Et Ma Sunna
1. Le Livre de Dieu et ma Sunna
1.1. Les sources du hadîth
On trouve ce hadîth mentionné dans différentes sources islamiques sunnites.
Source n°1 : La Sîra d'ibn Ishâq (mort en 151 H.)
La première source est tout simplement la biographie du Prophète Muhammad (que la paix de Dieu soit sur lui) écrite par Ibn Ishâq. Le passage en question se situe lors du discours du Messager de Dieu (que la paix de Dieu soit sur lui) lors du sermon d'adieu et nous lisons entre autre :
[...] Ô hommes ! Comprenez bien mon discours. Je vous ai communiqué. J'ai laissé chez vous quelque chose qui si vous y restez fermement attachés, vous ne vous égarerez jamais : une chose claire et distincte, à savoir : le Livre de Dieu et la sunnah de son Prophète. [...]
Source : Ibn 'Ishâq, Muhammad, traduction, introduction et note 'Abdurrahmân Badawî, tome II, éditions ALBOURAQ, p.529
De même, que dans la version arabe des chroniques de l'imâm ibn Jarîr at-Tabarî (mort en 310 H.), ce dernier cite ce hadîth selon Ibn Ishâq. Il s'agit donc du même récit.
Source n°2 : "Al-Mouwatta'" de l'imâm Mâlik (mort en 179 H.)
مَالِكٌ؛ أَنَّهُ بَلَغَهُ أَنَّ رَسُولَ اللهِ صلى الله عليه وسلم قَالَ:
« تَرَكْتُ فِيكُمْ أَمْرَيْنِ لَنْ تَضِلُّوا مَا تَمَسَّكْتُمْ بِهِمَا: كِتَابَ اللهِ وَسُنَّةَ نَبِيِّهِ »
On rapporta à Mâlik que l'Envoyé de Dieu (que la paix de Dieu soit sur lui) a dit : «Je vous ai laissé deux sujets ; si vous les suivez, vous ne seriez jamais perdus: Le Livre de Dieu, et la Sunnah de son Prophète. »
Source : Imâm Mâlik, al-Muwatta', : Introduction, traduction, notes et commentaires de Muhammad Diakho, Le Livre du destin, chapitre 1, numéro 1662, édition ALBOURAQ, p.715
Source n°3 : "al-Mousnad" de l'imâm al-Bazzâr (mort en 292 H.)
8993- حَدَّثنا أَحْمَدُ بْنُ مَنْصُورِ بْنِ سَيَّارٍ، قَال: حَدَّثنا داود بن عَمْرو، قَال: حَدَّثنا صالح بن موسى بن عَبد الله بن طلحة قال: حدثني عَبد العزيز بن رفيع عن أبي صالح، عَن أبي هُرَيرة، قَالَ: قَالَ رَسُول اللهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيه وَسَلَّم: إني قد خلفت فيكم اثنين لن تضلوا بعدهما أبدا كتاب الله وسنتي ولن يتفرقا حتى يردا على الحوض.
Hadîth n°8993 - Ahmad ibn Mansour ibn Sayyâr nous a rapporté que Dawoud ibn 'Amrou nous a rapporté que Sâlih ibn Moussa ibn 'Abd Allâh ibn Talha nous a rapporté qu'‘Abd al-‘Azîz ibn Roufay’ selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Certes, je vous ai laissé deux [choses], après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer : Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
Et voici les scans des pages en question. Vous pouvez cliquer dessus pour les agrandir.
Source n°4 : "As-Sounna" (la tradition prophétique) d'al-Marwazî (mort en 294 H.)
68 - حَدَّثَنَا مُحَمَّدُ بْنُ يَحْيَى، ثنا ابْنُ أَبِي أُوَيْسٍ، حَدَّثَنِي أَبِي، عَنْ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ أَبِي عَبْدِ اللَّهِ الْبَصْرِيِّ، وَعَنْ ثَوْرِ بْنِ يَزِيدَ الدَّيْلِيِّ، عَنْ عِكْرِمَةَ، عَنِ ابْنِ عَبَّاسٍ، قَالَ: قَالَ النَّبِيُّ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: «أَيُّهَا النَّاسُ اسْمَعُوا قَوْلِي فَإِنِّي لَا أَدْرِي لَعَلِّي لَا أَلْقَاكُمْ بَعْدَ يَوْمِي هَذَا فِي هَذَا الْمَوْقِفِ، أَيُّهَا النَّاسُ إِنَّ دِمَاءَكُمْ وَأَمْوَالَكُمْ حَرَامٌ عَلَيْكُمْ إِلَى يَوْمِ تَلْقَوْنَ رَبَّكُمْ كَحُرْمَةِ يَوْمِكُمْ هَذَا فِي بَلَدِكُمْ هَذَا وَإِنَّكُمْ سَتَلْقَوْنَ رَبَّكُمْ فَيَسْأَلُكُمْ عَنْ أَعْمَالِكُمْ وَقَدِ بَلَّغْتُ» ، فَذَكَرَ كَلَامًا كَثِيرًا وَقَالَ فِي آخِرِهِ: «فَاعْقِلُوا أَيُّهَا النَّاسُ قَوْلِي فَإِنِّي قَدْ بَلَّغْتُ وَقَدْ تَرَكْتُ فِيكُمْ أَيُّهَا النَّاسُ مَا إِنِ اعْتَصَمْتُمْ بِهِ فَلَنْ تَضِلُّوا أَبَدًا، كِتَابَ اللَّهِ وَسُنَّةَ نَبِيِّهِ، أَيُّهَا النَّاسُ اسْمَعُوا مِنِّي مَا أَقُولُ لَكُمُ اعْقِلُوا تَعِيشُوَا وَلَا تَرْجِعُوا بَعْدِي كُفَّارًا يَضْرِبُ بَعضُكُمْ رِقَابَ بَعْضٍ بِالسُّيُوفِ، اللَّهُمْ هَلْ بَلَّغْتُ اللَّهُمْ هَلْ بَلَّغْتُ اللَّهُمْ هَلْ بَلَّغْتُ؟»
Hadîth n°68 - Muhammad ibn Yahya nous a rapporté qu' Ismâ’il ibn Abî Ouways selon 'Abd Allâh obn Abî 'Abd Allâh al-Basrî et selon Thawr ibn Yazîd ad-Daylî selon ‘Ikrimah selon Ibn ‘Abbâs que l'Envoyé de Dieu (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Ô vous les gens ! Écoutez mes paroles car je ne sais pas si je serai parmi vous après ce jour et ce lieu. Ô vous les gens ! Certes votre sang et vos biens sont sacrés jusqu'au jour où vous rentrerez votre Seigneur tout autant que ce jour est sacré ainsi que ce pays. Vous rencontrerez certes votre Seigneur et vous serez interrogé sur vos actes et je vous ai certes communiqué le message. » Ensuite il mentionna beaucoup de choses et il dit à la fin : « Réfléchissez sur mes paroles ô vous les gens car je vous ai communiqué le message et je vous ai certes laissé ce qui, si vous vous y attachez fermement, vous ne vous égarerez plus jamais : Le Livre de Dieu et la Sounnah (tradition) de son prophète. Ô vous les gens, écoutez ce que je vous dis et prêtez-y attention afin que vous viviez et ne devenez pas après moi des infidèles, les uns frappant les cous des autres avec les épées. Ô Seigneur Dieu ! Ai-je bien transmis le message ? Ô Seigneur Dieu ai-je bien transmis le message ? Ô Seigneur Dieu ai-je bien transmis le message ? »
Source n°5 : "Kitâb ad-Dou'afâ" (le livre des transmetteurs faibles) dal-'Ouqaylî (mort en 322 H.)
حَدَّثَنَا مُحَمَّدُ بْنُ إِسْمَاعِيلَ، وَالْعَبَّاسُ بْنُ الْفَضْلِ الْأَسْفَاطِيُّ قَالَا: حَدَّثَنَا إِسْمَاعِيلُ بْنُ أَبِي أُوَيْسٍ قَالَ: حَدَّثَنِي أَبِي عَنْ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ أَبِي عَبْدِ اللَّهِ الْبَصْرِيِّ، وَعَنْ ثَوْرِ بْنِ يَزِيدَ الدَّيْلَمِيِّ عَنْ عِكْرِمَةَ عَنِ ابْنِ عَبَّاسٍ قَالَ: قَالَ النَّبِيُّ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: " اعْقُلُوا أَيُّهَا النَّاسُ قَوْلِي، فَإِنِّي قَدْ بَلَّغْتُ، وَقَدْ تَرَكْتُ فِيكُمْ أَيُّهَا النَّاسُ مَا إِنِ اعْتَصَمْتُمْ بِهِ فَلَنْ تَضِلُّوا أَبَدًا: كِتَابَ اللَّهِ وَسُنَّةَ نَبِيِّهِ "
Muhammad ibn Ismâ'îl nous a rapporté et al-‘Abbâs ibn al-Fadl al-Asfâtî nous ont tous deux rapporté qu' Ismâ’il ibn Abî Ouways nous a rapporté qu'Abî 'Abd Allâh ibn Abî 'Abd Allâh al-Basrî et selon Thawr ibn Zayd ad-Dayli selon ‘Ikrimah selon Ibn ‘Abbâs que l'Envoyé de Dieu (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Réfléchissez sur mes paroles ô vous les gens car je vous ai communiqué le message et je vous ai certes laissé, ô vous les gens, ce qui, si vous vous y attachez fermement, vous ne vous égarerez plus jamais : Le Livre de Dieu et ma Sounnah (tradition). »
حَدَّثَنَا مُوسَى بْنُ إِسْحَاقَ، حَدَّثَنَا مُحَمَّدُ بْنُ عُبَيْدٍ الْمُحَارِبِيُّ، حَدَّثَنَا صَالِحُ بْنُ مُوسَى الطَّلْحِيُّ، عَنْ عَبْدِ الْعَزِيزِ بْنِ رُفَيْعٍ، عَنْ أَبِي صَالِحٍ، عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: «إِنِّي قَدْ خَلَّفْتُ فِيكُمْ شَيْئَيْنِ لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُمَا أَبَدًا مَا أَخَذْتُمْ بِهِمَا، أَوْ عَمِلْتُمْ بِهِمَا، كِتَابَ اللَّهِ وَسُنَّتِي، وَلَنْ يَتَفَرَّقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَيَّ الْحَوْضَ»
Moussa ibn Ishâq nous a rapporté que Muhammad ibn 'Oubayd al-Mouhâribî nous a rapporté que Sâlih ibn Moussa at-Talhî selon al-'Azîz ibn Roufay' selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra qui dit que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Certes, je vous ai laissé deux [choses] après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer si vous vous y tenez: Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna) et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
Source n°6 : "al-Kâmil" d'ibn 'Adîy (mort en 365 H.)
أخبرنا أبو يعلى، حَدَّثَنا داود بن عَمْرو الضبي، حَدَّثَنا صالح بن موسى الطلحي، حَدَّثَنا عَبد الْعَزِيزِ بْنِ رَفِيعٍ، عَن أَبِي صَالِحٍ، عَن أَبِي هُرَيْرَةَ، قَال: قَال رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ إِنِّي قَدْ خَلَفْتُ اثْنَتَيْنِ لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُمَا أَبَدًا كِتَابُ اللَّهِ وَسُنَّتِي، وَلَنْ يَتَفَرَّقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَي الْحَوْضِ.
Abou Ya'la nous a rapporté que Dawoud ibn 'Amrou nous a rapporté que Sâlih ibn Moussa ibn 'Abd Allâh ibn Talha nous a rapporté qu'‘Abd al-‘Azîz ibn Rafi’ selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Certes, je vous ai laissé deux [choses], après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer : Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
Source n°7 : Les "Sounan" (traditions) de l'imâm ad-Dâraqoutnî (mort en 385 H.)
4606 - حَدَّثَنَا أَبُو بَكْرٍ الشَّافِعِيُّ , نا أَبُو قَبِيصَةَ مُحَمَّدُ بْنُ عَبْدِ الرَّحْمَنِ بْنِ عُمَارَةَ بْنِ الْقَعْقَاعِ , نا دَاوُدُ بْنُ عَمْرٍو , نا صَالِحُ بْنُ مُوسَى , عَنْ عَبْدِ الْعَزِيزِ بْنِ رُفَيْعٍ , عَنْ أَبِي صَالِحٍ , عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ , قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: خَلَّفْتُ فِيكُمْ شَيْئَيْنِ لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُمَا: كِتَابُ اللَّهِ وَسُنَّتِي , وَلَنْ يَفْتَرِقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَيَّ الْحَوْضَ
Hadîth n°4606 - Abou Bakr ash-Shâfi'î nous a rapporté qu'Abou Qabîssa Muhammad ibn 'Abd ar-Rahmân ibn 'Oumâra ibn al-Qa'qa' nous a informé que Dawoûd ibn 'Amrou nous a rapporté que Sâlih ibn Moussa nous a rapporté selon ‘Abd al-‘Azîz ibn Roufay’ selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Je vous ai laissé deux choses, après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer : Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
Source n°8 : "At-Targhîb fî Fadâ'îl al-A'mâl wa Thawâbou Dhâlika" d'Ibn Shâhîn (mort en 385 H.)
528 - حَدَّثَنَا إِسْمَاعِيلُ بْنُ عَلِيِّ بْنِ إِسْمَاعِيلَ، ثنا مُوسَى بْنُ إِسْحَاقَ الْأَنْصَارِيُّ، ثنا مُحَمَّدُ بْنُ عُبَيْدِ بْنِ مُحَمَّدٍ الْمُحَارِبِيُّ، ثنا صَالِحُ بْنُ مُوسَى، عَنْ عَبْدِ الْعَزِيزِ بْنِ رُفَيْعٍ، عَنْ أَبِي صَالِحٍ مَوْلَى أُمِّ حَبِيبَةَ زَوْجِ النَّبِيِّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ، عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: «إِنِّي قَدْ خَلَّفْتُ فِيكُمْ شَيْئَيْنِ لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُمَا أَبَدًا مَا أَخَذْتُمْ بِهِمَا وَعَمِلْتُمْ بِهِمَا كِتَابَ اللَّهِ وَسُنَّتِي، وَلَنْ يَتَفَرَّقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَى الْحَوْضِ»
Hadîth n°528 - Ismâ'îl ibn 'Alî ibn Ismâ'îl nous a rapporté que Moussa ibn Ishâq al-Ansârî nous a rapporté que Muhammad ibn 'Oubayd ibn Muhammad al-Mouhâribî nous a rapporté que Sâlih ibn Moussa selon ‘Abd al-‘Azîz ibn Roufay’ selon Abî Sâlih, le client d'Oum Habîba la femme du prophète (paix et bénédictions sur lui) selon Abou Hourayra que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Certes, je vous ai laissé deux choses, après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer si vous vous y tenez et vous vous y conformez : Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
Source n°9 : "Sharh Madhâhib Ahl as-Sounna" (Explication des écoles de jurisprudence des sunnites) d'Ibn Shâhîn (mort en 385 H.)
