Le Prophète (paix sur lui) aurait embrassé les "raisins secs" de son petit-fils !?!

Le Prophète (paix sur lui) aurait embrassé les "raisins secs" de son petit-fils !?!

Sâlik al-Hanîf

Création : 23/06/2011

Modification : 31/08/2011


 

I. Introduction

Les islamophobes arabophones se servent d'un hadîth pour affirmer que le prophète (paix et bénédictions sur lui) aurait embrassé les "raisins secs" de son petit-fils al-Houssayn (ou al-Hassan ça dépend du hadîth) lorsque celui-ci était bébé. Au départ, nous n'avons pas jugé utile de répondre à de telles bêtises, mais étant donné que les "fils du diable" ont propagé cette information un peu partout sur la toile, répétant ainsi mensonge sur mensonge, nous nous sommes dit qu'il fallait répondre à cette accusation grotesque.

Les détracteurs arabophones (souvent des chrétiens déguisés) utilisent ce genre de hadîths pour discréditer le Prophète (paix et bénédictions sur lui). Ce type d’attaque reflète la perversité de leurs pensées, ils cherchent à justifier leur dépravation morale en rejetant leurs propres défauts sur les autres.

Nous nous proposons de faire une étude complète sur ce hadîth, chose que les détracteurs incompétents ne savent pas faire, afin de rapporter tous les récits qui ont été écrits à ce sujet. Nous allons voir que cette histoire est tout simplement faible et qu'elle n'a aucun fondement chez nous. Nous terminerons bien entendu par un bonus game bien mérité.

II. Le récit est rapporté selon 7 chaines de transmission ... toutes faibles au minimum ...

1. Le récit tel qu'il est rapporté par At-Tabarânî dans son livre "al-Mou'jam al kabir"

حدثنا الحسن بن علي الفسوي ثنا خالد بن يزيد العرني ثنا جرير عن قابوس بن أبي ظبيان عن أبيه عن بن عباس رضي الله عنهما قال رأيت النبي صلى الله عليه وسلم فرج ما بين فخذي الحسين وقبل زبيبته

 

Al-Hassan ibn ‘Alî al-Faswî nous a rapporté selon Khâlid ibn Yazîd Al-‘Irnî qui nous a rapporté selon Jarîr selon Qâbous ibn Abî Dhoubiyâne selon son père selon ibn ‘Abbas (raa) qui a dit : J’ai vu le prophète (paix et bénédictions sur lui) découvrir ce qu’il y avait entre les jambes d’al-Houssayn et l’embrasser.

Source: L'imâm at-Tabarânî, Al-Mou'jam al-kabîr, editions Maktabat Ibn Taymiyya, Le Caire, tome 3, p.45, hadith n°2658

De même que l’imâm at-Tabarânî l’a rapporté dans le même ouvrage, au tome 12, p.108, hadîth numéro 12615 avec la même chaine de transmission.

Le problème avec les ignorants chrétiens c’est qu’ils ne savent pas qu’on ne tient pas compte des hadîths faibles et que dans la science du hadîth, de tels récits vont directement à la poubelle. Celui-là en fait parti, et nous allons vous le montrer.

Nous avons indiqué en rouge le nom qui fait défaut dans la chaine de transmission, il s’agit de « Qâbous ibn Abî Dhoubiyâne » qui est considéré comme faible dans le hadîth par les spécialistes de la science des transmetteurs (al jarh wat-ta’dîl) :

 

Ibn Sa’d dit : Il y a une faiblesse en lui et nous n’avons pas besoin de lui [dans le hadîth]

Source : Ibn Sa’d, at-Tabaqât al Koubrâ, maktabat al-Khânjî, Le Caire, tome 8, p.459

An-Nasâ’î dit : Il n’est pas fort [dans le hadîth]

Source : An-Nasâ’î, Kitâb ad-dou’afâ wal matroukîne (le livre des faibles et des délaissés [en hadîth]), mou'asasat al koutoub ath-thaqafiya, Beyrouth, 1985, p. 201, notice n°519

Ibn Hibbân dit : Il avait une très mauvaise mémoire et il rapporte uniquement de son père ce qui n’a aucun fondement [ce qui est notre cas dans l’étude de ce hadîth]. Il a probablement fait remonter [jusqu’au prophète (paix et bénédictions sur lui)] les hadîths coupés [moursal] et les hadîths fixés [mawqouf : c'est-à-dire les hadîths qui sont rattachés aux compagnons]. Yahya ibn Ma’în était très critique à son encontre.

