La crucifixion, tout un art !

La crucifixion, tout un art !

Par Karim & Mouminbilah

Création 24/05/2010

Nous rapporterons quelques faits qui prouvent que le récit de la crucifixion du Christ selon les chrétiens est aussi invraisemblable qu’ils ne le prétendent :

 

1)      Il est improbable que Jésus ait porté sa croix puisqu’il a subit diverses persécutions et tourments (crachats, coups, flagellation, torture, etc.) Il n’avait donc pas dormi de la nuit ou au moins une partie de celle-ci, ni même mangé ou bu quelque nourriture qui puisse le soulager de ces blessures. La croix était en bois et il fallut qu’elle soit assez grande (entre 3 et 4 mètres minimum) pour que la personne puisse s’y tenir dessus et en hauteur. Le poids pour ce genre de croix en gros bois devait avoisiner au moins les 100 kg. Il est donc fastidieux de dire, comme Jean le rapporte, que Jésus(as) la porta, d’où l’arrivée de Simon de Cyrène. Un homme blessé et n’ayant pas dormi de la nuit peut-il porter une croix aussi lourde ?

2)      Il est plus juste de dire que c’est le patibulum (tasseau transversal attaché au pilier vertical qui ailleurs porte seul le nom de « crux ») qui était porté et qui pesait une vingtaine de kilos. De plus, pour que la croix puisse tenir debout avec le poids du supplicié, elle devait être profondément enfoncée dans le sol pour ne pas se renverser.

3)      Il est improbable qu’un supplicié succombe aussi rapidement au bout de quelques heures de crucifixion. Le récit est incohérent sur ce point là.

4)      Il semble aussi étrange que les hommes de l’époque aient pris l’habitude de déterrer à chaque crucifixion les croix du sol pour les ramener d’où elles venaient (début du supplice et du chemin de croix) vu leurs poids, ou alors les jetaient-ils pour en avoir d’autres ? Quoi qu’il en soit, en admettant la deuxième hypothèse et vu le nombre de crucifixions (trois le même jour rien que pour le cas de Jésus(as)), cela ferait beaucoup de bois perdu.

5)      La découverte d’un ossuaire à Jérusalem en 1968 dans lequel se trouvaient les restes d’un jeune homme, Johanne, crucifié au 1er siècle de notre ère, a pu mettre en évidence qu’un clou était planté dans l’os de son talon droit. Il s’agit du seul vestige qu’on possède à ce jour quant à la manière dont se déroulaient les crucifixions dans l’antiquité. Cette découverte a eu pour mérite de mettre en évidence que les suppliciés étaient cloués par les avant-bras  et non par les mains comme le rapportent les évangiles. Par les mains, les os n’auraient pu supporter le poids du supplicié. De même que par les poignets, les clous auraient touché les vaisseaux sanguins entrainant ainsi une mort quasi-rapide, ce qui n’était évidemment pas le but de ce type de mise à mort. Le supplicié était également cloué au niveau du pied comme le démontre la découverte archéologique. Le clou était planté dans l’os du talon le plus important du pied (calcanéum). Donc cette manière de clouer brise forcément les os, contrairement à ce que racontent les évangélistes. Il y a donc deux contradictions historiques sur ce point. Les évangélistes ont-ils réellement assistés à la crucifixion ?

6)      On voit mal comment un tombeau fraichement creusé pouvait appartenir à Joseph d’Arimathie et être juste à coté de l’endroit de la crucifixion. C’est une coïncidence peu probable.

7)      Peut-on grimper sur un rocher de 4 mètres de hauteur ?

8)      Golgotha n’est pas de l’hébreux mais de l’araméen contrairement à ce que dit l’évangéliste Jean en 19,17.  Nous lisons dans le dictionnaire biblique de DOM AUGUSTIN CALMET au sujet de ce mot : « tlglg et en grec Golgoya. En grec, kranion, crâne, ou calvaire, du mot latin calva, le crâne, ou le têt de la tête. Le mot Golgotha est araméen, et signifie amas de têtes ou de crânes, du mot lg gal, amas, et du mot tlg golatha, crâne ou tête. » Ce qui laisse supposer plusieurs questions, celui qui a écrit Jean comprenait-il l’hébreu ? Savait-il que ce mot est araméen et non hébreu ? Si ce dernier ne le savait pas, on peut alors conclure qu’il n’était pas apte à traduire un texte d’une langue à une autre.

 

Ces points nous montrent que le récit de la crucifixion est vraiment douteux quand on l’analyse d’un point de vue purement historique. Il y a tellement d’incohérence dans le texte qu’on pourrait se demander si toute cette histoire n’a pas été montée de toute pièce.

Nous rapporterons quelques citations de Jacques Giri, dans son livre intitulé « Les nouvelles hypothèses sur les origines du christianisme, enquête sur les recherches récentes », éditions Karthala, 2007, p.160 :

« Timothy Freke et Peter Gandy ont illustré la couverture de leur ouvrage (Jesus Mysteries) par la reproduction d’une amulette antique datée du 3ème s. de notre ère, représentant un personnage crucifié. C’est Jésus, pense-t-on, en la voyant. Non, l’inscription grecque qu’elle porte nous apprend qu’il s’agit d’Orphée Bacchus… Paul prétend que la crucifixion du Christ est « une folie pour les païens ». Est-ce si sûr que la crucifixion d’un dieu ait été considérée comme telle dans l’Antiquité ? »

 

L’auteur continue à la p.168 du même ouvrage :

« Comme le fera remarquer Justin dans son ‘Apologie’ rédigé au 2ème s. la résurrection de Jésus n’a rien d’exceptionnelle : tous les héros grecs, écrit-il, sont morts, ils sont ressuscités, ils sont montés au ciel [1]. Et ils sont ressuscités et ils sont montés au ciel, ajoute Justin, parce qu’ils avaient une ascendance divine. Si Jésus est ressuscité, conclut-il, c’est bien là le signe de son ascendance divine. »

Notes

[1] – Appolonius de Tyane a été enlevé directement au ciel après être entré dans un temple dont les portes se sont refermées sur lui. Les assistants ont alors entendu le chant d’un chœur céleste. Et il est apparut à ses disciples.