44 - حَدَّثَنَا إِسْمَاعِيلُ بْنُ عَلِيٍّ، ثنا مُوسَى بْنُ إِسْحَاقَ، ثنا مُحَمَّدُ بْنُ عُبَيْدِ بْنِ مُحَمَّدٍ الْمُحَارِبِيُّ، ثنا صَالِحُ بْنُ مُوسَى، ثنا عَبْدُ الْعَزِيزِ بْنُ رُفَيْعٍ، عَنْ أَبِي صَالِحٍ، مَوْلَى أُمِّ حَبِيبَةَ زَوْجِ النَّبِيِّ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ، عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ، قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: " إِنِّي قَدْ خَلَّفْتُ فِيكُمْ شَيْئَيْنِ، لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُمَا أَبَدًا مَا أَخَذْتُمْ بِهِمَا، وَعَمِلْتُمْ بِهِمَا: كِتَابَ اللَّهِ، وَسُنَّتِي، وَلَنْ يَتَفَرَّقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَى الْحَوْضِ "
Hadîth n°44 - Ismâ'îl ibn 'Alî nous a rapporté que Moussa ibn Ishâq nous a rapporté que Muhammad ibn 'Oubayd ibn Muhammad al-Mouhâribî nous a rapporté que Sâlih ibn Moussa nous a rapporté qu'‘Abd al-‘Azîz ibn Roufay’ selon Abî Sâlih, le client d'Oum Habîba la femme du prophète (paix et bénédictions sur lui) selon Abou Hourayra que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Certes, je vous ai laissé deux choses, après quoi, vous ne pourrez jamais vous égare si vous vous y tenez et vous vous y conformez : Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
Remarque : Il y a un bon et long commentaire et de ce hadîth que nous verrons plus tard, s'il plait à Dieu (insha Allâh).
Source n°10 : "Al-Moustadrak 'ala as-Sahihayne" (Le complément aux deux authentiques) de l'imâm al-Hâkim an-NisâbourÎ (mort en 405 h.)
318 - حَدَّثَنَا أَبُو بَكْرٍ أَحْمَدُ بْنُ إِسْحَاقَ الْفَقِيهُ، أَنْبَأَ الْعَبَّاسُ بْنُ الْفَضْلِ الْأَسْفَاطِيُّ، ثنا إِسْمَاعِيلُ بْنُ أَبِي أُوَيْسٍ، وَأَخْبَرَنِي إِسْمَاعِيلُ بْنُ مُحَمَّدِ بْنِ الْفَضْلِ الشَّعْرَانِيُّ، ثنا جَدِّي، ثنا ابْنُ أَبِي أُوَيْسٍ، حَدَّثَنِي أَبِي، عَنْ ثَوْرِ بْنِ زَيْدٍ الدِّيلِيِّ، عَنْ عِكْرِمَةَ، عَنِ ابْنِ عَبَّاسٍ، أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ خَطَبَ النَّاسَ فِي حَجَّةِ الْوَدَاعِ، فَقَالَ: «قَدْ يَئِسَ الشَّيْطَانُ بِأَنْ يُعْبَدَ بِأَرْضِكُمْ وَلَكِنَّهُ رَضِيَ أَنْ يُطَاعَ فِيمَا سِوَى ذَلِكَ مِمَّا تُحَاقِرُونَ مِنْ أَعْمَالِكُمْ، فَاحْذَرُوا يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنِّي قَدْ تَرَكْتُ فِيكُمْ مَا إِنِ اعْتَصَمْتُمْ بِهِ فَلَنْ تَضِلُّوا أَبَدًا كِتَابَ اللَّهِ وَسُنَّةَ نَبِيِّهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ، إِنَّ كُلَّ مُسْلِمٍ أَخٌ مُسْلِمٌ، الْمُسْلِمُونَ إِخْوَةٌ، وَلَا يَحِلُّ لِامْرِئٍ مِنْ مَالِ أَخِيهِ إِلَّا مَا أَعْطَاهُ عَنْ طِيبِ نَفْسٍ، وَلَا تَظْلِمُوا، وَلَا تَرْجِعُوا مِنْ بَعْدِي كُفَّارًا يَضْرِبُ بَعْضُكُمْ رِقَابَ بَعْضٍ»
وَقَدِ احْتَجَّ الْبُخَارِيُّ بِأَحَادِيثِ عِكْرِمَةَ وَاحْتَجَّ مُسْلِمٌ بِأَبِي أُوَيْسٍ، وَسَائِرُ رُوَاتِهِ مُتَّفَقٌ عَلَيْهِمْ، وَهَذَا الْحَدِيثُ لِخُطْبَةِ النَّبِيِّ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ مُتَّفَقٌ عَلَى إِخْرَاجِهِ فِي الصَّحِيحِ: «يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنِّي قَدْ تَرَكْتُ فِيكُمْ مَا لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُ إِنِ اعْتَصَمْتُمْ بِهِ كِتَابَ اللَّهِ، وَأَنْتُمْ مَسْئُولُونَ عَنِّي فَمَا أَنْتُمْ قَائِلُونَ؟» وَذِكْرُ الِاعْتِصَامِ بِالسُّنَّةِ فِي هَذِهِ الْخُطْبَةِ غَرِيبٌ وَيَحْتَاجُ إِلَيْهَا ". وَقَدْ وَجَدْتُ لَهُ شَاهِدًا مِنْ حَدِيثِ أَبِي هُرَيْرَةَ
Hadîth n° 318 - Abou Bakr ibn Ishâq le juriste nous a informé qu' al-‘Abbâs ibn Fadli al-Asfâtî nous a rapporté qu' Ismâ’il ibn Abî Ouways ; de même [une autre chaine de transmission est citée] qu'Isma’îl ibn Muhammad ibn al-Fadl ash-Sha’rânî nous a informé que son grand-père a rapporté qu'ibn Abî Ouways nous a dit que son père l'a informé selon Thawr ibn Zayd ad-Dayli selon ‘Ikrimah selon Ibn ‘Abbâs que l'Envoyé de Dieu (paix et bénédictions sur lui) a donné un sermon aux gens le jour du pèlerinage d'adieu et dit : "Le diable a désespéré d'être adoré dans votre pays mais il sera obéi dans certains de vos actes que vous sous-estimez. Méfiez vous Ô les gens car je vous ai laissé ce qui, si vous vous y attachez fermement, vous ne vous égarerez plus jamais : Le Livre de Dieu et la Sounna (tradition) de son prophète (que la paix de Dieu soit sur lui). Certes, le musulman est le frère du musulman. Les musulmans sont frères, il ne convient à personne de prendre de force les biens de son frère sauf ce qu'il lui cédera par bonté d'âme. Et ne soyez pas oppresseur, et ne devenez pas après moi des infidèles, les uns frappant les cous des autres."
[Il y a ensuite un commentaire de l'imâm al-Hâkim que nous verrons, s'il plait à Dieu (insha Allâh) dans la partie suivante]
319 - أَخْبَرَنَا أَبُو بَكْرِ بْنُ إِسْحَاقَ الْفَقِيهُ، أَنْبَأَ مُحَمَّدُ بْنُ عِيسَى بْنِ السَّكَنِ الْوَاسِطِيُّ، ثنا دَاوُدُ بْنُ عَمْرٍو الضَّبِّيُّ، ثنا صَالِحُ بْنُ مُوسَى الطَّلْحِيُّ، عَنْ عَبْدِ الْعَزِيزِ بْنِ رُفَيْعٍ، عَنْ أَبِي صَالِحٍ، عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُ، قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: " إِنِّي قَدْ تَرَكْتُ فِيكُمْ شَيْئَيْنِ لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُمَا: كِتَابَ اللَّهِ وَسُنَّتِي، وَلَنْ يَتَفَرَّقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَيَّ الْحَوْضَ "
Hadîth n° 319 - Abou Bakr ibn Ishâq nous a informé que Muhammad ibn ‘Issâ ibn as-Saqanî al-Wasitî nous a rapporté que Dâwoud ibn ‘Amrou ad-Dabbîy nous a rapporté que Sâlih ibn Moussa at-Talhî nous a rapporté selon ‘Abd al-‘Azîz ibn Roufay’ selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Certes, je vous ai laissé deux choses, après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer : Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
Source n°11 : "Sharh Ousoul I'tiqâd Ahl as-Sunna" (Explication des croyances des sunnites) d'al-Lâ-lakâ'î (mort en 418 H.)
89 - أَخْبَرَنَا عِيسَى بْنُ عَلِيِّ بْنِ عِيسَى , أنبا عَبْدُ اللَّهِ بْنُ مُحَمَّدِ بْنِ عَبْدِ الْعَزِيزِ الْبَغَوِيُّ , ثنا دَاوُدُ بْنُ عَمْرٍو , ثنا صَالِحُ بْنُ مُوسَى , ح
90 - وَأَخْبَرَنَا الْحَسَنُ بْنُ عُثْمَانَ , ثنا ضَمْرَةُ بْنُ مُحَمَّدِ بْنِ الْعَبَّاسِ , ثنا عَبْدُ الْكَرِيمِ بْنُ الْهَيْثَمِ , ثنا صَالِحُ بْنُ مُوسَى , عَنْ عَبْدِ الْعَزِيزِ بْنِ رُفَيْعٍ , عَنْ أَبِي صَالِحٍ ,عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ , قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: " إِنِّي قَدْ خَلَّفْتُ فِيكُمْ مَا لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُمَا أَبَدًا مَا أَخَذْتُمْ بِهِمَا أَوْ عَمِلْتُمْ بِهِمَا: كِتَابَ اللَّهِ وَسُنَّتِي , فَلَنْ يَتَفَرَّقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَى الْحَوْضِ "
Hadîth n°88 - 'Issâ ibn 'Alî ibn 'Issâ nous a rapporté qu''Abd Allâh ibn Muhammad ibn 'Abd al-'Azîz al-Baghawî nous a rapporté que Dawoûd ibn 'Amrou nous a rapporté queSâlih ibn Moussa -
Hadîth n°89 - Et al-Hassan ibn 'Outhmâne nous a rapporté que Damratou ibn Muhammad ibn al-'Abbâs nous a rapporté qu''Abd al-Karîm ibn al-Haytham nous a rapporté queSâlih ibn Moussa selon nous a rapporté selon ‘Abd al-‘Azîz ibn Roufay’ selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Certes, je vous ai laissé ce qui, après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer si vous vous y attachez et conformez : Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
Source n°12 : "As-Sounan al-Koubrâ" (les grandes traditions) de l'imâm al-Bayhaqî (mort en 458 H.)
20337 - أَخْبَرَنَا أَبُو الْحُسَيْنِ بْنُ بِشْرَانَ الْعَدْلُ، بِبَغْدَادَ، أنبأ أَبُو أَحْمَدَ حَمْزَةُ بْنُ مُحَمَّدِ بْنِ الْعَبَّاسِ، ثنا عَبْدُ الْكَرِيمِ بْنُ الْهَيْثَمِ , أنبأ الْعَبَّاسُ بْنُ الْهَيْثَمِ , ثنا صَالِحُ بْنُ مُوسَى الطَّلْحِيُّ , عَنْ عَبْدِ الْعَزِيزِ بْنِ رُفَيْعٍ , عَنْ أَبِي صَالِحٍ , عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ، رَضِيَ اللهُ عَنْهُ قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: " إِنِّي قَدْ خَلَّفْتُ فِيكُمْ مَا لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُمَا مَا أَخَذْتُمْ بِهِمَا , أَوْ عَمِلْتُمْ بِهِمَا , كِتَابُ اللهِ , وَسُنَّتِي , وَلَنْ يَفْتَرِقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَيَّ الْحَوْضَ "
Hadîth n°20337 - Abou al-Housayn ibn Bishrâne al-'Adlou de Bagdâd nous a informé qu'Ahmad ibn Muhammad ibn al-'abbâs nous a rapporté selon 'Abd al-Karîm ibn Haytham qui nous a rapporté qu'al-'Abbâs ibn al-Haytham que Sâlih ibn Moussa at-Talhî nous a rapporté selon ‘Abd al-‘Azîz ibn Roufay’ selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Certes, je vous ai laissé ce qui, après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer si vous vous y attachez et conformez : Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
Source n°13 : "Dalâ'il an-Nouboûwa" (Les preuves de la prophétie) de l'imâm al-Bayhaqî (mort en 458 H.)
أَخْبَرَنَا أَبُو عَبْدِ اللهِ الْحَافِظُ، أَنْبَأَنَا أَبُو جَعْفَرٍ الْبَغْدَادِيُّ، حَدَّثَنَا أَبُو عُلَاثَةَ مُحَمَّدُ بْنُ عَمْرِو بْنِ خَالِدٍ، حَدَّثَنَا أَبِي، حَدَّثَنَا ابْنُ لَهِيعَةَ، عَنْ أَبِي الْأَسْوَدِ، عَنْ عُرْوَةَ بْنِ الزُّبَيْرِ، فَذَكَرَ قِصَّةَ حَجَّةِ الْوَدَاعِ، قَالَ: ثُمَّ رَكِبَ رَسُولُ اللهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ عَلَى الرَّاحِلَةِ، وَجَمَعَ النَّاسَ وَقَدْ أَرَاهُمْ مَنَاسِكَهُمْ، فَقَالَ: «يَا أَيُّهَا النَّاسُ اسْمَعُوا مَا أَقُولُ لَكُمْ، فَإِنِّي لَا أَدْرِي لَعَلِّي لَا أَلْقَاكُمْ بَعْدَ عَامِي هَذَا فِي هَذَا الْمَوْقِفِ» ، ثُمَّ ذَكَرَ خُطْبَتَهُ، وَقَالَ فِي آخِرِهَا: " اسْمَعُوا أَيُّهَا النَّاسُ قَوْلِي؛ فَإِنِّي قَدْ تَرَكْتُ فِيكُمْ مَا إِنِ اعْتَصَمْتُمْ بِهِ لَنْ تَضِلُّوا أَبَدًا أَمْرَيْنِ بِيِّنَيْنِ: كِتَابَ اللهِ وَسُنَّةَ نَبِيِّكُمْ " وَكَذَلِكَ ذَكَرَهُ أَيْضًا مُوسَى بْنُ عُقْبَةَ بِمَعْنَاهُ أَخْبَرَنَا أَبُو الْحُسَيْنِ بْنُ الْفَضْلِ، أَنْبَأَنَا أَبُو بَكْرِ بْنُ عَتَّابٍ، حَدَّثَنَا الْقَاسِمُ الْجَوْهَرِيُّ، حَدَّثَنَا ابْنُ أَبِي أُوَيْسٍ، حَدَّثَنَا إِسْمَاعِيلُ بْنُ إِبْرَاهِيمَ بْنِ عُقْبَةَ، عَنْ عَمِّهِ مُوسَى بْنِ عُقْبَةَ، فَذَكَرَهُ إِلَّا أَنَّهُ قَالَ: " لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُ أَبَدًا أَمْرًا بَيِّنًا: كِتَابَ اللهِ، وَسُنَّةَ نَبِيِّهِ "
Abou Moussa 'Abd Allâh al-Hâfidh nous a rapporté qu'Abou Ja'far al-Baghdâdî nous a rapporté qu'Abou 'Oulâtha Muhammad ibn 'Amrou ibn Khâlid nous a rapporté d'après son père qui nous a rapporté d'après d'ibn Lahî'a selon Abî al-Aswad selon 'Ourwa ibn az-Zoubayr - puis il mentionna l'histoire du sermon d'adieu - il dit : Puis le Messager de Dieu (que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui) est monté sur sa monture, il rassembla les gens et leur montra leurs rites cultuels et dit : "Ô vous les gens, écoutez ce que j'ai à vous dire car je ne sais pas si je vous reverrai après cette année en ce même lieu". Puis il mentionna son sermon à la fin duquel il dit : "Ô vous les gens ! Ecoutez mes paroles. Je vous ai certes laissé ce qui, si vous vous y attachez fermement, vous ne vous égarez jamais. Deux choses claires : Le Livre de Dieu et la Sunna (tradition) de votre prophète. " Et de même, ceci a été mentionné dans ce sens par Moussa ibn 'Ouqba : Abou al-Housayn ibn al-Fadl nous a informé qu'Abou Bakr ibn 'Attâb nous a rapporté qu'al-Qâsim al-Jawharî nous a rapporté qu'ibn Abî Ouways nous a rapporté qu'Isma'îl ibn Ibrâhîm ibn 'Ouqba nous a rapporté d'après son oncle paternel Moussa ibn 'Ouqba - et il le mentionna sauf qu'il [le prophète] dit ceci à la place : "Vous ne vous égarez jamais après cela. Une chose claire : Le Livre de Dieu et la Sunna (tradition) de votre prophète."