Source : Ibn Hibbân, Kitâb al-Majroûhîne (le livre des écorchés [c’est-à-dire ceux dont le hadith est rejeté]), dar al-Samî’î, Ryad, tome 2, p.219

L’imâm Mouslim rapporte dans l’introduction de son très réputé recueil de hadîth dans son chapitre sur "l'obligation de rapporter les récits selon les rapporteurs de confiance et de délaisser les menteurs" :

 بَابُ وُجُوبِ الرِّوَايَةِ عَنِ الثِّقَاتِ، وَتَرْكِ الْكَذَّابِينَ

وَاعْلَمْ وَفَّقَكَ اللهُ تَعَالَى أَنَّ الْوَاجِبَ عَلَى كُلِّ أَحَدٍ عَرَفَ التَّمْيِيزِ بَيْنَ صَحِيحِ الرِّوَايَاتِ وَسَقِيمِهَا، وَثِقَاتِ النَّاقِلِينَ لَهَا مِنَ الْمُتَّهَمِينَ، أَنْ لَا يَرْوِيَ مِنْهَا إِلَّا مَا عَرَفَ صِحَّةَ مَخَارِجِهِ، وَالسِّتَارَةَ فِي نَاقِلِيهِ، وَأَنْ يَتَّقِيَ مِنْهَا مَا كَانَ مِنْهَا عَنْ أَهْلِ التُّهَمِ وَالْمُعَانِدِينَ مِنْ أَهْلِ الْبِدَعِ

Traduction (à revoir) :

Et Saches, puisses Dieu le Très-Haut t'assister, que l'obligation pour tout un chacun qui sait faire la distinction entre les récits authentiques et les mauvais, les rapporteurs honnêtes et ceux qui sont accusés (de mensonges, de faiblesse, etc.) est de ne rapporter de ces récits que ce qui en ressort authentique, ainsi que la transparence de son rapporteur. De plus, [le rapporteur] doit craindre de rapporter quoi que ce soit de ceux qui sont accusés et des personnes obstinées parmi les gens de l'innovation.

Afin que les critiques n'affirment pas que nous sommes les seuls à affirmer cela, citons maintenant des savants qui ont affaibli ce hadîth.

Le savant Ibn Moulaqin a affaiblit ce hadîth dans son livre « al-Badr al-Mounir » : Et concernant Qâbous, an-Nasâ’î et d’autres ont dit qu’il n’est pas fort dans le hadîth.

Source : Ibn Moulaqin, al-Badr al-Mounîr fi takhrîj al-ahâdith al-wâqi’a fi al-sharh al-kabir, dar al-Hijra, Ryadh, tome 2, p. 479

Le savant Ibn Hajar al-‘Asqalânî a dit dans « Talkhîss al-Habîr »: Al-Bayhaqî a dit que sa chaîne de transmission n'est pas forte. [...]

Concernant Qâbous, il a été affaiblit par an-Nasâ’î.

Source : Ibn Hajar al-‘Asqalânî, Talkhîss al-Habîr fî Takhrîj ahâdith ar-Râfi’i al-Kabîr, Mouass-sasate qourtouba, tome 1, p.221-222

Le savant al-Maqdissî dans « dhoukhayratou al-Hâfiz » : Il [ce hadîth] a été rapporté par Qâbous ibn Abî Dhoubiyâne selon son père selon Ibn ‘Abbâs et Qabouss ne doit pas être suivi sur ce hadîth en plus de sa faiblesse.

Source : Muhammad ibn Tâhir al-Maqdissî, dhoukhayratou al-Hafîz, dar ad-da’wa bi-l-Hind wa dar as-salaf bi-Ryadh, p. 769-770, point 1466

 

Conclusion : Le hadîth rapporté par At-Tabarânî est faible car il s’y trouve Qâbous ibn Abî Dhoubiyâne et doit être tout simplement rejeté.

 

 

2. Le récit tel qu’il est rapporté par Ibn Abî ad-Douniya

 

Ishâq ibn Ismaël nous a rapporté : Jarîr nous a rapporté selon Qâbous ibn Abî Dhoubiyâne selon son père qui dit : "Le prophète (paix et bénédictions sur lui) avait l'habitude de découvrir ce qui se trouvait entre les jambes d'al-Housayn et d'embrasser ses parties."

Source : Ibn Abî ad-Dounya, Kitâb Al-‘iyâl, dâr ibn al-Qayyim, Ad-damâm, Arabie Saoudite, tome 1, p. 376, hadîth n°211

Cette chaîne de transmission est encore plus faible que la précédente parce qu’elle comporte un défaut en plus par rapport au récit rapporté par at-Tabarânî. Non seulement le récit est toujours rapporté selon « Qâbous ibn Abî Dhoubiyâne » mais en plus, il est détaché (en arabe « moursal ») car son père « Abou Dhoubiyâne » le rapporte directement du prophète (paix et bénédictions sur lui) or il ne l’a jamais rencontré.

