la nuit, mais je l’ai vu comme si c’était la lune. J’ai appuyé mon sabre sur son ventre et quand je l’ai entendu qui touchait le lit, j’ai su qu’il était mortellement atteint. Les autres ont continué à le frapper. Alors nous sommes redescendu, mais Abu Qatada a oublié son arc. Ses compagnons lui ont dit :

-Laisse ton arc !

Mais il est retourné et l’a récupéré. Il s’est foulé le pied et les autres ont du le porter. La femme d’Abu Rafi a hurlé , et les gens de la maison ont entendu le cri après le meurtre…

Quand nous sommes revenus sur le chemin de Médine, chacun d’entre nous prétendait l’avoir tué. Nous sommes allés voir le prophète, qui était sur le minbar. Quand il nous a vu, il dit :

-Soyez heureux !

Nous lui avons dit alors :

-Sois heureux !

Il dit :

-L’avez-vous tué ?

Nous avons répondu :

-Oui.

Et chacun a prétendu l’avoir fait.

Il dit alors :

-Apportez-moi vite vos sabres !

Nous lui avons apporté nos sabres. Il dit alors :

-Celui-ci l’a tué : il y a encore des traces de nourritures sur le sabre d’ibn Unays."

- Version de Ibn Sa'd , Tabaqat II 112-3:

"Abu Rafi avait exhorté les Ghatafan et les polythéistes d’Arabie des alentours à rassembler une grande force pour combattre l’apôtre d'Allah. L’apôtre d'Allah envoya Abdallah ibn Atik, Abdallah ibn Unays, Abu Qatada, al Aswad ibn Khuzay et Masud ibn Sinan avec ordre de l’assassiner. Ils partirent à Khaybar et se cachèrent pour lui tenir une embuscade.

Quand tout fut calme, ils entrèrent dans sa maison et montèrent par l’escalier. Ils mirent en avant Abdallah ibn Atik parce qu’il parlait la langue des Juifs. Il demanda que la porte soit ouverte en disant:

-J’apporte un cadeau pour Abu Rafi.

Sa femme ouvrit la porte. Quand elle remarqua les armes, elle voulut crier. Ils la frappèrent d’un coup de sabre , pour la faire taire. Ils pénétrèrent dans la maison , et le reconnurent à sa peau blanche, comme un drap copte. Ils l’attaquèrent à coup de sabre.

ibn Unays a dit:

-J’étais dans l’obscurité alors je n’ai rien vu mais j’ai mis son sabre dans son ventre, et puis j’ai appuyé dessus. J’ai entendu le bruit du sang qui giclait et j’ai pensé qu’il agonisait. Les autres l’ont attaqué tous ensemble. Nous sommes descendus par l’escalier. Sa femme criait comme les autres habitants de la maison.

Ils se cachèrent dans un canal de Khaybar. Abu Zaynab al Harith emmena 3000 hommes avec des torches pour les poursuivre. Comme ils ne les ont pas trouvés, ils retournèrent chez eux. Les musulmans restèrent deux jours dans leur cachette. Quand la traque cessa, ils retournèrent à Médine. Chacun se vantait de l’avoir tué. Ils arrivèrent devant l’apôtre d'Allah qui leur dit:

-Que votre figure soit favorisée.

Ils dirent:

-Que votre figure soit favorisée, ô apôtre d'Allah.

Ils l’informèrent de leur expédition.

Il prit leurs sabres, les examina. Il découvrit les traces de nourriture sur le bout du sabre d’Abdallah ibn Unays et déclara que c’était lui qui l’avait tué."

- Version de Bukhari 1, livre des expéditions militaires, chapitre 16, hadith numéro 4040:

"Al Bara ibn Azib a dit: Le prophète (sws) avait dépêché contre Abu Rafi Abdallah ibn Atik et Abdallah ibn Otba avec quelques autres personnes. Ils se mirent en route et, arrivés près du château, Abdallah ibn Atik dit à ses compagnons :

-Restez ici pendant que je vais aller à la découverte. Abdallah raconta la suite en ces termes :

-Je cherchai à pénétrer par ruse dans le château. Or il était arrivé qu'un ane s'était égaré et qu'on était parti à sa recherche avec des torches. Dans la crainte d'être reconnu, à ce moment je me recouvris la tête et les jambes comme si j'accomplissais un besoin naturel. Puis le gardien de la porte ayant crié :

-Que ceux qui veulent rentrer le fassent avant que je ne ferme la porter, alors j'entrai et me dissimulai dans l'étable de l'âne qui était auprès de la porte du château.