أَخْبَرَنَا أَبُو عَبْدِ اللهِ الْحَافِظُ، أَخْبَرَنِي إِسْمَاعِيلُ بْنُ مُحَمَّدِ بْنِ الْفَضْلِ الشَّعْرَانِيُّ، حَدَّثَنَا جَدِّي، حَدَّثَنَا ابْنُ أَبِي أُوَيْسٍ، قَالَ: حَدَّثَنَا أَبِي، عَنْ ثَوْرِ بْنِ زَيْدٍ الدِّيلِيِّ، عَنْ عِكْرِمَةَ، عَنِ ابْنِ عَبَّاسٍ " أَنَّ رَسُولَ اللهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ خَطَبَ النَّاسَ فِي حَجَّةِ الْوَدَاعِ، فَقَالَ: " إِنَّ الشَّيْطَانَ قَدْ يَئِسَ أَنْ يُعْبَدَ بِأَرْضِكُمْ، وَلَكِنَّهُ رَضِيَ أَنْ يُطَاعَ فِيمَا سِوَى ذَلِكَ مِمَّا تَحَاوَرُونَ مِنْ أَعْمَالِكُمْ، فَاحْذَرُوا، أَيُّهَا النَّاسُ، إِنِّي قَدْ تَرَكْتُ فِيكُمْ مَا إِنِ اعْتَصَمْتُمْ بِهِ فَلَنْ تَضِلُّوا أَبَدًا: كِتَابَ اللهِ وَسُنَّةَ نَبِيِّهِ، إِنَّ كُلَّ مُسْلِمٍ أَخُو الْمُسْلِمِ، الْمُسْلِمُونَ إِخْوَةٌ، وَلَا يَحِلُّ لِامْرِئٍ مِنْ مَالِ أَخِيهِ إِلَّا مَا أَعْطَاهُ عَنْ طِيبِ نَفْسٍ، وَلَا تَظْلِمُوا وَلَا تَرْجِعُوا بَعْدِي كُفَّارًا يَضْرِبُ بَعْضُكُمْ رِقَابَ بَعْضٍ " وَاللهُ تَعَالَى أَعْلَمُ
Abou Moussa 'Abd Allâh al-Hâfidh nous a rapporté qu'Isma’îl ibn Muhammad ibn al-Fadl ash-Sha’rânî nous a informé que son grand-père a rapporté qu'ibn Abî Ouwaysnous a dit que son père l'a informé selon Thawr ibn Zayd ad-Dayli selon ‘Ikrimah selon Ibn ‘Abbâs que l'Envoyé de Dieu (paix et bénédictions sur lui) a donné un sermon aux gens le jour du pèlerinage d'adieu et dit : "Le diable a désespéré d'être adoré dans votre pays mais il sera obéi dans certains de vos actes que vous sous-estimez. Méfiez vous Ô les gens car je vous ai laissé ce qui, si vous vous y attachez fermement, vous ne vous égarerez plus jamais : Le Livre de Dieu et la Sounna (tradition) de son prophète (que la paix de Dieu soit sur lui). Certes, le musulman est le frère du musulman. Les musulmans sont frères, il ne convient à personne de prendre de force les biens de son frère sauf ce qu'il lui cédera par bonté d'âme. Et ne soyez pas oppresseur, et ne devenez pas après moi des infidèles, les uns frappant les cous des autres." Et Dieu Sait Mieux.
Source n°14 : "Al Faqih wal Moutafaqqih" d'al-Khatîb al-Baghdâdî (mort en 463 H.)
أنا أَبُو الْحُسَيْنِ عَلِيٌّ , وَأَبُو الْقَاسِمِ عَبْدُ الْمَلِكِ أنبا مُحَمَّدُ بْنُ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ بِشْرَانَ , قَالَا: أنا أَبُو أَحْمَدَ حَمْزَةُ بْنُ مُحَمَّدِ بْنِ الْعَبَّاسِ , نا عَبْدُ الْكَرِيمِ بْنُ الْهَيْثَمِ , نا الْعَبَّاسُ بْنُ الْهَيْثَمِ , نا صَالِحُ بْنُ مُوسَى الطَّلْحِيُّ , عَنْ عَبْدِ الْعَزِيزِ بْنِ رُفَيْعٍ , عَنْ أَبِي صَالِحٍ , عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ , قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: «إِنِّي قَدْ خَلَّفْتُ فِيكُمْ مَا لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُمَا مَا أَخَذْتُمْ بِهِمَا أَوْ عَمِلْتُمْ بِهِمَا كِتَابَ اللَّهِ وَسُنَّتِي , وَلَنْ يَفْتَرِقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَى الْحَوْضِ»
Hadîth n°274 - Abou al-Housayn 'Alî et Abou al-Qâsim 'Abd al-Malik nous ont rapporté que Muhammad ibn 'Abd Allâh ibn Bishrâne nous a informé qu'Abou Muhammad Hamza ibn Muhammad ibn al-'abbâs nous a rapporté selon 'Abd al-Karîm ibn Haytham qui nous a rapporté qu'al-'Abbâs ibn al-Haytham que Sâlih ibn Moussa at-Talhî nous a rapporté selon ‘Abd al-‘Azîz ibn Roufay’ selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Certes, je vous ai laissé ce qui, après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer si vous vous y attachez et conformez : Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
أنا أَبُو طَالِبٍ , مُحَمَّدُ بْنُ مُحَمَّدِ بْنِ إِبْرَاهِيمَ بْنِ غَيْلَانَ الْبَزَّازُ , نا مُحَمَّدُ بْنُ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ إِبْرَاهِيمَ الشَّافِعِيُّ , نا أَبُو قَبِيصَةَ , مُحَمَّدُ بْنُ عَبْدِ الرَّحْمَنِ بْنِ عُمَارَةَ بْنِ الْقَعْقَاعِ بْنِ شُبْرُمَةَ الضَّبِّيُّ , نا دَاوُدُ بْنُ عَمْرٍو , نا صَالِحُ بْنُ مُوسَى الطَّلْحِيُّ , عَنْ عَبْدِ الْعَزِيزِ بْنِ رُفَيْعٍ , عَنْ أَبِي صَالِحٍ , عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ , قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: «خَلَّفْتُ فِيكُمْ شَيْئَيْنِ لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُمَا كِتَابَ اللَّهِ وَسُنَّتِي , وَلَنْ يَتَفَرَّقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَيَّ الْحَوْضَ»
Hadîth n°275 - Abou Tâlib nous a rapporté que Muhammad ibn Muhammad ibn Ibrâhîm selon Ghaylân al-Bazâr nous a rapporté que Muhammad ibn Ibrâhîm le chafé'ite nous a rapporté qu'Abou Qabîssa nous a rapporté que Muhammad ibn 'Abd ar-Rahmâne ibn 'Oumâra ibn Al-Qa'qa' ibn Shouyrouma ad-Dabby nous a rapporté que Dâwoud ibn ‘Amrou nous a rapporté que Sâlih ibn Moussa at-Talhî selon ‘Abd al-‘Azîz ibn Roufay’ selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Je vous ai laissé deux choses après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer : Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
أنا أَبُو طَالِبٍ مُحَمَّدُ بْنُ عَلِيِّ بْنِ إِبْرَاهِيمَ الْبَيْضَاوِيُّ , أنا مُحَمَّدُ بْنُ الْعَبَّاسِ الْخَزَّازُ , نا أَبُو بَكْرِ بْنُ الْمُجَدَّدِ , نا عَبْدُ اللَّهِ بْنُ عُمَرَ , حَدَّثَنِي شُعَيْبٌ هُوَ ابْنُ إِبْرَاهِيمَ التَّمِيمِيُّ نا سَيْفٌ يَعْنِي ابْنَ عُمَرَ - عَنْ أَبَانَ بْنِ إِسْحَاقَ الْأَسَدِيِّ , عَنِ الصَّبَّاحِ بْنِ مُحَمَّدٍ , عَنْ أَبِي حَازِمٍ , عَنْ أَبِي سَعِيدٍ الْخُدْرِيِّ , قَالَ: خَرَجَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ , عَلَيْنَا فِي مَرَضِهِ الَّذِي تُوُفِّيَ فِيهِ , وَنَحْنُ فِي صَلَاةِ الْغَدَاةِ , فَذَهَبَ أَبُو بَكْرٍ لِيَتَأَخَّرَ , فَأَشَارَ إِلَيْهِ مَكَانَكَ , وَصَلَّى مَعَ النَّاسِ , فَلَمَّا انْصَرَفَ , حَمِدَ اللَّهَ وَأَثْنَى عَلَيْهِ ثُمَّ قَالَ: " يَا أَيُّهَا النَّاسُ , إِنِّي قَدْ تَرَكْتُ فِيكُمُ الثَّقَلَيْنِ: كِتَابَ اللَّهِ وَسُنَّتِي فَاسْتَنْطِقُوا الْقُرْآنَ بِسُنَّتِي , وَلَا تُعْسِفُوهُ , فَإِنَّهُ لَنْ تَعْمَى أَبْصَارُكُمْ , وَلَنْ تَزُلْ أَقْدَامُكُمْ , وَلَنْ تُقْصَرَ أَيْدِيكُمْ مَا أَخَذْتُمْ بِهِمَا "
Hadîth n°276 - Abou Tâlib Muhammad ibn 'Alî ibn Ibrâhîm al-Baydâwî nous a rapporté que Muhammad ibn al-'Abbâs al-Khazzar nous a rapporté qu'Abou Bakr ibn al-Moujaddid nous a rapporté qu''Abd Allâh ibn 'Oumar a dit que Shou'ayb - et il s'agit du fils d'Ibrâhîm at-Tamîmî - lui avait rapporté que Sayf - c'est-à-dire Ibn 'Oumar - selon Abân ibn Ishâq al-Asadî selon as-Sabbâh ibn Muhammad selon Abî Hazm selon Abî Sa'îd al-Khoudrî qui dit : Le prophète (paix et bénédictions sur lui) est sorti vers nous lors de la maladie durant laquelle il est mort alors que nous étions dans la prière de "al ghadâ". Et Abou Bakr est parti pour s'attarder et il lui a montré ton endroit et il pria avec les gens. Quand il eut terminé, il rendit des louanges à Dieu et fit des éloges puis dit :
"Ô vous les gens, je vous est certes laissé les deux poids : Le Livre de Dieu et ma Tradition (Sounna). Comprenez donc le Coran par ma tradition et ne le négligez pas en prenant une mauvaise méthodologie. Car vos yeux ne s'aveugleront pas, vos pas ne s'ébranleront pas et vous ne serez pas empêché d'atteindre votre objectif (litt. vos mains ne rétréciront pas) tant en vous vous y tenez fermement. "
Source n°15 : "at-Tamhîd" d'ibn 'Abd al-Barr (mort en 463 H.)
حَدَّثَنَا عَبْدُ الرَّحْمَنِ بْنُ مَرْوَانَ قَالَ حَدَّثَنَا أَحْمَدُ بْنُ سُلَيْمَانَ الْبَغْدَادِيُّ قَالَ حَدَّثَنَا الْبَغَوِيُّ قَالَ حَدَّثَنَا دَاوُدُ بْنُ عَمْرٍو الضَّبِّيُّ قَالَ حَدَّثَنَاصَالِحُ بْنُ مُوسَى الطَّلْحِيُّ قَالَ حَدَّثَنَا عَبْدِ الْعَزِيزِ بْنِ رُفَيْعٍ عَنْ أَبِي صَالِحٍ عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ إِنِّي قَدْ خَلَّفْتُ فِيكُمُ اثْنَتَيْنِ لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُمَا أَبَدًا كِتَابُ اللَّهِ وَسُنَّتِي
'Abd ar-Rahmân ibn Marwâne nous a rapporté qu'Ahmad ibn Soulayman al-Baghdâdî nous a rapporté qu'al-Baghawî nous a rapporté que Dawoud ibn 'Amrou ad-Dabbîy nous a rapporté que Sâlih ibn Moussa at-Talhî nous a rapporté qu'al-'Azîz ibn Roufay' selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra qui dit que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Certes, je vous ai laissé deux [choses] après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer : Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna). »
وَحَدَّثَنَا عَبْدُ الرَّحْمَنِ بْنُ يَحْيَى قَالَ حَدَّثَنَا أَحْمَدُ بْنُ سَعِيدٍ قَالَ حَدَّثَنَا مُحَمَّدُ بْنُ إِبْرَاهِيمَ الديبلي قال حَدَّثَنَا عَلِيُّ بْنُ زَيْدٍ الْفَرَائِضِيُّ قَالَ حَدَّثَنَا الْحُنَيْنِيُّ عَنْ كَثِيرُ بْنُ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ عَمْرِو بْنِ عَوْفٍ عَنْ أَبِيهِ عَنْ جَدِّهِ قَالَ قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ تَرَكْتُ فِيكُمْ أَمْرَيْنِ لَنْ تَضِلُّوا مَا تَمَسَّكْتُمْ بِهِمَا كِتَابِ اللَّهِ وَسُنَّةِ نَبِيِّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ
'Abd ar-Rahmân ibn Marwâne ibn Yahya nous a rapporté qu'Ahmad ibn Sa'îd nous a rapporté que Muhammad ibn Ibrâhîm ad-Dayboulî nous a rapporté que 'Alî ibn Zayd al-Farâ'idî nous a rapporté qu'al-Hounaynî selon Kathir ibn 'Abd Allâh ibn 'Amrou ibn al-'Awf selon son père selon son grand-père que le Messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui) a dit : "Je vous ai laissé deux sujets avec lesquels vous ne pourrez jamais vous égarer tant que vous vous y tenez : Le Livre de Dieu et la tradition (Sunna) de son prophète (paix et bénédictions sur lui)".