Dans le livre de Mahmoud At-Tahhân, nous lisons ceci quant au hadîth détaché.

a) Au sens propre : nom passif, de ‘arsala’ [envoyer], au sens de détacher, tout comme celui qui délie la chaîne des transmetteurs a détaché cette chaîne, sans l’imputer à un transmetteur connu.

b) Sens terminologique : celui qui contient un manque à la fin de la chaîne, après le Suivant [c'est-à-dire celui qui a rencontré en étant musulman, un compagnon du prophète (paix et bénédictions sur lui) et est mort en musulman]

Et un peu plus loin nous lisons :

Le détaché, en principe, est faible et irrecevable, car il est dépourvu d’une des conditions du valide, la continuité de la chaîne des transmetteurs, ainsi que l’ignorance de l’état du transmetteur manquant ; il se peut en effet que la personne manquante ne soit pas un Compagnon, avec la possibilité dans ce cas, qu’il soit faible.

Source : Mahmoud At-Tahhan, Précis des sciences du hadîth, édition al Qalam, Paris 2004, p.89-91

 

Et l’imâm Mouslim dit au sujet du hadîth « Moursal » ceci dans l'introduction de son célèbre recueil de hadîth  :

 وَالْمُرْسَلُ مِنَ الرِّوَايَاتِ فِي أَصْلِ قَوْلِنَا، وَقَوْلِ أَهْلِ الْعِلْمِ بِالْأَخْبَارِ لَيْسَ بِحُجَّةٍ

Et par principe de base, le hadîth détaché (moursal) est chez nous, et chez les gens de science dans les hadîths (akhbâr est aussi synonyme de ahâdith), n'est pas une preuve."

Ce hadîth comporte donc 2 faiblesses :

1. « Abou Dhoubiyâne » le rapporte directement du prophète (paix et bénédictions sur lui) sans citer l’intermédiaire, ce hadîth est donc détaché.

2. Son fils, « Ibn Abî Dhoubiyâne » est considéré comme faible par les spécialistes de la critique des transmetteurs.

Conclusion : Ce hadîth rapporté par Ibn Abî ad-Douniya est faible et détaché, car il s’y trouve Qâbous ibn Abî Dhoubiyâne et son père le rapporte directement du prophète (paix et bénédictions sur lui) alors qu’il ne l’a jamais vu. Il est à rejeter purement et simplement.

 

3. Le récit tel qu'il est rapporté par al-Bayhaqî dans ses Sunan al-Koubrâ

 

Abou Bakr al-Qâdî et Abou Sa’îd ibn Abî ‘Amrou nous ont informé que Abou al-‘Abbâs Mouhammad ibn Ya’coub nous a rapporté que Muhammad ibn Ishâq a rapporté que Muhammad ibn ‘Imrân a dit : Mon père m’a rapporté que ibn Abî Layla lui a rapporté selon ‘Issâ selon ‘Abderrahmân ibn Abî Layla qui a dit : Nous étions auprès du Prophète (paix et bénédictions sur lui), et al-Hassan (son petit-fils) est venu en sautant sur lui et il lui a retiré son qamiss et lui a embrassé ses deux « raisons secs ». 

Source : Al-Bayhaqî, As-Sunan al-Koubrâ, dar al-kotob al'ilmîyah, tome 1 p. 215, note 651

A la page 216, après avoir juste rapporté ce hadîth, l'imâm al-Bayhaqî affirme que ce hadîth est faible... C'est-à-dire qu'al-Bayhaqî a rapporté ce hadîth tout en affirmant sa faiblesse. Ce hadîth est donc inutilisable par nos détracteurs. Si l'imâm al-Bayhaqî a affirmé cela c'est parce qu'il s'y trouve dans la chaîne de transmission un certain ibn Abî Layla.

Nous lisons dans « Mizân al-I’tidâl » de l’imâm adh-Dhahabî concernant ibn Abî Layla :

Source : adh-Dhahabî, Mizân al-I’tidâl, dar al-koutob al-‘ilmiyyah, Beyrouth, tome 6, p.222

D'autres savants ont également affaibli ce hadîth. Le cheikh al-Albânî a commenté ce hadîth et explique pourquoi le cheikh al-Bayhaqî a affirmé la faiblesse de ce hadîth. Il dit ceci :

Il [Al Bayhaqî] a dit : Sa chaîne de transmission n’est pas forte.