Chez Abu Rafi on se mit à souper et à causer jusqu'à une certaine heure de la nuit, après quoi chacun se retira dans sa chambre. Quand le bruit des voix eut cessé et que je n'entendis plus le moindre bruit de pas, je sortis de ma cachette. J'avais remarqué que le gardien de la porte avait placé les clés du château dans une lucarne. Je pris ces clés et ouvris la porte du château, me disant que si on s'apercevait de ma présence je m'en irais tranquillement. Ensuite je me dirigeai vers les portes des chambres et les fermai extérieurement sur leurs habitants. Cela fait, je gravis l'escalier qui menait à la chambre de Abu Rafi ; la pièce était obscure car on avait éteint la lampe, en sorte que je ne savais pas où était mon homme.

-Eh! Abu Rafi, m'écriai-je.

-Qui est là? demanda-t-il.

Me dirigeant alors du côté de la voix, je le frappai. Il poussa un cri, mais le coup n'avait pas produit l'effet attendu. Je m'avançai comme pour venir à son secours et lui dis en changeant le son de ma voix :

-Qu'as-tu, ô Abu Rafi?

-Malheur à ta mère! s’écria t-il, n'es-tu pas étonné qu'un homme soit entré chez moi et m'ait frappé de son sabre?

Je revins sur lui, le frappai une seconde fois sans plus de succès que la première fois. Il poussa un nouveau cri et sa femme arriva. Je revins alors comme pour le secourir en changeant le son de ma voix et le trouvai renversé sur le dos. Je plaçai la pointe de mon sabre sur son ventre et l'enfonçai en entendant le bruit de ses os qui se brisaient. Je sortis tout troublé et lorsque, arrivé à l'escalier, je voulus descendre, je tombai et me déboitai le pied. Je bandai mon pied et rejoignis à cloche-pied mes compagnons.

-Allez annoncer la bonne nouvelle à l envoyé d'Allah, leur dis-je. Quant à moi je ne bougerai pas d'ici tant que je n'aurai pas entendu annoncer sa mort.

Aussitôt que le jour parut, une femme monta et cria :

- J'annonce la mort de Abu Rafi. Aussitôt, je me levai et marchai sans boiter, si bien que je rejoignis mes compagnons avant qu'ils ne fussent arrivés auprès du prophète, et je lui annonçai moi-même la bonne nouvelle."

- Autre version de Bukhari 2, livre des expéditions militaires, chapitre 16, hadith numéro 4039:

"Al-Bara ibn al-'Azib dit : Le Prophète (sws) envoya un groupe d'Ansarites à Abou Rafi' le juif (pour le tuer) et désigna à leur tête 'Abdallah ibn 'Atik al-Ansari (qui parlait couramment l'hébreu). Abou Rafi' avait beaucoup nui au Prophète (sws) à dépenser sa fortune à ameuter les tribus arabes pour combattre le Prophète (sws). Il était bien fortifié dans une de ses citadelles au Hijaz. Le groupe arriva dans les parages du fort après le coucher du soleil. Les gens étaient affairés à faire rentrer leur bétail. 'Abdallah ibn 'Atik dit à ses compagnons : "Restez là, je vais tenter d'amadouer le portier, peut-être me laissera-t-il passer!" Il s'approcha du portail du fort, se masqua le visage avec son vêtement, et fit semblant de traîner avec l'air affairé. Déjà tout le monde était passé; le portier l'appela : Ô toi! Si tu veux entrer, fais-le! Je veux fermer la porte! Après avoir passé la porte, je choisis une cachette, dit ibn 'Atik! Une fois que tout le monde fut à l'intérieur, et la porte fermée, le portier accrocha les clefs à un piton. J'allai prendre les clés et j'entrouvris la porte. Cette nuit-là, Abou Rafi' avait des invités. Il était à l'étage supérieur. 