Source n°16 : "Jâmi Bayân al-'ilm" d'ibn 'Abd al-Barr (mort en 463 H.)
1389 - حَدَّثَنَا سَعِيدُ بْنُ عُثْمَانَ، نا أَحْمَدُ بْنُ دُحَيْمٍ، نا مُحَمَّدُ بْنُ إِبْرَاهِيمَ الدَّيْبُلِيُّ، نا عَلِيُّ بْنُ زَيْدٍ الْفَرَائِضِيُّ، نا الْحُنَيْنِيُّ، عَنْ كَثِيرِ بْنِ عَبْدِ اللَّهِ بْنِ عَمْرِو بْنِ عَوْفٍ، عَنْ أَبِيهِ، عَنْ جَدِّهِ قَالَ: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: " تَرَكْتُ فِيكُمْ أَمْرَيْنِ لَنْ تَضِلُّوا مَا تَمَسَّكْتُمْ بِهِمَا: كِتَابَ اللَّهِ وَسُنَّةَ نَبِيِّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ "
Hadith n°1389 - Sa'îd ibn 'Outhmâne nous a rapporté qu'Ahmad ibn Douhaym nous a rapporté que Muhammad ibn Ibrâhîm ad-Dayboulî nous a rapporté que 'Alî ibn Zayd al-Farâ'îdî nous a rapporté qu'al-Hounaynî selon Kathir ibn 'Abd Allâh ibn 'Amrou ibn al-'Awf selon son père selon son grand-père que le Messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui) a dit : "Je vous ai laissé deux sujets avec lesquels vous ne pourrez jamais vous égarer tant que vous vous y tenez : Le Livre de Dieu et la tradition (Sunna) de son prophète (paix et bénédictions sur lui)".
Conclusion sur les sources
Quand on analyse correctement toutes les références, nous nous rendons compte que nous pouvons diviser les sources du hadîth en 7 étant donné la similitude qu'on retrouve chez les rapporteurs. Quelque soit le livre islamique que vous lirez, il citera l'une des 7 versions présentées dans le tableau suivant.
En dehors des versions que je viens de citer, personne ne pourra ramener un autre hadîth sortant de ce cadre. Maintenant que nous avons défini les versions possibles du hadîths analysons-les, s'il plait à Dieu.
1.2. Les rapporteurs problématiques dans les versions du hadîth
Version 1 : Rapportée par l'imâm Mâlik (m. 179 H.)
L'imâm Mâlik dans son livre "al-Mouwatta'" ne cite aucune de chaîne de transmission. Le hadîth est donc détaché (ar. moursal) et ne peut servir de preuve.
Dans le livre de Mahmoud At-Tahhân, nous lisons ceci quant au hadîth détaché.
a) Au sens propre : nom passif, de ‘arsala’ [envoyer], au sens de détacher, tout comme celui qui délie la chaîne des transmetteurs a détaché cette chaîne, sans l’imputer à un transmetteur connu.
b) Sens terminologique : celui qui contient un manque à la fin de la chaîne, après le Suivant [c'est-à-dire celui qui a rencontré en étant musulman, un compagnon du prophète (paix et bénédictions sur lui) et est mort en musulman]
Et un peu plus loin nous lisons :
Le détaché, en principe, est faible et irrecevable, car il est dépourvu d’une des conditions du valide, la continuité de la chaîne des transmetteurs, ainsi que l’ignorance de l’état du transmetteur manquant ; il se peut en effet que la personne manquante ne soit pas un Compagnon, avec la possibilité dans ce cas, qu’il soit faible.
Source : Mahmoud At-Tahhan, Précis des sciences du hadîth, édition al Qalam, Paris 2004, p.89-91
Et l’imâm Mouslim dit au sujet du hadîth « Moursal » ceci dans l'introduction de son célèbre recueil de hadîth :
وَالْمُرْسَلُ مِنَ الرِّوَايَاتِ فِي أَصْلِ قَوْلِنَا، وَقَوْلِ أَهْلِ الْعِلْمِ بِالْأَخْبَارِ لَيْسَ بِحُجَّةٍ
Et par principe de base, le hadîth détaché (moursal) est chez nous, et chez les gens de science dans les hadîths (akhbâr est aussi synonyme de ahâdith), n'est pas une preuve."
On ne peut donc accepter ce hadîth comme authentique, quand bien même ce serait l'imâm Mâlik qui le rapporterait. De même, comme nous le lisons dans l'introduction du Sahîh de l'imâm Mouslim, Muhammad ibn Sîrîn disait : « Cette science (science du hadîth) est une religion. Voyez de qui vous puisez votre religion ». Il parlait ici de la chaîne de transmission. Or, sans chaine de transmission nous pouvons faire dire n'importe quoi au prophète (paix et bénédictions sur lui).
Pour être même plus précis dans la science du hadîth, il manque deux personnes dans la chaine de transmission entre l'imâm Mâlik et le prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui). Ainsi, on dit d'un tel hadîth qu'il est "mou'dal", c'est-à-dire défaillant.
Le défaillant [al-mou'dal]
1 - Définition
a) Sens propre : nom passif au sens d'être fatigué, de "a'dala" [avoir fatigué]
b) Sens terminologique : celui dont la chaîne est dépourvue de deux transmetteurs ou plus, les uns à la suite des autres.
[...]
3 - Son caractère juridique
Le "défaillant" est un hadîth "faible", dont l'état est plus fragile que le "détaché" [moursal] ou le discontinu [mounqati'], en raison du nombre de manquants dans la chaîne. Les savants sont unanimes à conférer ce caractère au défaillant.
Source : Mahmoud at-Tahhan, Précis des sciences du hadîth, éditions Al Qalam, 2003, p.94-95
Quoi qu'il en soit, seul, ce hadîth faible ne peut servir de preuve et il faut pouvoir le confirmer par un autre hadîth au moins. Mais est-ce réellement le cas ? C'est ce que nous verrons plus loin.
Pour conclure sur cette première version, nous pouvons dire que cette version du hadîth est dite "détachée" (moursal) et pour être plus précis, elle est "défaillante" (mou'dal). Donc cette version du hadîth en elle-même est faible et est à rejeter. Pour la confirmer, il faut une chaîne de transmission authentique. Est-ce vraiment le cas ?
Version 2 : La version d'Ibn Ishâq (m. 151 H.) citée également par at-Tabarî (m. 310 H.)
Quant à la version rapportée par Ibn Ishâq selon la version d'ibn Hishâm, elle a le même défaut que la version de l'imâm Mâlik. Il manque des personnes dans la chaine de transmission. Cependant, l'imâm at-Tabarî, qui cite plus correctement Ibn Ishâq dans ses chroniques (version arabe), rajoute un rapporteur après Ibn Ishâq et il s'agit de 'Abd Allâh ibn Abî Najîh qui est mort en 131 ou 132 H. [cf. Ibn Hajar, "Tahzib at-tahzib" 2/444-445 & Ibn Sa'd (m. 230 H.), "Kitâb at-Tabaqât al-Kabîr", 8/44, notice n°2408].
Sachant que le prophète (paix et bénédictions sur lui) est mort en l'an 11 de l'hégire, il manque tout de même 1 ou 2 personnes au minimum entre 'Abd Allâh ibn Abî Najîh et le prophète (paix et bénédictions sur lui).
De plus, bien que l'imâm an-Nasâ'î considérait ce rapporteur comme étant quelqu'un de confiance, il l'a également classé parmi ceux qui pratiquent la dissimulation (ar: at-tadlîs). Ce qui veut que s'il ne mentionne pas explicitement de qui il a reçu le hadîth, on ne doit pas le prendre en considération.
Cette version est donc identique à la précédente : elle est faible en raison de la coupure qu'il existe entre le rapporteur et le prophète (paix et bénédictions sur lui).
Voici les scans pour ceux qui veulent vérifier les informations.
Version 3 : Celle qui est rapportée par Sâlih ibn Moussa at-Talhî selon Abou Hourayra
J'ai trouvé que cette version du hadîth, rapportée par Salih ibn Moussa at-Talhî, a été citée dans une dizaine de sources sunnites des premiers siècles de l'Islâm. Cependant, il y a un problème manifeste avec ces chaînes de transmission qui passent par Salîh ibn Moussa at-Talhî. Regardons ce que disent de lui les savants de "la science de la critique des transmetteurs" ('ilm al-jarh wat-ta'dîl).
a) L'imâm Shams ad-Dîne adh-Dhahabî (m. 748 H.) dans "Mîzân al-I'tidal" (la balance de la qualité d'honorabilité), tome 3, p.414-415, notice n°3835
3835 - Sâlih ibn Moussa [ibn 'Abd Allâh] ibn Ishâq ibn Talha ibn 'Oubayd Allâh le Quraychite [at-Talhî] - est un habitant de Koufâ faible [dans le hadîth]. Il rapporte ses hadîth d''Abd al-'Azîz ibn Roufay'.
- Yahya dit : Il ne vaut rien, on ne doit pas écrire son hadîth.
- Al-Boukhârî a dit : Il est réprouvé dans le hadîth.
- An-Nasâ'î a dit : Il est rejeté.
- Ibn 'Adîy a dit : Pour moi, il ne fait pas partie de ceux qui mentent.
Ensuite l'imâm adh-Dhahabî va donner des exemples de hadîth rapportés par Sâlih ibn Moussa qui prouvent ce que les savants de la critique des transmetteurs lui reprochent. Et parmi ces hadîths, il cite celui-ci : Dawoûd ibn 'Amrou nous a rapporté que Sâlih ibn Moussa nous a rapporté selon ‘Abd al-‘Azîz ibn Roufay’ selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra que le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Je vous ai laissé deux choses, après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer : Le livre de Dieu et ma Tradition (Sunna), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. » Ce qui veut clairement dire que ce hadîth fait parti des hadîths qui ne sont pas authentiques...
Et plus loin il dit :
- Abou Ishâq al-Jawzajânî a dit : Il est faible dans le hadîth malgré qu'il soit quelqu'un de bien.
- Abou Hâtîm a dit : Il rapporte des hadîths très très reprouvés qu'il met sur le compte des gens de confiance.
- Ibn 'Adîy a dit : La plupart des choses qu'il rapporte n'est rapporté par personne d'autre que lui.
b) L'imâm Ibn Hajar al-'Asqalânî (m. 852 H.) dans "Tahzîb at-Tahzîb" (Le résultat de la synthèse), tome 2, p.201
Sâlih ibn Moussa ibn Ishâq ibn Talha ibn 'Oubayd Allâh at-Talhî le Koufite (habitant de Koufâ). [...]
- Ibn Ma'în a dit : Il ne vaut rien [dans le hadîth].
- Hâshim ibn Marthad rapporte selon Ibn Ma'în que celui-ci dit [au sujet de Sâlih ibn Moussa] : il n'est pas de confiance.
- al-Jawzajânî a dit : Il est faible dans le hadîth malgré qu'il soit quelqu'un de bien.
- Ibn Abî Hâtim ar-Râzî rapporte selon son père que celui-ci dit : "Il est très très reprouvé dans les hadîths. Il rapporte beaucoup de choses réprouvées [en les mettant sur le compte] des gens de confiance" Je lui dis : "Doit-on écrire son hadîth?" Il répondit : "Ce n'est pas une chose qui me plait."
- al-Boukhârî a dit : Il est réprouvé dans les hadîths [qu'il rapporte] selon Souhayl ibn Abî Sâlih.
- An-Nasâ'î a dit : Son hadîth ne doit pas être écrit [car] il est faible.
- Ibn 'Adîy a dit : La plupart des choses qu'il rapporte n'est rapporté par personne d'autre que lui. Pour moi, il ne fait pas partie de ceux qui mentent, cependant, il lui semble certaines choses et fait erreurs. Et la plupart des mérites qu'il rapporte sur son grand-père grand-père n'ont été rapportées par personne d'autre.
- At-Tirmidhî a dit : Certains gens de science ont parlé sur lui.
[...]
- al-'Ouqaylî a dit : Nous ne devons pas prendre quoi que ce soit de ses hadîths.
- Ibn Hibbân a dit : Il rapportait des gens de confiance ce qui ne ressemblait pas au hadîth des gens reconnus [dans le domaine] jusqu'à ce que l'auditeur témoigne que les traditions qu'il rapportait étaient forgées ou inversées. Il n'est pas autorisé d'utiliser ses hadîths comme preuve.
- Abou Nou'aym a dit : Il est rejeté [dans le hadîth] car il rapporte des récits réprouvés.
c) L'imâm Aboû al-Hajjâj al-Mizzî (m. 742 H.) dans "Tahzîb al-Kamâl fî asmâ ar-Rijâl" (Synthèse parfaite sur les noms des transmetteurs), tome 13, p.95, notice n°2841
2841 - Sâlih ibn Moussa ibn Ishâq ibn Talha ibn 'Oubayd Allâh at-Talhî le Koufite (habitant de Koufâ). [...]
- Yahiya ad-Dourîy rapporte selon ibn Ma'în que celui-ci dit : Il ne vaut rien [dans le hadîth].
- Hâshim ibn Marthad at-Tabarânî rapporte selon ibn Ma'în que celui-ci dit : Il n'est pas de confiance.
- Ibrâhîm ibn Ya'coub al-Jawzajânî a dit : Il est faible dans le hadîth malgré qu'il soit quelqu'un de bien.
- 'Abd ar-Rahmân ibn Abî Hâtim ar-Râzî a dit : j'ai interrogé mon père sur lui et il me répondit : "Il est faible dans le hadîth, mais bien plus, il est très très reprouvé dans les hadîths. Il rapporte beaucoup de choses réprouvées [en les mettant sur le compte] des gens de confiance." Je lui dis : "Doit-on écrire son hadîth?" Il répondit : "Ce n'est pas une chose qui me plait."
- al-Boukhârî a dit : Il est réprouvé dans les hadîths [qu'il rapporte] selon Souhayl ibn Abî Sâlih.
- An-Nasâ'î a dit : "Son hadîth ne doit pas être écrit [car] il est faible" et il dit autre part : "Il est rejeté dans le hadîth".