Je [al-Albânî] dis : Sa faiblesse provient de Ibn Abî Layla et il s’agit en réalité de Muhammad ibn ‘Abderrahmân ibn Abî Layla et il est faible à cause de sa très mauvaise mémoire.

Source : Al-Albânî, Irwa ul-Ghalîl, maktabat al-islâmî, Beyrouth, tome 6, p.213, notice n°1811

De même, l’imâm an-Nawawî a affaiblit ce hadith dans son livre « al-Majmou’ Sharh al-Madhab » (cf. éditions maktabat al-Irshâd, Jedda, Arabie Saoudite, tome 2, p. 47-49).

 

Conclusion : Ce hadîth rapporté par al-Bayhaqî est faible car il s’y trouve ibn Abî Layla. Ce hadîth est à rejeter.

 

4. Le récit tel qu'il est rapporté par Ibn 'Assâkir

‘Alî Abou Mouhammad Ismâ’îl ibn Abî Al-Qâssim al-Qârî nous a informé qu’Abou Hafs ‘Oumar ibn Ahmad ibn Masroûr nous a informé qu’Al-Hâkim Abou Ahmad Mouhammad ibn Mouhammad ibn Ahmad al-Hâfiz nous a rapporté qu’Abou Youssouf Mouhammad ibn Soufyane (as saffar bil massisah) nous a informé qu’Al-Yamân ibn Sa’îd nous a informé qu’al-Hârith ibn ‘Attiya selon Shou’ba selon al-Hakam ibn Ibrâhîm selon Anas qui a dit : J’ai vu le prophète (paix et bénédictions sur lui) decouvrir ce qu’il y avait entre les jambes d’al-Hassan (son petit-fils qui était bébé) et embrasser ses parties intimes.

Source : Ibn 'Asâkir, tarîkh madinat Dimaskh (histoire de la ville de Damas), dar Al-Fikr, Beyrouth, tome 13, p. 222

Ce hadîth est également faible parce qu’il s’y trouve Al-Yamân ibn Sa’id. Nous allons voir pourquoi.

L’imâm ibn Hajar al-Haytamî a dit : Ibn ‘Assâkir l’a rapporté dans son histoire (c’est-à-dire son livre « tarikh madînat Dimaskh » via une chaine de transmission faible qui passe par Anas [un compagnon du prophète (paix et bénédictions sur lui)].

Source : ibn Hajar al-Haytamî, Hawâshi Touhfatou al-Minhâj fi shar al-Minhâj, maktabat at-tijâriya, Egypte, tome 7, p.196

Et l’imâm ad-Dâraqoutnî mentionne al-Yamân ibn Sa’id dans son livre « ad-dou’afa wal matroukine » (le livre des faibles et des délaissés [en hadîth]), ce qui veut dire qu’il est faible et délaissé dans le hadîth.

Source : ad-Dâraqoutnî, ad-dou’afa wal matroukine , al-maktaba al-islâmiya, Beyrouth, p.260, notice n°609

Ibn ‘Assâkir l’a aussi rapporté autre part dans son livre selon la chaîne de transmission suivante :

Abou al-Qâssim ‘Alî ben Ibrâhîm et Abou al-Hassan ‘Ali ibn Ahmad nous ont dit : Abou Mansoûr ibn Zourayq nous a rapporté qu’Abou Bakr Ahmad ibn ‘Alî al-Khatîb a rapporté qu’al-Azharî nous a rapporté qu’al-Mou’âfî ibn Zakarîya nous a rapporté que Mouhammad ibn Mazîd ibn Abî al-Azhar nous a rapporté que ‘Alî ibn Mouslim at-Tâwousî nous a rapporté selon Sa’îd ibn ‘Âmir selon Qabous ibn Abî Dhoubiyane selon son père selon son grand-père selon Jâbir ibn ‘Abd Allâh - et il nous a informé une autre fois selon son père – [c’est-à-dire en enlevant « selon son grand-père »] selon Jâbir qui a dit :  J’ai vu le prophète (paix et bénédictions sur lui) découvrir ce qu’il y avait entre les jambes d’al-Houssayn, l’embrasser et dire : Maudit soit celui qui te tuera !

Source : Ibn 'Asâkir, tarîkh madinat Dimaskh (histoire de la ville de Damas), dar Al-Fikr, Beyrouth, tome 14, p. 224

A la page suivante (p.225), Ibn ‘Asâkir dira de lui-même :

Al-Khatîb (c’est-à-dire al-Baghdâdî, célèbre théologien et historien du 11ème siècle) dit : Cette chaîne de transmission est inventée, que ça soit la chaîne de transmission ou le corps du texte ! Et je ne pense pas être éloigné de la vérité en disant qu’ibn Abî al-Azhar l’a inventé et l’a rapporté selon Qâbous selon son père selon son grand-père selon Jabîr, puis se rendant compte de l’impossibilité de cette chaîne de transmission, il a enlevé « selon son grand-père » !