Quand ses compagnons partirent, j'y suis monté. Chaque fois que j'ouvrais une porte, je la refermais derrière moi de l'intérieur en me disant : s'ils s'aperçoivent de ma présence, ils ne pourront m'atteindre qu'après avoir tué Abou Rafi'. Je finis par arriver jusqu'à lui, dans une chambre où il faisait noir. Il était parmi ses femmes et je ne pouvais pas deviner où il se trouvait! Je l'appelai alors par son nom. "Qui est-ce?" me dit-il. Je courus dans la direction de la voix, et je lui donnai un coup d'épée! J'étais tout essoufflé ; cela ne donna pas le résultat escompté ; il se mit à hurler! Je ressortais sans trop m'éloigner, puis je m'introduisis une deuxième fois dans sa chambre. "Abou Rafi', lui dis-je, c'est quoi ces cris? - Que veux-tu, malheur à ta mère! Un homme est rentré chez moi, il y a un instant, et m'a donné un coup d'épée! répondit-il. Je lui assénai un autre coup d'épée sans arriver à le tuer. Alors je posai la pointe sur son ventre et j'enfonçai l'épée de toutes mes forces jusqu'à atteindre son dos. Ainsi, j'étais sûr de l'avoir tué. Je ressortis en ouvrant porte après porte pour atteindre les escaliers. Je pensais que j'avais atteint le sol! Mais je suis tombé, ma jambe fut contusionnée. La nuit était éclairée par la lune. je me fis un pansement avec mon turban et me postait derrière le portail, me disant : je ne repartirai d'ici qu'après m'être assuré de sa mort! Quand le chant du coq se fit entendre, quelqu'un se mit sur le rempart du fort pour annoncer : pleurez la mort d'Abou Rafi', le négociant de Hijaz. Alors je me levai, pour rejoindre mes compagnons et leur dis : "Sauvons-nous! Dieu nous a débarrassé d'Abou Rafi'!" Je retournai auprès du Prophète (sws) pour lui en rendre compte. Le Prophète (sws) me dit : "Allonge ta jambe!" Je la lui présentai et il passa sa main dessus. C'est comme si jamais je n'avais eu mal à ma jambe!"

 

- Autre version de Bukhari 3, livre du Jihad et du comportement militaire, chapitre 155, hadith numéro 3022:

"Al-Bara ibn al-'Azib dit :Le Prophète (sws) envoya un groupe d'Ansarîtes à Abou Rafi' (le juif) pour le tuer. L'un d'eux entra au fort (c'était 'Abdallah ibn 'Atik al-Ansari parce qu'il parlait couramment l'Hébreux). Parlant de son aventure il dit: Je suis  entré dans leur écurie. Ils fermèrent la porte du fort. Mais s'étant aperçu de l'absence de l'un de leurs ânes, ils ressortirent à sa recherche. Je sortis avec eux feignant la recherche. Ils le trouvèrent et rentrèrent, et moi aussi. Ils refermèrent la porte du fort et posèrent les clefs dans une ouverture du mur. J'observais ce qu'ils faisaient. Quand tout le monde se coucha, je pris les clefs et ouvris la porte du fort. Je m'introduisis chez Abou Rafi'. " Abou Rafi' !", lui dis-je. Il me répondit. Alors je me dirigeai vers la voix et je le frappai de mon épée. Il poussa un cri. Je ressortis puis rentrai à nouveau comme si quelqu'un venait à son secours, et changeant ma voix, je lui dis: "Abou Rafi' !". Que veux tu, malheur à ta mère ! Mais qu'as-tu ? lui dis-je. Je ne sais qui est entré chez moi et m'a frappé ! répondit-il. Alors j'enfonçai mon épée dans son ventre et appuyai de toutes mes forces jusqu'au craquement des os. Je ressortis éssouflé ;  je descendis des escaliers et tombai, ma jambe fut contusionnée. J'allai trouver mes compagnons. "Je ne repartirai d'ici qu'après m'être assuré de sa mort !" Je n'ai pas tardé à entendre l'annonce de la mort de Abou Rafi', le négociant de Hijaz. Alors je me suis levé, n'ayant plus mal à la jambe, et nous sommes retournés auprès du Prophète (sws) pour lui en rendre compte.

- Autre version de Bukhari, livre du Jihad et du comportement militaire, chapitre 155, hadith numéro 3023:

"Al-Bara ibn al-'Azib dit : Le Prophète (sws) envoya un groupe d'Ansarîtes à Abou Rafi'. 'Abdallah ibn 'Atik pénétra chez lui et le tua dans son sommeil."

(Version quasi identique au Hadith 4038, inutile de la répéter)