- Abou Ahmad ibn 'Adîy a dit : La plupart des choses qu'il rapporte n'est rapporté par personne d'autre que lui. Pour moi, il ne fait pas partie de ceux qui mentent, cependant, il lui semble certaines choses et fait erreurs. Et la plupart des mérites qu'il rapporte sur son grand-père grand-père n'ont été rapportées par personne d'autre.
d) L'imâm al-Boukhârî (m. 256 H.) dans "Tarîkh al-Islâm al-Kabîr" (Le grand historique de l'islam), partie 2, deuxième section, p. 291, notice n°2874
2874 - Sâlih ibn Moussa ibn 'Abd Allâh figure parmi les enfants de Talha ibn 'Oubayd Allâh le Qoraychite. Il est réprouvé dans le hadîth selon ce qu'il rapporte de Souhayl ibn Abî Sâlih.
e) L'imâm Abou Hâtim ar-Râzî (m. 327 H.) dans "Kitâb al-Jarh wat ta'dîl" (Le livre de la critique et de l'agrément [des transmetteurs]), tome 2 première section, p.415, notice n°1825
1825 - Sâlih ibn Moussa at-Talhi - il est le fils de Moussa ibn 'Abd Allâh ibn Ishâq ibn Talha ibn 'Oubayd Allâh [...]
'Abderrahmân nous a rapporté qu'il a été lu devant 'al-'Abbâs ibn Muhammad ad-Dourîy selon Yahya ibn Ma'în qui dit : Il ne vaut rien [dans le hadîth].
'Abderrahmân nous a rapporté qu'il a interrogé son père sur Sâlih ibn Moussa at-Talhî et il me répondit : "Il est faible dans le hadîth, mais bien plus, il est très très reprouvé dans les hadîths. Il rapporte beaucoup de choses réprouvées [en les mettant sur le compte] des gens de confiance." Je lui dis : "Doit-on écrire son hadîth?" Il répondit : "Son hadîth ne me plait pas."
f) L'imâm Ibn al-Jawzî (m. 597 H.) dans "Kitâb ad-Dou'afâ wal Matroukîne" (Le livre des faibles et des rejetés [dans le hadîth]) tome 2, p.50, notice n°1674
1674 - Sâlih ibn Moussa [ibn 'Abd Allâh] ibn Ishâq ibn Talha ibn 'Oubayd Allâh at-Talhî [...]
- Yahya a dit : Il ne vaut rien.
- al-Boukhârî a dit : Il est réprouvé dans le hadîth.
- As-Sa'dî a dit : Il est faible.
- ibn 'Adîy a dit : Pour moi, il ne fait pas partie de ceux qui mentent, cependant, il lui semble certaines choses et fait erreurs.
- Ibn Hibbân a dit : Il rapportait des gens de confiance ce qui ne ressemblait pas au hadîth des gens reconnus [dans le domaine] jusqu'à ce que l'auditeur témoigne que les traditions qu'il rapportait étaient forgées.
g) L'imâm an-Nasâ'î (m. 303 H.) dans "Kitâb ad-Dou'afâ wal Matroukîne" (Le livre des faibles et des rejetés [dans le hadîth]) p.136, notice n°314
314 - Sâlih ibn Moussa at-Talhî : Il est rejeté dans le hadîth.
h) L'imâm Ibn Hibbân (m. 354 H.) dans "Kitâb al-Majrouhîne" (Le livre de ceux qui ont été critiqués dans le hadîth), tome1, p.469, notice n°475
485 - Sâlih ibn Moussa at-Talhî - fait parti des enfants de Talha ibn 'Oubayd Allâh. Il rapporte selon Souhayl ibn Abî Sâlih. Il a vécu à Médine et ses habitants ont rapporté de lui. Il rapportait des gens de confiance ce qui ne ressemblait pas au hadîth des gens reconnus [dans le domaine] jusqu'à ce que l'auditeur témoigne que les traditions qu'il rapportait étaient forgées ou inversées. Il n'est pas autorisé d'utiliser ses hadîths comme preuve.
Pour conclure sur cette version, nous nous rendons compte qu'elle ne peut tout simplement pas être authentifiée car il s'y trouve Sâlih ibn Moussa at-Talhî qui est considéré comme faible/rejeté/réprouvé dans le hadîth.
Et pour illustrer ces propos, l'imâm adh-Dhahabî par exemple a cité plusieurs hadîths rapportés selon ce rapporteur dont le hadîth qui nous intéresse ... à savoir le hadîth qui fait dire au prophète (paix et bénédictions sur lui) qu'il nous a laissé "le livre de Dieu et Sa Sunna" ...
Il s'agit pourtant de la version la plus rapportée dans les livres de hadîths. Donc pour l'instant, on ne peut absolument pas authentifier cette tradition. Qu'en est-il des autres chaînes de transmission ?
Version 4 : Celle qui est rapportée par Kathîr selon son grand-père 'Amr ibn al-'Awf
Cette version est assez étrange. Je ne l'ai trouvé citée que par ibn 'Abd al-Barr (m. 463 H.). D'après mes modestes recherches, je n'ai trouvé personne d'autre avant lui la citer. Quoi qu'il en soit, qu'en est-il de la chaîne de transmission ? Peut-elle relever le niveau d'authenticité des versions déjà traitées ? Malheureusement, ce n'est pas le cas. On trouve dans la chaîne de transmission Kathîr ibn 'Abd Allâh ibn 'Amr ibn al-'Awf et les savants ont beaucoup parlé sur son honnêteté... Je ne vais citer que deux sources afin de ne pas ennuyer le lecteur.
a) L'imâm Shams ad-Dîne adh-Dhahabî (m. 748 H.) dans "Mîzân al-I'tidal" (la Balance de la qualité d'honorabilité), tome 5, p.492-494, notice n°6949
6949 - Kathîr ibn 'Abd Allâh ibn 'Amrou ibn al-'Awf ibn Zayd al-Mouzanîy al-Madanî [...]
- Ibn Ma'în a dit : Il ne vaut rien [dans le hadîth].
- Ash-Shâfi'î et Abou Dawoûd ont dit : C'est un pilier parmi les piliers du mensonge.
- Ahmad [ibn Hanbal] a frappé (d'interdiction) son hadîth.
- Ad-Dâraqoutnî et d'autres que lui ont dit : Il est rejeté dans le hadîth.
- Abou Hâtim a dit : Il n'est pas solide [dans le hadîth].
- An-Nasâ'î a dit : Il n'est pas de confiance.
- Moutraf ibn 'Abd Allâh al-Madanî a dit : Je l'ai vu et il se querellait beaucoup. Aucun de nos compagnons ne prenait de lui quoi que ce soit.
- Ibn 'Imrân al-Qâdî lui a dit : Ô Kathîr, tu es un homme mauvais, tu te querelles sur des choses dont tu ne connais rien et tu prétends des choses que tu n'as pas, et tu n'as aucune preuve. Ne m'approches plus sauf si tu me vois faire partie de ceux qui ne cherchent pas à travailler!
- Ibn Hibbân a dit : Il possède de son père et de son grand-père une copie [contenant des hadîths] inventée.
Quant à at-Tirmidhî il a rapporté de lui le hadîth suivant : "La concorde est autorisée entre les musulmans" et il l'a authentifié. Et c'est pour cela que les savants ne s'appuient pas sur les authentifications d'at-Tirmidhî.
- Ibn 'Addîy a dit : La plupart des choses qu'il rapporte n'est rapporté par personne d'autre que lui.
- Ibn Abî Ouways a dit : J'ai entendu de lui [le hadîth pour la première fois] à partir de l'année 158.
Remarque : Ibn Abî Ouways, dont nous verrons la biographie plus loin, rapporte également le hadîth qui nous intéresse. Notons que lui et Kathîr, qui est considéré comme un pilier du mensonge, se connaissaient...
b) L'imâm Ibn Hajar al-'Asqalânî (m. 852 H.) dans "Tahzîb at-Tahzîb" (Le résultat de la synthèse), tome 3, p.462-463
Kathîr ibn 'Abd Allâh ibn 'Amrou ibn al-'Awf ibn Zayd ibn Milha al-Yashkourî al-Mouzanîy al-Madanî
- Abou Tâlib a rapporté selon Ahmad [ibn Hanbal] : Il est réprouvé dans le hadîth, il ne vaut rien.
- 'Abd Allâh ibn Ahmad a dit : Mon père [Ahmad ibn Hanbal] a frappé [d'interdiction] son hadîth dans mousnad et il ne nous rapportait rien de lui.
- Abou Khaythama rapporte qu'Ahmad lui dit : Ne rapporte strictement rien de lui.
- Ad-Dourîy rapporte selon Ibn Ma'în : "Son grand-père a été compagnon du prophète (paix et bénédictions sur lui) mais lui, il est faible dans le hadîth" et il dit une fois : "Il ne vaut rien".
- Ad-Dârimî a rapporte également selon Ibn Ma'în qu'il dit : Il ne vaut rien.
- Al-Ajourrî a dit : Abou Dawoud a été interrogé à son sujet et il répondit : Il faisait parti des menteurs, j'ai entendu Muhammad ibn al-Wazîr al-Misrî dire : J'ai entendu ash-Shâfî'i alors que Kathîr ibn 'Abd Allâh ibn 'Amrou ibn al-'Awf a été mentionné dire : Celui-ci fait parti des menteurs ou il s'agit d'un des piliers du mensonge.
- Ibn Abî Hâtim a dit : J'ai interrogé Abou Zour'a a son sujet et il répondit : Il est incertain dans le hadîth, il n'est pas fort [dans ça] [...]
- Abou Hâtim a dit : Il n'est pas solide.
[...]
- An-Nasâ'î et ad-Dâraqoutnî ont dit : Il est rejeté dans le hadîth.
- An-Nasâ'î dit autre part : Il n'est pas de confiance.
- Ibn Hibbân a dit : Il a rapporté selon son père selon son grand-père une copie [contenant des hadîths] inventée et il n'est pas autorisé de la mentionner dans les livres, ni même rapporter de lui sauf si c'est pour s'étonner !
- Ibn 'Addîy a dit : La plupart des choses qu'il rapporte n'est rapporté par personne d'autre que lui.
[...]
- Ibrâhîm ibn al-Moundhirî rapporte selon Moutraf ibn 'Abd Allâh al-Madanî : Je l'ai vu et il se querellait beaucoup. Aucun de nos compagnons ne prenait de lui quoi que ce soit. Ibn 'Imrân al-Qâdî lui a dit : Ô Kathîr, tu es un homme mauvais, tu te querelles sur des choses dont tu ne connais rien et tu prétends des choses que tu n'as pas, et tu n'as rien dont on ne puisse s'en passer.
Je dis : Abou Nou'aym a dit : 'Alî ibn al-Madînî l'a affaibli.
- Ibn Sa'd a dit : Il rapportait peu hadîth, il a été affaibli.
- Ibn as-Sakan a dit : Il rapporte selon son père selon son grand-père des hadîths dans lesquels il y a des choses à redire.
- Al-Hâkim a dit : Il a rapporté selon son père selon son grand-père une copie dans laquelle il s'y trouve des choses réprouvées.
As-Sâjîy, Ya'coub ibn Soufyane et Ibn Barqîy l'ont affaibli.
- Ibn 'Abd al-Barr a dit : Il y a un consensus sur le fait qu'il est faible [dans le hadîth].
Kathir est donc un menteur et il fait même parti des piliers du mensonge. Le consensus des savants a largement statué sur la faiblesse de ce rapporteur qui inventait sciemment des mensonges sur le compte du prophète (paix et bénédictions sur lui).
Voilà pour la version 4. Pour l'instant, il n'y a rien d'authentique dans cette parole prophétique si répandue parmi les gens de la Sunna ...
Version 5 : Celle qui est rapportée par le compagnon Abou Sa'îd al-Khoudrî par le biais des rapporteurs suivants : As-Sabbâh ibn Muhammad, Sayf ibn 'Oumar et Shou'ayb ibn Ibrâhîm at-Tamîmî
Etant donné qu'il y a 3 personnes à traiter dans cette partie, je ne vais citer qu'une seule référence à chaque fois, ce qui sera amplement suffisant, s'il plait à Dieu.
A/ As-Sabbâh ibn Muhammad (cf. Ibn Hajar al-'Asqalânî (m. 852 H.) dans "Tahzîb at-Tahzîb" (Le résultat de la synthèse), tome 2, p.203)
Sabbâh ibn Muhammad ibn Abî Hâzim al-Bajalî al-Ahmasî le Koufite. [...] Ibn Hibbân a dit : [...] Il rapportait les hadiths inventés et les imputait aux gens de confiance [...] Al-'Ouqaylî a dit : Dans son hadîth il y a de la faiblesse, et il faisait remonter au prophète (paix et bénédictions sur lui) le hadîth arrêté/fixé [mawqouf = le hadîth qui s'arrête dans sa chaine de transmission à un Compagnon]
B/ Sayf ibn 'Oumar (Shams ad-Dîne adh-Dhahabî (m. 748 H.), "Mîzân al-I'tidal" (La balance de la qualité d'honorabilité), tome 3, p.353, notice n°3642)
3642 - Sayf ibn 'Oumar ad-Dabîy al-Ousaydîy. Et on dit de lui : al-Tamîmî al-Bourjamî. Et on dit aussi de lui : as-Sa'dî al-Koufî [...]
- 'Abbâs a rapporté selon Yahya : Faible.
- Moutayyîn a rapporté selon Yahya : un centime vaut plus que lui.
- Abou Dâwoud a dit : Il ne vaut rien.
- Abou Hâtim a dit : Il est rejeté.
- Ibn Hibbân a dit : Il a été accusé d'incrédulité.
- Ibn 'Addîy a dit : La plupart de ses hadîths sont réprouvés.
Ainsi, Sayf Ibn 'Oumar est rejeté dans le hadîth. Il est considéré comme faible et a même été accusé d'incrédulité. De plus, même si adh-Dhahabî ne le cite pas ici, Ibn Hibbân affirme que Sayf ibn 'Oumar rapportait des hadîths inventés...
C/ Shou'ayb ibn Ibrâhîm at-Tamîmî (cf. Ibn Hajar al-'Asqalânî (m. 852 H.) dans "Lisân al-Mîzân", tome 4, p.247, notice n°3797)
Shou'ayb ibn Ibrâhîm al-Koufî [...] Il y a une part d'inconnue en lui [c'est-à-dire peu d'information sur le rapporteur] [...] Ibn 'Addîy l'a mentionné et dit : "Il n'est pas connu. On rapporte de lui des traditions et des informations et il s'y trouve des choses à y redire.
Ainsi la version n°5 du hadîth est très problématique.
Premièrement, Il s'y trouve deux personnes - as-Sabbâh ibn Muhammad et Sayf ibn 'Oumar - considérées comme faibles et rejetées dans le hadîth ; et qui sont même accusés de rapporter des hadîths mensongers en les mettant sur le compte des gens de confiance.
Deuxièmement, il s'y trouve une personne inconnue - Shou'ayb ibn Ibrâhîm at-Tamîmî - et à ma connaissance il n'existe aucune critique sur cet individu. Quoi qu'il en soit cette version du hadîth est également rejetée...