Et un peu plus loin, al-Khatîb al-Baghdâdî ajoute un autre fait qui décrédibilise cette chaîne de transmission :

Et il y a dans ce hadîth que nous venons de mentionner d'après lui une autre corruption - son inventeur ne s'est pas arrêté à là mais il l'a changé [le hadîth] - il s'agit de l'impossibilité du rapport de Sa'îd ibn 'Âmir selon Qâbous car Sa'îd vient de Bassora et Qâbous vient de Koufa. Non seulement ils ne se sont jamais réunis, mais Sa'îd n'a jamais pu rencontrer Qâbous. 

De plus, même en admettant que Sa'îd ait pu rencontrer Qaboûs, nous avons vu précédemment que le cas de Qâbous ibn Abî Dhoubiyâne est connu et il est faible.

Revenons à Muhammad ibn Mazyada ibn Abî al-Azhar qui est accusé de mensonge. L'imâm Ibn Hajar al-‘Asqalânî rapporte dans son « Lisân » :

Source : Ibn Hajar al-‘Asqalânî, Lisân al-Mizân, Maktab al matbou’âte al-islâmî, tome 7, p.501

Il serait trop long de citer tous les imâms qui affirment que ce texte est inventé que ça soit au niveau de la chaîne de transmission ou du corps du texte. En voici une liste non exhaustive. Au lecteur de vérifier nos dires en consultant ces ouvrages :

1/ L'imâm adh-Dhahabî dans « Mizân al-i’tidal », dar al-kotob al’ilmiyyah, Beyrouth, tome 6, p.331

2/ L’imâm ibn Hajar al-Haytami dans « Touhfatou al-minhâj bi sharh al-minhâj», al maktaba at-tijâriya, Le Caire, tome 7, p.196

3/ L’imâm as-Souyoûtî dans « al-Âliya al-masnoû’a fi al-ahâdit al-mawdoû’a», dar al-ma’rifa, Beyrouth, tome 1, p.391

4/ Ibn ‘Irâk al-Kinânî dans « Tanszih ash-sharî’a al-marfoû’a » dar al-kotob al’ilmiyyah, Beyrouth, p.308

5/ Ash-Shawkânî dans « al-Faouâd al-majmoû’a fi al-ahâdith al mawdoû’a », al-maktab al-islâmi, Beyrouth, p.336

6/ L'imâm ibn al-Jawzî dans « al-mawdou’ât », Ad-wâou as-salaf, Le Caire, tome 2, p.207

 

Conclusion : Les deux hadîths rapportés par Ibn 'Assâkir sont faibles et le deuxième est carrément inventé. Le premier est faible parce qu’il s’y trouve Al-Yamân ibn Sa’îd qui est faible et le deuxième est carrément inventé parce qu’il s’y trouve non seulement Qâbous ibn Abî Dhoubiyâne qui est faible mais en plus Mouhammad ibn Mazîd ibn Abî al-Azharî qui est un menteur. Ce hadîth inventé est à rejeter.

 

5. Le récit tel qu'il est rapporté par Ahmad Ibn Hanbal

 

Muhammad ibn Abî ‘Adiy nous a rapporté selon ibn Abî ‘Awwn selon ‘Oumayr ibn Ishâq  qui a dit : J’étais avec al-Hassan ibn ‘Alî et nous avons rencontré Abou Hourayra et il dit : Montres-moi pour que je puisse t’embrasser à l’endroit où le prophète (paix et bénédictions sur lui) t’avait jadis embrassé. Il dit : « c’est-à-dire qu’il enleva sa chemise », et il l’embrassa au NOMBRIL.

Source : Ahmad ibn Hanbal, Al-Mousnad, mouas-sasate ar-risâla, tome 12, p. 427-428, hadîth n°7462

Les vérificateurs du mousnad de l’imâm Ahmad, 'Âdil Mourshid et Shou'ayb al-Arnâ'out disent en note de bas de page : sa chaine de transmission est faible car il n’est rapporté que par ‘Oumayr ibn Ishâq.

Le cheikh al-Albânî a également affaiblit ce hadîth dans « at-ta’liqâte al-hasân ‘ala sahih ibn Hibbân » dar bâwazîr, tome 8, p. 152, hadîth n°5566 :

De toute façon, ce hadîth parle du nombril et non des parties intimes … Qu'il soit authentique ou non ne pose aucun problème.