Version 6 : Celle qui est rapportée par 'Ourwa ibn az-Zoubayr selon Ibn Lahî'a
Sans même nous attarder sur la chaîne de transmission, nous nous rendons compte que cette version elle est rapportée par 'Ourwa ibn az-Zoubayr qui est né du temps du Califat de 'Outhmâne (que Dieu l'agrée). Le hadîth est donc dit "détaché" (ar: moursal), ce qui veut dire que le hadîth contient un manque à la fin de la chaîne de transmission après le Suivant (ar: at-Tabi'î), c'est-à-dire la génération après le Prophète, que la paix soit sur lui.
Par définition, et nous l'avons déjà vu précédemment, ce type de hadîth est considéré comme faible - sauf s'il remplit certaines conditions, ce qui n'est malheureusement pas le cas ici.
Cette version est d'autant plus étrange, que je ne l'ai trouvée rapportée que par al-Bayhaqî (m. 458 H.) dans son livre "dalâ'îl an-Nouboûwa" (les preuves de la prophétie) et je n'ai trouvé personne d'autre la citer.
De toute façon, il s'y trouve Ibn Lahî'a qui est considéré faible.
A/ 'Ourwa ibn az-Zoubayr (m. 96 H. d'après ce qui est le plus authentique)
Il fait parti de la 3ème génération et est né du temps du Califat de 'Outhâmne (que Dieu l'agrée). Il n'est donc pas un contemporain du Prophète (paix et bénédictions sur lui). Le hadîth est donc "détaché" (ar: moursal).
B/ Abou 'Abd ar-Rahmân 'Abd Allâh ibn Lahî'a ibn 'Ouqba al-Hadramî
a) L'imâm Mouslim (m. 261 H.) dans son livre "al-Kouna wal-Asmâ" (Les Kounya* et les noms des transmetteurs), partie 1, p. 519, notice n°2060
(*) Kounya: On désigne quelqu'un par le lien de paternité ou de maternité qui le lie avec son enfant aînée, fille ou garçon. Par exemple : Abou al-Hasan (le père d'al-Hasan) pour désigner 'Ali Ibn Abî Talîb, que la paix de Dieu soit sur eux. Ou encore la mère des croyants Oum Habîba (la mère de Habîba), que la paix de Dieu soit sur elle, pour désigner Ramla bin Abî Soufyân, l'épouse du prophète (paix et bénédictions sur lui).
2060 - Abou 'Abd ar-Rahmân 'Abd Allâh ibn Lahî'a ibn 'Ouqba al-Hadramî. Il a été rejeté [dans le hadîth] par Ibn Mahdî, Yahya et Waqî'.
b) L'imâm as-Souyoûtî (m. 911 H.), "Kitâb Asmâ al-Moudallisîne" (Le livre des noms des dissimulateurs), p. 66-67, notice n°29
29 - 'Abd Allâh ibn Lahi'a : Il est décrit comme pratiquant la dissimulation
Ainsi, l'imâm as-Souyoûtî le classe parmi ceux qui dissimulent les hadîths (ar: moudallîs). Il s'agit ici d'une critique d'ibn Lahî'a. Or, le hadîth qui nous concerne dans cette étude est "mou'an'an". Ceci signifie que le rapporteur ne dit pas explicitement qu'il l'a entendu de la personne, il ne dit pas : "j'ai entendu untel" mais plutôt il dit : "d'après untel". Un tel hadîth est dit "mou'an'an". Or, quand nous lisons cette version du hadîth, nous nous rendons compte qu'ibn Lahî'a ne dit pas explicitement qu'il a entendu Abou al-Aswad Muhammad ibn 'Abd ar-Rahmân ibn Nawfal lui rapporter le hadîth, donc un tel hadith est "mou'an'an" et d'après la science du hadîth, un tel hadîth ne peut être accepté si le rapporteur est connu pour être un "dissimulateur". Ce seul fait suffit pour rejeter cette version. Mais on peut me demander d'où sort cette règle alors la voici pour ceux qui veulent les preuves :
LE DISSIMULE [al-moudallas]
[...]
b) Sens terminologique : dissimulation d'un défaut dans la chaîne des transmetteurs et embellissement de son apparence [...]
Effet juridique de la relation
Les savants divergent quant à accepter ce que rapporte le dissimulateur et adoptent ainsi plusieurs avis. Les plus réputés sont au nombre de deux :
a) Refus total de la relation du dissimulateur, même s'il précise l'audition. Car la dissimulation en elle-même, est une dépréciation. Cet avis n'est guère reconnu.
b) Il faut faire la nuance. Ce qui est l'avis juste.
1. S'il indique clairement l'audition, sa relation est acceptée, c'est-à-dire s'il déclare "J'ai entendu" ou toute autre proposition semblable, alors sa relation du hadîth est acceptée.
2. S'il n'indique pas clairement son audition, sa relation est refusée, c'est-à-dire s'il déclare "d'après" ou toute autre chose semblable, sa relation du hadith n'est alors pas acceptée.
Source : Mahmoud At-Tahhan, Précis des sciences du hadîth, éditions al Qalam, Paris 2004, p.99 ; 105-106
c) L'imâm an-Nasâ'î (m. 303 H.), "Kitâb ad-Dou'afâ wal Matroukîne" (Le livre des faibles et des rejetés [dans le hadîth]), p. 153, notice n°363
363 - 'Abd Allâh ibn Lahi'a ibn 'Ouqba : Il s'agit d'Abou 'Abd Allâh al-Basrî : Faible.
d) Abou Sa'îd al-La'âlî (m. 761 H.), "Kitâb al-Moukhtalitîne" (Le livre de ceux qui s’emmêlent [dans les hadîths]), p.65, notice n°26
26. 'Abd Allâh ibn Lahî'a.
'Amrou ibn 'Alî al-Fallâs a dit : Celui qui a écrit auprès de lui avant que ne soient brûlés ses livres - tels qu'ibn al-Moubârak, et al-Mouqrî - alors ceci est plus authentique. C'est-à-dire plus authentique que ce qui a été écrit après cet événement car il pataugeait dans ses rapports de hadîth après cela.
[...]
Al-Fadl ibn Ziyâd a dit : J'ai entendu Ahmad ibn Hanbal alors qu'il fut interrogé au sujet d'ibn Lahî'a dire : Celui qui a écrit auprès de lui jadis alors son audition du hadîth est authentique.
Ad-Dâraqoutnî dit : Est pris en considération que ceux qui les 'abdallâh (ar: al-'ibâdalah) ont rapporté : Ibn al-Moubârak, al-Mouqrî, Ibn Wahb et al-Qa'nabî
Ainsi, les imâms du hadîth considèrent uniquement ce que les "abdallâh" ont rapporté de lui, c'est-à-dire ibn al-Moubârak, 'Abd Allâh ibn Yazîd al-Mouqrî, ibn Wahb et al-Qa'nabî. Or, la tradition qui nous concerne dans cette étude a été rapporté de lui par 'Amrou ibn Khâlid le père d'Abou Ghoulâtha. Ce qui veut dire que cette tradition est également rejetée de ce fait.
Ainsi, le cheikh châfé'îte traditionniste Abou Sa'îd al-La'âlî (m. 761 H.) inclut Ibn Lahî'a dans son livre dans lequel il ne mentionne que les rapporteurs qui s'emmêlaient les pinceaux lorsqu'ils rapportaient des hadîths...
e) L'imâm al-Boukhârî (m. 256 H.), "Kitâb ad-Dou'afâ al-Kabîr" (le grand livre des rapporteurs faibles), tome p.69, notice n°190
190 - 'Abd Allâh ibn Lahî'a : il est également appelé Ibn 'Ouqba, Aboû 'Abd ar-Rahmân al-Hadramî. Il est aussi appelé al-Ghâfîqî, le juge d'Egypte. Muhammad nous a rapporté qu'Al-Houmaydî rapporte selon Yahya ibn Sa'îd que celui-ci voyait en lui qu'il ne valait strictement rien. Il est mort en l'an 174 H.
f) Ibn Hibbân (m. 354 H.), "Kitâb al-Majrouhîne" (Le livre ceux qui ont été critiqués dans le hadîth), tome 1, p. 504-507, notice n°532
Ibn Lahî'a est né en l'an 96 H. et est mort en l'an 174 H. Il était quelqu'un de pieux, cependant il pratiquait la dissimulation [et rapportait ses traditions] selon les faibles [dans le hadîth]. Puis ses livres ont été brûlés, et nos compagnons disaient : "L'audition du hadîth de celui qui a l'a entendu de lui avant que ne soient brûlés ses livres - tels que les "'abdâllah" (ar: al-'ibâdal) : 'Abd Allâh ibn Wahb et ibn al-Moubârak ; de même qu''Abd Allâh ibn Yazîd al-Mouqrî et 'Abd Allâh ibn Salama al-Qa'nabî - alors leur audition du hadîth est authentique. Alors que ceux qui ont entendu après que ses livres aient été brûlés alors son écoute du hadîth [auprès d'ibn Lahî'a] ne vaut rien. Ibn Lahî'a faisait parti de ceux qui écrivaient le hadîth ainsi que de ceux qui s'efforçaient de regrouper la science ainsi que de ceux qui voyageaient pour cela."
Note : Je laisse le soin aux arabophones de lire toute la citation d'ibn Hibbân sur Ibn Lahî'a que j'ai scannée. De même, je renvoie le lecteur arabophone vers le livre d'ibn Hajar al-'Asqalânî (m. 852 H.) "Tahzîb at-Tahzîb" (Le résultat de la synthèse), tome 2, éditions "Mu'assasate ar-Risala", p.414-414 dans lequel il traite longuement la biographie d'ibn Lahî'a. De même que l'a fait le Hafîdh adh-Dhahabî (m. 748 H.) dans son livre "Siyar a'lâm an-Noubalâ" (Biographies des noble personnalités), éditions "Mu'assasate ar-Risala", tome 8 p.11-31 ou l'imâm al-Ouqaylî (m. 322 H.) dans son livre "ad-Dou'afâ al-Kabîr" (le grand livres des rapporteurs faibles), éditions "Dar as-Simay'î", partie 2, p. 694, notice n°869.
En conclusion nous pouvons dire que cette version du hadîth est détachée et il s'y trouve Ibn Lahi'a qui est considéré comme faible, surtout après que ses livres aient été brûlées. Bien qu'il soit un grand juriste égyptien et même reconnu comme le spécialiste du hadîth d'Egypte par l'imâm Ahmad ibn Hanbal et qu'il fut très considéré par le grand imâm al-Layth ibn Sa'd d'Egypte et l'imâm Mâlik, la plupart des savants du hadîth le considèrent comme faible sous certaines conditions. Et ce, bien qu'il soit quelqu'un de confiance. Les deux ne sont pas contradictoires.
Il fut accusé de dissimulation (ar: tadlîs), ce qui veut que s'il ne dit pas explicitement qu'il a entendu le hadîth de la personne alors son récit est rejeté. Or, en ce qui concerne le hadîth que nous traitons dans cette étude, c'est le cas, il ne dit pas explicitement qu'Abou al-Aswad Muhammad ibn 'Abd ar-Rahmân ibn Nawfal lui a rapporté le hadîth. Donc, ce défaut affaiblit la tradition. Mais bien plus, les savants du hadîth considèrent qu'il n'y a que ce qui est rapporté de lui par l'un des "abdâllah" qui est authentique, tout le reste nous ne devons pas en tenir compte. Or cette tradition est rapportée de lui par 'Amrou ibn Khâlid le père d'Abou Ghoulâtha qui ne fait pas parti des "'abdallâh". Ce qui ajoute un autre défaut à cette chaîne de transmission.
Pour résumer brièvement les défauts de cette version du hadîth :
1 - Le hadîth est dit détaché (ar: moursal) et il ne remonte donc pas au prophète (paix et bénédiction sur lui). 'Ourwa ibn az-Zoubayr qui est né du temps du califat de 'Outhmâne (que Dieu l'agrée) ne dit pas explicitement de qui il l'a entendu.
2 - Il s'y trouve Ibn Lahî'a qui est considéré faible et même dissimulateur par les savants du hadîth. Deux conditions permettent d'affaiblir ses hadîths :
a) S'il ne dit pas explicitement qu'il a entendu le hadîth de telle personne, son récit est rejeté et malheureusement, il ne dit pas qu'il a entendu explicitement le hadîth d'Abou al-Aswad. Ce qui fait que cette tradition est rejetée.
b) Si son hadîth n'est pas rapporté par l'un des "'abdallâh" alors ceci est rejeté, or malheureusement, cette tradition est rapportée par 'Amrou ibn Khâlid. Cette tradition est donc également rejetée par ce biais...
En tout état de cause, les défauts que nous avons mentionnés dans la chaîne de transmission ne permettent pas d'authentifier cette tradition. Qui plus est, je n'ai trouvé cette version dans aucun livre de hadîth mais uniquement dans le livre de l'imâm al-Bayhaqî intitulé "les preuves de la prophétie".
Il est vraiment étrange qu'elle ne soit rapportée par personne d'autre et même si c'était le cas, ça n'ajouterait rien au fait que cette tradition soit faible. Ce n'est pas parce qu'un mensonge est répété mille fois qu'il devient une vérité. Loin s'en faut, mais peu le comprennent.
Version 7 : Celle qui est rapportée par Ismâ'îl ibn Abî Ouways selon Ibn 'Abbâs
Il nous reste maintenant à traiter la dernière version du hadîth qui est rapportée par Ibn 'Abbâs selon Ismâ'îl ibn Abî Ouways. Nous allons voir ce que les savants de la critique.
1/ L'imâm adh-Dhahabî (m. 748 H), "Siyar a'lam an-Noubalâ" (Biographies des nobles personnalités) tome 10, p. 391-395, notice n°108
108 - Ismâ'îl ibn Abî Ouways
'Abd Allâh ibn 'Abd Allâh ibn Ouways ibn Mâlik ibn Abî 'Âmir, l'imâm, le Hâfîdh, le véridique. Abou 'Abd Allâh al-Asbahî le médinois, frère d'Abou Bakr 'Abd al-Houmayd ibn Abî Ouways.
Il a récité le Coran et l'a perfectionné auprès de Nâfi' et il fut le dernier de ses élèves à décéder.
[...]
Ont rapporté de lui: al-Boukhârî et Mouslim, puis Mouslim, Abou Dâwoud, at-Tirmidhî et al-Qazwînî par un intermédiaire. Ainsi qu'Ahmad ibn Sâlih, Ahmad ibn Youssouf as-Soulamî, Abou Muhammad ad-Dârimî, Ya'coub al-Fasawî, Muhammad ibn Nasr as-Sâ'igh, 'Alî ibn Jabala al-Asbahânî, al-Hasan ibn 'Alî le Syrien, 'Outhmâne ibn Sa'îd ad-Dârimî, Muhammad ibn Ismâ'îl at-Tirmidhî, al-Fadl ibn Muhammad ash-Sha'rânî et d'autres.
Et il était le savant des gens de Médine et leur traditionaliste à son époque bien qu'il avait des défaillances dans la mémorisation [des hadîths] et dans son perfectionnement. Et si les deux cheikhs [c-à-d Boukhârî et Mouslim] ne l'avaient pas utilisés dans leur argumentation alors son hadîth serait descendu du degré de l'authentique (sahih) au degré du bon (hasan). Et c'est mon avis dessus [c'est-à-dire l'avis de l'imâm adh-Dhahabî].
- Ahmad ibn Hanbal dit : Il n'est pas mal.
- Et Ahmad ibn Zouhayr a rapporté selon Ibn Ma'în : "il est honnête, d'intelligence faible, il n'est pas de ça". C'est-à-dire qu'il ne perfectionne pas le hadîth et il ne sait pas comment l'amener ou soit qu'il lit [le hadîth] selon une autre source que son livre.
- Abou Hâtim ar-Râzî dit : Sa place est la sincérité; il était [cependant] sot.
- An-Nasâ'î dit : "Il est faible" et il dit une autre fois en exagérant : "Il n'est pas de confiance".
- Ad-Dâraqoutnî dit : Je ne le choisirai pas dans [ou pour rapporter] ce qui est authentique.
- Abou Ahmad ibn 'Adî a dit : Il a rapporté de son oncle maternel des choses étranges que personne d'autre que lui ne rapporte alors qu'il est meilleur que son père.
Je dis : L'homme est parvenu à ce degré de bonté et c'est pour cela que les deux auteurs du Sahih (Boukhârî et Mouslim) ont compté sur lui, cependant, il n'y a aucun doute qu'il a rapporté des singularités et des hadîths réprouvés qui se sont glissés parmi les nombreuses choses qu'il a rapportées. Il fait parti des connaisseurs. Et il est plus fort [dans le hadîth] qu''Abd Allâh, le scribe d'Al-Layth.
Il est né en 139 H.
Un jour Ahmad ibn Hanbal le mentionna et le déclara de confiance et ajouta : "Quand a eu lieu l'épreuve [la fitna qui a existé entre les musulmans] il a adopté une position glorieuse."
[...]
- Al-Barqânî dit : Je demandais à ad-Dâraqoutnî pour quelle raison an-Nasâ'î a affaiblit Ismâ'îl ibn Abî Ouways ? Il me répondit : Muhammad ibn Moussa al-Hâshimî - qui était un imâm dont an-Nasâ'î faisait parti de son cercle proche - mentionna ceci : An-Nasâ'î m'a raconté que Salama ibn Shabîb lui parla d'Ismâ'îl ibn Abî Ouways, puis an-Nasâ'î s'arrêta de parler. Puis je n'ai pas arrêté de le presser de me raconter l'histoire jusqu'à ce qu'il dise : Salama m'a dit : J'ai entendu Ismâ'îl ibn Abî Ouways dire : "Il se peut que j'inventais le hadîth pour les médinois si jamais il y avait des divergences entre eux". Abou Bakr al-Barqânî dit : Je dis à ad-Dâraqoutnî : Qui t'a raconté cela sur Ibn Moussâ ? Il me répondit : al-Wazîr, c'est-à-dire Ibn Hinzâba - et je l'ai écrit de son livre.
- Ahmad ibn Abî Khaythama a également rapporté de Yahya ibn Ma'în : Il ne vaut rien. Puis Yahya ajouta : 'Abd Allâh ibn 'Oubayd Allâh al-Hâshimî le yéménite nous a dit : Je suis parti avec Ismâ'îl ibn Abî Ouways vers le Yemen, il m'a rendu visite un jour alors qu'il avait avec lui un vêtement et quelque chose d'autre et dit : Ma femme sera répudiée trois fois si tu n'achètes pas de cet homme ce vêtement pour une valeur de 100 dinars. Je dis alors au serviteur: "pèses-le pour lui", et il le pesa et il s'avéra que le vêtement valait 50 dinars. Je le questionnais plus tard sur cela et il dit : certes l'homme m'en a donné 20 dinars [c'est-à-dire qu'il a arnaqué 'Abd Allâh ibn 'Oubayd Allâh al-Hâshimî].
Je dis (adh-Dhahabî) : Sa sottise est manifeste !
2/ L'imâm adh-Dhahabî (m. 748 H), "Mîzân al-I'tidâl" (la Balance de la qualité d'honorabilité) tome 1, p. 379-380, notice n°855
855 - Ismâ'îl ibn Abî Ouways 'Abd Allâh ibn 'Abd Allâh ibn Abî Ouways ibn Mâlik ibn Abî 'Âmir al-Asbâhî Abou 'Abd Allâh le médinois. Traditionaliste prolifique, mais il y a un peu de faiblesse en lui [...] Ont rapporté de lui: les auteurs des deux Sahih [Boukhârî et Mouslim] [...]
- Ahmad a dit : Il n'est pas mal.
- Ibn Abî Khathama a rapporté selon Yahya : "il est honnête, d'intelligence faible, il n'est pas de ça".
- Abou Hâtim dit : Sa place est la sincérité ; il était [cependant] sot.
- An-Nasâ'î a dit : Il est faible.
- Ad-Dâraqoutnî dit : Je ne le choisirai pas dans [ou pour rapporter] ce qui est authentique.
Il est mort en 226 H.
- Ibn 'Adîy a dit : Ahmad ibn Abî Yahya a dit : J'ai entendu Ibn Ma'în dire : Lui et son père volent le hadîth [= accusation de mensonge].
- ad-Dawlâbî a dit dans son livre "ad-Dou'afâ" [les faibles dans le hadîth] : J'ai entendu an-Nadr ibn Salama al-Marwazî dire : C'est un menteur, il rapportait de Mâlik des choses d'ibn Wahb.
- al-'Ouqaylî dit : Oussâma ad-Daqaq Basrî m'a informé qu'il a entendu Yahya ibn Ma'în dire : Ismâ'îl ibn Abî Ouways ne vaut pas deux centimes.
Je dis : Puis il ajouta : Il a rapporté de son oncle maternel Mâlik des étrangetés que personne d'autre que lui ne rapporte, de même de Soulaymâne ibn Bilâl. Et al-Boukhârî a beaucoup rapporté de lui.
Je dis : Il est mort en 226 H. Ses traditions sont restées dans l'histoire de l'islâm.
3/ L'imâm Ibn Hajar al-'Asqalânî (m. 852 H.) dans "Tahzîb at-Tahzîb" (Le résultat de la synthèse), tome 1, p.157
Ismâ'îl ibn 'Abd Allâh ibn 'Abd Allâh ibn Ouways ibn Mâlik ibn Abî 'Âmir al-Asbâhî Abou 'Abd Allâh ibn Abî Ouways, le fils de la soeur de Mâlik et faisait parti de sa belle famille.
Ont rapporté directement de lui : al-Boukhârî et Mouslim ; de même qu'eux et les autres ont rapporté de lui par intérmédiaire [...]
- Abou Tâlib a rapporté selon Ahmad qu'il dit : Il n'est pas mal. De même que 'Outhmâne ad-Dârimî a rapporté selon d'ibn Ma'în.
- Ibn Abî Khathama a également rapporté de lui [c'est-à-dire Yahya ibn Ma'în] : "il est honnête, d'intelligence faible, il n'est pas de ça". C'est-à-dire qu'il ne perfectionne pas le hadîth et il ne sait pas comment l'amener ou soit qu'il lit [le hadîth] selon une autre source que son livre
- Mu'âwiya ibn Sâlih a dit de lui : Lui et son père sont faibles.
- 'Abd al-Wahhâb ibn [Abî] 'Isma rapporte selon Yahya ibn Abî Yahya selon Ibn Ma'în que ce dernier dit : Ibn Abî Ouways et son père volent le hadîth [=accusation de mensonge].
- Ibrâhîm ibn Abî Jounayd rapporte selon Yahya : Il mélange les choses ; il ment ; il ne vaut rien.
- Abou Hâtim dit : Sa place est la sincérité ; il était [cependant] sot.
- An-Nasâ'î a dit : "Il est faible" et il dit autre part : "Il n'est pas de confiance."
- Al-La'lakâ'î a dit : An-Nasâ'î a tellement parlé sur lui que ça a amené au fait qu'il soit délaissé. Il lui est sûrement apparu quelque chose que d'autre n'ont pas vu parce que la parole de tous ceux-là [les savants de la critique des transmetteurs] s'explique par le fait qu'il [ibn Abî Ouways] est faible.
- Ibn 'Adîy a dit : Il a rapporté de son oncle des hadîths étranges que personne d'autre que lui ne suit. De même de Soulaymâne ibn Bilâl et d'autres personnes parmi ses professeurs. De plus, les gens ont rapporté de lui. L'ont recommandé Ibn Ma'în et Ahmad ; et al-Boukhârî a beaucoup rapporté de lui. Et il meilleur que [son père] Abî Ouways.
[...]
- Ibn 'Asâkir a dit : Il est mort en l'an 226 H. - et on a dit aussi 227 H. - durant le mois de Rajab.
Je dis [Ibn Hajar] : Ibn Hibbân a affirmé dans son livre "ath-thiqât" (les gens de confiance [dans le hadîth]) qu'il est mort en l'an 226 H.
- ad-Dawlâbî a dit dans son livre "ad-Dou'afâ" [les faibles dans le hadîth] : J'ai entendu an-Nadr ibn Salama al-Marwazî dire : C'est un menteur, il rapportait de Mâlik des choses d'ibn Wahb.
- al-'Ouqaylî dit dans son livre "ad-Dou'afâ" : Oussâma ad-Daqaq Basrî m'a informé qu'il a entendu Yahya ibn Ma'în dire : Ismâ'îl ibn Abî Ouways vaut deux centimes.
- Ad-Dâraqoutnî dit : Je ne le choisirai pas dans [ou pour rapporter] ce qui est authentique.
- Et al-Khalîlî a mentionné dans son livre "al-irshâd" qu'Abou Hâtim a dit : Il était solide concernant son oncle [c'est-à-dire Mâlik]. Et dans son livre "al-Kâmil" il mentionna qu'Abou Hatîm dit : Il faisait parti des gens de confiance.
[...]
- Ibn Hazm a dit dans son livre "al-Mahalla" : Abou al-Fath al-Azdî a dit : Sayf ibn Muhammad m'a informé qu'Ibn Abî Ouways inventait le hadîth.
Et j'ai lu envers 'Abd Allâh ibn 'Oumar selon Abou Bakr ibn Muhammad qu''Abd ar-Rahmân ibn Makkî leur a informé au sujet d'un écrit. Al-Hafidh Abou Tâhir as-Silafî nous a informé qu'Abou Ghâlib Muhammad ibn al-Hasan ibn Ahmad al-Bâqillânî nous a informé que le Hafîdh Abou Bakr Ahmad ibn Muhammad ibn Ghâlib al-Barqânî nous a rapporté qu'Abou al-Hasan ad-Dâraqoutnî a dit : Muhammad ibn Moussa al-Hâshimî mentionna - qui était l'un des imâms, et qu'an-Nasâ'î [yakhousahou bima la yakhousaho bihi] son fils - mentionna selon Abou 'Abd ar-Rahmân : "Salama ibn Shabîb me raconta "- puis an-Nasâ'î se tut un moment puis je n'ai pas arrêté de le presser de me raconter l'histoire jusqu'à ce qu'il dise : Salama m'a dit qu'il a entendu Ismâ'îl ibn Abî Ouways dire : "Il se peut que j'inventais le hadîth pour les médinois si jamais il y avait des divergences entre eux". Abou Bakr al-Barqânî dit : Je dis à ad-Dâraqoutnî : Qui t'a raconté cela sur Muhammad Ibn Moussâ ? Il me répondit : al-Wazîr, - et je l'ai écrit de son livre et je l'ai même relu devant lui.
Ce qu'il veut dire par "al-Wazîr" c'est le Hafîdh [al-jalîl] Ja'far ibn Hinzâba.
Je dis [Ibn Hajar]: Et c'est ce qui est apparu à an-Nasâ'î à son sujet [ibn Abî Ouways] jusqu'à ce qu'il délaisse son hadîth et il affirma sur lui qu'il n'était pas de confiance. Il se peut que ceci se soit passé durant la jeunesse d'Ismâ'îl et qu'il se soit par la suite amélioré. Et nous ne pouvons douter des deux cheikhs [Boukharî et Mouslim] qu'ils n'ont rapporté de lui que ce qui est authentique et qui est confirmé par les gens de confiance. Et j'ai détaillé cela dans l'introduction de mon exégèse du Sahih d'al-Boukhârî et Dieu Sait Mieux.
Il existe une problématique manifeste : Il apparait qu'al-Boukhârî a rapporté beaucoup trop de hadîth d'Ismâ'îl ibn Abî Ouways. Certains auteurs avancent des chiffres. Regardons le livre "Ikmâl Tahzîb al-Kamâl fî Asmâ ar-Rijâl" (Complément à la synthèse parfaite sur les noms des transmetteurs) de l'imâm 'Alâ ad-Dîne Moughlatây (m. 726 H.), un des élèves du célèbre cheikh al-Mizzî (m. 742 H.), professeur de l'imâm adh-Dhahabî (m. 748 H.), et qui, d'après ce que l'on rapporte était en conflit avec eux.
L'auteur du livre "az-Zahra" a dit : Il [Ismâ'îl ibn Abî Ouways] est mort alors qu'il avait réalisé 88 pèlerinages. Et al-Boukhârî a rapporté de lui ce qui s'approche de 200 hadîths ; et quant à Mouslim, environ une vingtaine de hadîths.
Ainsi, nous voyons qu'al-Boukhârî aurait rapporté de lui environ 200 hadîths et Mouslim une vingtaine. Cependant, mon compte personnel concernant al-Boukhârî est de 17 hadîths dont voici les numéros : 76, 100, 357, 577, 1236, 2269, 2705, 3048, 3202, 3265, 3269, 3300, 3319, 5289, 6014, 6790, 7176.
Quoi qu'il en soit, allons voir ce que dit al-Hafîdh ibn Hajar dans son introduction de son exégèse du recueil de tradition de l'imâm al-Boukhârî.
4/ L'imâm Ibn Hajar al-'Asqalânî (m. 852 H.) dans "Hadiyou as-Sârî Muqaddimatou Fath al-Bârî", p.1022-1023
Ismâ'îl ibn Abî Ouways 'Abd Allâh ibn 'Abd Allâh ibn Ouways ibn Mâlik ibn Abî 'Âmir al-Asbahî fils de la soeur de Mâlik ibn Anas.
Les deux cheikhs (Boukhârî et Mouslim) l'ont compté [parmi leurs rapporteurs de tradition] sauf qu'ils n'ont pas exagéré en rapportant beaucoup de hadîth de lui. Et al-Boukhârî n'a rien rapporté de lui qui ne soit singulier [c'est-à-dire qu'il n'y a qu'ibn Abî Ouways qui le rapporte] excepté deux hadîths. Quant à Mouslim, il a rapporté de lui moins de hadîth que ne l'a fait al-Boukhârî. Et les autres ont rapporté de lui sauf an-Nasâ'î car il l'a déclaré faible. Et [pour prouver cela] il [an-Nasâ'î] a rapporté de Salama ibn Shabîb ce qui nous oblige à retirer ses rapports.