Conclusion : Ce hadîth rapporté par l’imâm Ahmad ibn Hanbal est faible car il s’y trouve ‘Oumayr ibn Ishâq, il doit donc être rejeté. Même s'il fallait l'accepter et bien le prophète (paix et bénédictions sur lui) a simplement embrassé le nombril de son petit-fils qui était encore un tout petit bébé.

6. Le récit tel qu'il est rapporté par Al-Hâkim An-Nisâboûrî

Abou al-’Abbâs Muhammad ibn Ya’coub nous a rapporté qu’al-Khidr ibn Abân Al-Hâshimî nous a rapporté qu’Azhar ibn Sa’d as-Samân nous a rapporté qu’Ibn ‘Awwn selon Muhammad selon Abî Hourayra qu’il a rencontré al-Hassan ibn ‘Alî et lui dit : « J’ai vu le prophète (paix et bénédictions sur lui) embrasser TON VENTRE. Découvres donc l’endroit où le Prophète (paix et bénédictions sur lui) t’avait embrassé pour que je fasse de même », ensuite al-Hassan lui découvrit SON VENTRE, et il [Abou Hourayra] l’embrassa.

Source : Al-Hâkim an-Nisâboûrî, al-moustadrak 'alâ as-sahihayne, dar al-haramayne, tome 3, p.200, hadîth n°4850

Al-Hâkim a considéré que ce hadith était authentique selon les conditions des imâms al-Boukhârî et Mouslim, mais cependant, ce hadîth parle du ventre d'al-hassan et non de ses parties intimes ! Même s'il faut le considérer comme bon, il est inutilisable par nos détracteurs.

Restons tout de même scientifique. Contrairement à ce qu'affirme l’auteur de l’ouvrage, le hadîth n’est pas authentique. Le Moustadrak d’al-Hâkim an-Nisâboûrî est connu pour contenir des erreurs d’authentifications de hadîths et ceci est reconnu par les savants. C’est pourquoi le vérificateur du livre, le Cheikh Mouqbil ibn Hâdî al-Wâdi’î a dit concernant ce rapport que : al-Khidr ibn Abân Al-Hâshimî est faible comme cela est rapporté dans le « Mizân ».

Ce hadîth ne peut pas être authentique parce que dans la chaîne de transmission il y a un auteur classé comme faible dans "Mizân al-'Itidal" de l'imâm adh-Dhahabî. Et bien vérifions ! Nous lisons dans le "Mîzân" :

al-Khidr ibn Abân al-Hâshimî a été rendu faible [dans le hadîth] par al-Hâkim et d’autres … et ad-Dâraqoutnî a parlé sur lui [c’est-à-dire qu’il l’a rendu faible]

Source : adh-Dhahabî, Mizân al-'Itidal, dar al-kotob al-‘ilmîyyah, Beyrouth, tome 2, p. 443, notice 2515

Conclusion : Ce hadîth rapporté par Al-Hâkim An-Nisâboûrî est faible car il s’y trouve al-Khidr ibn Abân Al-Hâshimî qui est faible dans le hadîth. Même s'il fallait l'accepter comme le prétend al-Hâkim an-Nisâbourî et bien le prophète (paix et bénédictions sur lui) a simplement embrassé le ventre de son petit-fils qui était encore un tout petit bébé.

 

 

III. Conclusion

Il y a en tout 7 chaines de transmission, toutes sont faibles dont l’une est carrément inventée. Deux hadîths sont inutilisables par les détracteurs, bien qu’ils soient faibles, parce qu’ils affirment que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a embrassé le nombril ou le ventre de son petit-fils lorsqu’il était bébé.

Résumons la situation :

1/ Le hadîth rapporté par At-Tabarânî est faible car il s’y trouve Qâbous ibn Abî Dhoubiyâne qui est faible dans le hadîth.

2/ Le hadîth rapporté par Ibn Abî ad-Douniya est faible et détaché, car il s’y trouve Qâbous ibn Abî Dhoubiyâne et son père le rapporte directement du prophète (paix et bénédictions sur lui) alors qu’il ne l’a jamais vu…

3/ Le hadîth rapporté par al-Bayhaqî est faible car il s’y trouve ibn Abî Layla qui est faible dans le hadîth.

4/ Le premier hadîth rapporté par Ibn ‘Assâkir est faible parce qu’il s’y trouve al-Yamân ibn Sa’îd.

5/ Le deuxième hadîth rapporté par Ibn ‘Assâkir est non seulement faible mais carrément inventé parce qu’il s’y trouve non seulement Qâbous ibn Abî Dhoubiyâne qui est faible mais en plus Mouhammad ibn Mazîd ibn Abî al-Azharî qui est un menteur.

6/ Le hadîth rapporté par l’imâm Ahmad ibn Hanbal est faible car il s’y trouve ‘Oumayr ibn Ishâq mais même en l'admettant le prophète (paix et bénédictions sur lui) n'a embrassé que le nombril de son petit-fils qui était alors un bébé.

7/ Le hadîth rapporté par Al-Hâkim An-Nisâboûrî est faible car il s’y trouve al-Khidr ibn Abân Al-Hâshimî qui est faible dans le hadîth, mais même en l'admettant le prophète (paix et bénédictions sur lui) n'a embrassé que le ventre de son petit-fils qui était alors un bébé.

 

Cette histoire est donc rejetée !

 

Annexe : les ignorants exposent leur ignorance sans s'en rendre compte !!!

Certains ignorants parmi les islamophobes du défunt forum "islamajesus" ont prétendu que le Prophète (paix et bénédictions sur lui) aurait embrassé les "raisins secs" de son petit-fils Al-Hassan. Nous avons déjà réfuté TOUS les récits sur cette histoire. Mais ce que nous voulons vous montrer ici, c’est leur ignorance.

Nous allons analyser ces textes et montrer qu'ils se sont tirés tout seul comme des grands, non pas une balle dans le pied mais carrément une balle dans la tête !

Voici ce qu’ils ont écrit, et nous allons mettre en grande taille et en rouge la partie où l’auteur de ce lamentable article se réfute tout seul comme un grand.

 

قبل زبيبة الحسن

الراوي: - المحدث: النووي - المصدر: الخلاصة - الصفحة أو الرقم: 1/138

خلاصة الدرجة: ضعيف

Hadith faible de Nawawi:

Le Prophète a embrassé le 'raisin sec' d'al-Hassan.

Par Raisin sec, il veut dire le zizi.

أن النبي صلى الله عليه وسلم مس زبيبة الحسن ولم يتوضأ

الراوي: - المحدث: موفق الدين ابن قدامة - المصدر: المغني - الصفحة أو الرقم: 1/243

خلاصة الدرجة: ليس بثابت

Hadith faible de Maoufa9 edin ibn Koudema:

Le Prophète a touché le 'raisin sec' d'al Hassan et il n'avait pas fait ses ablutions.

http://dorar.net/enc/hadith/%D8%B2%D8%A8%D9%8A%D8%A8%D8%A9/+yj

 

Bravo à l'auteur qui s'est ridiculisé tout seul comme un grand car il admet lui-même avoir employé des hadiths faibles et en aucun ils ne peuvent servir de preuves s'ils ne sont pas compléter par un hadith fort... En d'autres termes, son allégation fini à la poubelle. Quoi qu'il en soit revenons-en au premier hadith.

Tout d'abord l'auteur dit : "par Raisin sec, il veut dire le zizi", non seulement c'est faux, mais en plus le terme est employé pour désigner les testicules et non le sexe... 

D’autres islamophobes un peu idiots sur les bords ont fait une vidéo sur cette question et ils citent les hadîths rapportés par Ibn Hajar dans "Takhliss Al-Habîr" que nous avons traité plus haut dans cet article sans vous traduire les parties en rouge.

 

Hadith n°60

    روى انه صلى الله عليه وسلم قبل زبيبة الحسن أو الحسين وصلى ولم يتوضأ الطبراني والبيهقي من حديث ابى ليلى الانصاري قال كنا عند النبي صلى الله عليه وسلم فجاء الحسن فاقبل يتمرغ عليه فرفع عن قميصه وقبل زبيبته قال البيهقي اسناده ليس بالقوى: قلت وليس فيه انه صلى الله عليه وسلم صلى ولم يتوضأ

 

En Rouge il y a marqué : "Al-Bayhaqî a dit que sa chaine de transmission n'est pas forte "

 

Hadith n°61

 ورواه الطبراني من طريق قابوس بن ابى ظبيان عن ابيه عن ابن عباس قال رأيت النبي صلى الله عليه وسلم فرج ما بين فخذي الحسين وقبل زبيبته وقابوس ضعفه النسائي وليس في هذا الحديث أيضا انه 

 

En Rouge il y a marqué : "Et Qâbous [le rapporteur] a été affaiblit par An-Nasâ'î "

Source : http://www.yasoob.com/books/htm1/m005/07/no0735.html

Voilà comment certains tendent tout seul le bâton pour se faire battre...

BONUS GAME

Maintenant répondons au tac-o-tac à cet article complètement stupide du site islamophobe islamajesus (oeil pour oeil et dent pour dent). Nous pouvons lui parler des "tendances homosexuels du Jésus du NT" (ou Yassou') [qui n'a rien à voir avec 'Issa (paix et bénédictions sur lui)], car il nous a tendu le bâton pour se faire battre et nous n'allons pas nous gêner pour lui donner la correction qu'il mérite.

Voilà le passage en question :

Jean 13.23

Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus.

Notez bien la symétrie des mots, le disciple que Jésus AIMAIT était COUCHÉ SUR SON SEIN. Voyez la construction de la phrase, d'un côté on a l'amour et de l'autre l'attouchement. De plus, si c'était le disciple que le Jésus du NT aimait cela voudrait dire que soit le Jésus du NT n'aimait pas les autres (ce qui est improbable) soit qu'il avait un amour très "spécial" pour celui-ci (ce qui est plus probable).

Bien entendu, ce qui est extrêmement catastrophique pour le défunt forum islamophobe Islamajesus c'est que ce n'est pas un "Hadith" faible que nous venons de citer mais la parole de Dieu selon sa propre conception de la Bible. Il ne pourra pas rejeter ce verset au risque de rendre caduc son livre.

Dans le même genre d'absurdités - je m'abaisse au niveau de mes interlocuteurs - nous pouvons trouver d'autres passages du même type. Nous lisons dans le livre des Proverbes (traduction Louis Segond 1910) :

Proverbes 5

15 Bois les eaux de ta citerne, Les eaux qui sortent de ton puits.

16 Tes sources doivent–elles se répandre au dehors? Tes ruisseaux doivent ils couler sur les places publiques?

17 Qu’ils soient pour toi seul, Et non pour des étrangers avec toi.

18 Que ta source soit bénie, Et fais ta joie de la femme de ta jeunesse,

19 Biche des amours, gazelle pleine de grâce: Sois en tout temps enivré de ses charmes (dad), Sans cesse épris de son amour.

20 Et pourquoi, mon fils, serais–tu épris d’une étrangère, Et embrasserais–tu le sein d’une inconnue?

21 Car les voies de l’homme sont devant les yeux de l’Eternel, Qui observe tous ses sentiers.

Le mot dad a pour signification : poitrine, sein, mamelon, tétine.

Regardons d'autres traductions pour ce passage :

Tout bonnement énooooorme ce passage ! Voyons voir d'autres passages du même genre dans la Bible "Parole de Dieu" :

La Bible Annotée reconnait que ce passage est choquant :

La mamelle des rois: IMAGE CHOQUANTE pour notre goût moderne, et qui signifie que ce que les peuples et leurs princes ont de meilleur sera mis au service de Sion.

Bible Annotée sur Esaïe 60.16

On continue avec les passages absurdes. Nous lisons dans le livre d'Isaïe (traduction Louis Segond 1910) :

Esaïe 66

10 Réjouissez–vous avec Jérusalem, Faites d’elle le sujet de votre allégresse, Vous tous qui l’aimez; Tressaillez avec elle de joie, Vous tous qui menez deuil sur elle;

11 Afin que vous soyez nourris et rassasiés Du lait de ses consolations, Afin que vous savouriez avec bonheur La plénitude de sa gloire.

12 Car ainsi parle l’Eternel: Voici, je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve, Et la gloire des nations comme un torrent débordé, Et vous serez allaités; Vous serez portés sur les bras, Et caressés sur les genoux.

13 Comme un homme que sa mère console, Ainsi je vous consolerai; Vous serez consolés dans Jérusalem.

Regardons d'autres traductions :

Ce bonus game est pour les islamophobes arabophones qui s'amusent à raconter tout et n'importe quoi sur le compte du Prophète (paix et bénédictions sur lui). Je conclus ma réfutation pour ces haineux en vous "jetant des excréments au visage", EXACTEMENT COMME LE DIEU DE LA BIBLE L'A FAIT pour châtier certains sacrificateurs :

Malachie 2 (Louis Segond 1910)

1 Maintenant, à vous cet ordre, sacrificateurs!

2 Si vous n’écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur De donner gloire à mon nom, dit l’Eternel des armées, J’enverrai parmi vous la malédiction, et je maudirai vos bénédictions; Oui, je les maudirai, parce que vous ne l’avez pas à cœur.

3 Voici, je détruirai vos semences, Et je vous jetterai des excréments au visage, Les excréments des victimes que vous sacrifiez, Et on vous emportera avec eux

D'autres traductions :

Fin du débat – ce fut un réel plaisir.

Wa Allahou a'lam - Dieu Sait Mieux ce qu'il en est !