Comme on l'a vu précédemment ibn Abî Ouways reconnait clairement qu'il inventait des hadîths et ceci c'est l'imâm an-Nasâ'î qui le confirme dans le rapport qu'en fait l'imâm ad-Dâraqoutnî...
Les paroles d'ibn Ma'în à son encontre sont divergentes. Il dit une fois : "Il n'est pas mal". Et une autre fois il dit : "Il est faible". Et il dit une autre fois : "Lui et son père volait le hadîth" [= accusation de mensonge]. Et Aboû Hâtîm a dit : la place est l'honnêteté ; et il était [cependant] sot. Et Ahmad ibn Hanbal dit : Il n'est pas mal. Et ad-Dâraqoutnî dit : Je ne le choisirai pas dans [ou pour rapporter] ce qui est authentique.
Ibn Hajar va essayer maintenant de trouver une issue à cette problématique parce qu'il y a clairement un forgeur de hadîth dans le Sahih de l'imâm al-Boukhârî.
Je dis [ibn Hajar] : Et nous avons rapporté dans les mérites de l'imâm al-Boukhârî par une chaine de transmission authentique qu'Ismâ'îl ibn Abî Ouways a sorti pour al-Boukhârî ses sources et lui a donné l'autorisation d'y prendre ce qu'il voulait, et qu'il pointe pour lui ce qu'il doit rapporter afin qu'il le rapporte. Et il avait le sentiment que ce qu'al-Boukhârî a rapporté de lui faisait parti de ce qui est authentique parmi ses hadîths parce qu'il l'a écrit à partir de ses sources. Et en partant de ce principe, on ne peut utiliser de ses hadîths rien d'autre que ce qui s'y trouve dans le Sahih à partir du moment où an-Nasâ'î et d'autres que lui l'ont dénigré, sauf si d'autres que lui rapportent la même chose, alors on le prend en considération.
Ainsi en partant de cette règle (assez étrange d'ailleurs) qu'Ibn Hajar définie, on ne peut utiliser d'ibn Abî Ouways que ce qu'il y a dans le Sahih. Or, le hadîth qui nous intéresse ici ne se trouve ni dans al-Boukhârî ni dans Mouslim. En partant de ce principe, on ne peut donc en tenir compte. De plus, pour pouvoir prendre en compte ses hadîths, il faut que d'autres que lui rapportent la même chose avec comme condition bien évidemment, que ce que les autres rapportent, le soit avec une chaine de transmission correcte. Ce qui n'est absolument pas le cas ici...
5/ L'imâm Abou Hâtim ar-Râzî (m. 327 H.) dans "Kitâb al-Jarh wat ta'dîl" (Le livre de la critique et de l'agrément [des transmetteurs]), tome 1 première section, p.180, notice n°613
613 - Ismâ'îl ibn Abî Ouways et il s'appelle en réalité Aboû Ouways 'Abd Allâh ibn 'Abd Allâh ibn Ouways ibn Mâlik ibn Abî 'Âmir al-Asbahî [...]
'Abd ar-Rahmân nous a rapporté qu'ibn Abî Khaythama l'a informé au sujet de ce qu'il lui avait écrit dire : J'ai entendu Yahya ibn Ma'în dire : "Ismâ'îl ibn Abî Ouways est quelqu'un de véridique bien soit intellectuellement faible. Il n'est pas de ça" [expression utilisée dans la critique des transmetteurs, déjà expliqué avant].
J'ai entendu mon père dire que la place d'Ismâ'îl ibn Abî Ouways est l'honnêteté ; il était [cependant] sot.
'Abd ar-Rahmân nous a rapporté que Muhammad ibn Hamouh ibn al-Hasan dire : j'ai entendu Abou Tâlib dire : J'ai interrogé l'imâm Ahmad ibn Hanbal au sujet d'Ismâ'îl ibn Abî Ouways et il répondit : Il n'est pas mal.
6) L'imâm an-Nasâ'î (m. 303 H.) dans "Kitâb ad-Dou'afâ wal Matroukîne" (Le livre des faibles et des rejetés [dans le hadîth]), p.51, notice n°44
44 - Ismâ'îl ibn [Abî] Ouways : Faible.
L'imâm an-Nasâ'î le classe parmi les transmetteurs faibles et nous avons vu pourquoi précédemment, parce qu'il a eu vent qu'Ismâ'îl ibn Abî Ouways disait lui-même qu'il inventait le hadîth pour les médinois lorsqu'ils étaient en divergence.
Remarque très importante : Il y a parmi ceux qui ont accusé Ismâ'îl ibn Abî Ouways des personnes considérées comme pratiquant le mensonge : Ahmad ibn Abî Yahya et an-Nadr ibn Salama al-Marwazî. Le souci pour ceux qui veulent le défendre de cette manière, c'est qu'an-Nasâ'î et ad-Dâraqoutnî rapportent bel et bien le fait qu'Ismâ'îl ibn Abî Ouways ait reconnu lui-même qu'il lui arrivait peut être d'inventer le hadîth, ce qui renforce les dires d'Ahmad ibn Abî Yahya et d'an-Nadr ibn Salama al-Marwazî. De plus, ce fut la raison pour laquelle ils l'ont rejeté..
Certains auteurs contemporains, ont voulu défendre Ismâ'îl ibn Abî Ouways en jouant sur le terme arabe "ada'ou" dont le premier sens est "j'inventais" en disant qu'il pouvait signifier en fonction du contexte "je rapportais". Or, la phrase ne laisse pas de doute quant à son véritable sens, sinon l'attitude d'an-Nasâ'î devient incompréhensible puisque c'est lui qui nous rapporte cette parole. On ne peut pas venir des siècles après et soutenir qu'an-Nasâ'î n'a pas compris de quoi il s'agissait, d'autant plus que c'est lui qui a entendu directement les propos de Salama et il a dû en discuter longuement avec lui...
Ajoutons à cela qu'ibn Hajar n'aurait pas tenté de le défendre en disant qu'il ne faut prendre de son hadîth que ce qui est confirmé dans l'authentique à cause de ce qu'an-Nasâ'î a rapporté... Ce qui signifie que tout le monde a compris la citation dans son sens premier, à savoir qu'il lui arrivait d'inventer des hadîths pour régler les conflits entre les médinois...
Conclusion quant à cette version du hadîth rapportée par Ismâ'îl ibn Abî Ouways :
Nous nous rendons compte qu'il y a à la fois une critique (ar: jarh) et un agrément (ar: ta'dîl) concernant ce personnage. Ainsi parmi ceux qui le prennent en compte, il y a principalement: al-Boukhârî, Mouslim et l'imâm Ahmâd et parmi ceux qui le rejettent il y a : an-Nasâ'î, ad-Dâraqoutnî et ibn Ma'în (selon le plus vraisemblable). Quelle est la règle à adopter dans un tel cas ?
8- Conjonction de la critique et de l'agrément en un seul transmetteur
Lorsque, dans un seul transmetteur se trouvent réunis critique et agrément :
a) A la base on fait prévaloir la critique, si elle est précisée.
b) On a dit aussi que, lorsque le nombre de ceux qui agréent dépasse celui des critiques, l'agrément prévaut alors. Cette position, en fait, est faible et n'est pas prise en compte.
Source : Mahmoud At-Tahhan, Précis des sciences du hadîth, éditions al Qalam, Paris 2004, p.191
Ainsi, si la critique est précisée et détaillée alors nous devons rejeter le hadîth de la personne. Il se peut qu'il ne soit ni apparu à al-Boukhârî ni à Mouslim la faiblesse du rapporteur et qu'ils n'ont pas fait attention à ses rapports contrairement à ce qu'ont vu les imâms an-Nasâ'î et ad-Dâraqoutnî. En effet, Ismâ'îl ibn Abî Ouways reconnait lui-même que de temps en temps il forgeait le hadîth pour résoudre certains conflits qu'il y avait à Médine comme il l'est rapporté de l'imâm an-Nasâ'î et confirmé par ad-Dâraqoutnî. Donc la critique est ici détaillée.
Devant une telle situation, qu'ont fait les savants Ibn Hajar et Adh-Dhahabî ? Ont-il appliqué la règle énoncée et connue de tous ? Malheureusement non.
a) La position du Hâfidh adh-Dhahabî : L'imâm affirme que si al-Boukhârî et Mouslim n'avaient pas rapporté de traditions d'Ismâ'îl ibn Abî Ouways alors ce rapporteur serait descendu d'un degré, c'est-à-dire que son hadîth serait passé du "sahih" au "hasan". C'est ici l'avis de l'imâm adh-Dhahabî.
b) La position du Hâfih Ibn Hajar : Quant à l'avis d'ibn Hajar, ce dernier pense qu'il n'y a, des hadîths d'ibn Abî Ouways, que ce qu'il y a dans le Sahih à prendre en considération ou s'il s'y trouve un autre hadîth authentique qui confirmerait ses dires.
Maintenant, posons-nous la question : pouvons-nous sincèrement prendre le hadîth de celui qui dit clairement : "Il se peut que j'inventais le hadîth pour les médinois si jamais il y avait des divergences entre eux" comme ceci est rapporté par an-Nasâ'î et qui est confirmé par ad-Dâraqoutnî ? Bien qu'ibn Hajar ait tenté de défendre, avec brio ou pas - je laisse le soin au lecteur de se faire sa propre opinion-, la présence de ce rapporteur dans les recueils dits authentiques pose un tant soit peu la crédibilité de l'authenticité de toutes les sources de ces deux ouvrages...
Mais il y a un autre souci avec ce rapporteur. Les savants sont quasi-unanimes à reconnaitre qu'il était intellectuellement faible. Or, quelle est la condition pour déclarer un rapporteur "acceptable" ?
2 - Les conditions d'acceptabilité du transmetteur
Il y a unanimité entre les sommités du hadîth et du Droit sur deux conditions essentielles qu'ils posent, concernant le transmetteur. Elles sont :
a) La qualité de témoin honorable [al-'adâla] : Ils entendent, par cela, que le transmetteur doit être : musulman, pubère, doué de raison, dépourvu de facteurs de perversité, dépourvu de ce qui déchoit l'honorabilité.
b) La fiabilité [ad-dabt] : Ils entendent, par cela, que le transmetteur : ne doit pas être en opposition avec les transmetteurs sûrs, ne doit pas avoir une mémoire déficiente, ne commet pas d'erreur grossière, n'est pas distrait, n'a pas fréquemment de fausses impressions.
Source : Mahmoud At-Tahhan, Précis des sciences du hadîth, éditions al Qalam, Paris 2004, p.188
Ainsi, il y a deux conditions à respecter. Premièrement, il doit être honorable [al-'adâla] or Ibn Abî Ouways pèche déjà par cette condition sachant qu'il reconnait lui-même qu'il lui arrivait de forger le hadîth d'après an-Nasâ'î. Deuxièmement, il y a la fiabilité [ad-dabt]. Par exemple le transmetteur ne doit pas être en opposition avec les transmetteurs sûrs [nous verrons dans la prochaine partie que ce hadîth là contredit l'autre "le livre de Dieu est ma famille" et qui est authentique] et il ne doit pas avoir un défaut. Or, il est reconnu qu'Ismâ'îl ibn Abî Ouways était faible intellectuellement. Ainsi, il pèche par cette deuxième condition quand bien même nous admettrions qu'il soit un témoin honorable et que les accusations de mensonge à son égard sont toutes infondées, même celles d'an-Nasâ'î.
Mon avis personnel : En tout état de cause, l'imâm an-Nasâ'î a raison lorsqu'il le déclare faible. Qu'il est vraiment étrange que nos imâms aient cherché par tous les moyens de défendre le travail d'al-Boukhârî et Mouslim quitte à accepter des sots et des personnes intellectuellement faibles dans nos chaînes de transmission. Il aurait mieux valut défendre le hadîth et donc le prophète (paix et bénédictions sur lui) plutôt que de chercher à défendre les erreurs manifestes.
Quoi qu'il en soit, devant de tels faits incontestables, l'imâm ibn Hajar nous donne une règle (qui peut être critiquable) et qui stipule que tout ce qui est rapporté dans les recueils dits authentiques venant de la part d'Ismâ'îl ibn Abî Ouways est correcte et, tout ce qui ne l'est pas, est faible... Cela parce qu'al-Boukhârî a eu accès directement à ses sources.
Outre le fait que cette règle n'a été établie par le Hâfidh ibn Hajar que dans l'intention de défendre le travail de l'imâm al-Boukhârî, - et c'est clair pour quiconque analyse correctement les faits sans parti pris -, il devient évident qu'en partant de cette logique et en appliquant cette même règle pour le hadîth qui nous intéresse dans cette étude (c-à-d "le livre de Dieu et ma sunna") que celui-ci est faible pour les deux raisons arguments donnés par le Hafîdh :
1) il s'y trouve Ismâ'îl ibn Abî Ouways et que ce hadîth n'a pas été rapporté dans les recueils authentiques.
2) il n'a pas été confirmé par une autre voie authentique.
Voilà donc la conclusion sur cette dernière version du hadîth.
1.3. Quid de la version rapportée par Abou Houraya
Nous avons vu dans la partie précédente qu'il n'existe aucune chaîne de transmission qui ne soit correcte pour ce hadîth. Nous allons voir dans cette partie, qu'il existe même au sein de ces traditions faibles, des changements de sens qui se sont opérés, intentionnellement ou non. Je laisserai le lecteur en juger.
La version qui a subi manifestement un glissement de sens est la version (cf. Tableau précédent, version 3 du hadîth) qui est rapportée d'après Abou Hourayra et dans laquelle se trouverait Salîh ibn Moussa at-Talhî sur lequel nous avons longuement parlé précédemment. A titre de rappel, ce rapporteur est considéré comme "rejeté" et "faible" dans le hadîth par les savants de la critique et de l'agrément.
Quoi qu'il en soit, cette version est celle qui est la plus citée dans nos anciennes sources comme je l'ai répertorié dans mon tableau. Mais qu'en est-il réellement de cette version ? Si nous regardons le tableau, il apparait que la version la plus ancienne de cette version d'après mes modestes recherches - et Dieu Sait Mieux - remonterait à l'imâm al-Bazzar (m. 292 H.). Il la mentionne dans son "Mousnad".
Or, il y a manifestement un très gros problème avec les manuscrits du "mousnad". En effet, l'imâm al-Bazzâr n'a jamais rapporté d'après Salih Ibn Moussa at-Talhî [d'après Hourayra] que le prophète, que la paix de Dieu soit sur lui, a dit qu'il nous avait laissé "Le livre de Dieu et Sa Sunna (ar: Wa Sunnati)" mais plutôt "Et ma parenté" (ar: Wa Nasabî) tel que le mentionne l'éditeur même du livre...
En note de pas de page nous lisons après avoir mis entre parenthèse le mot "ma tradition" (ar: wa Sunnatî) dans le hadîth :
4) A la base il y avait marqué "et ma parenté" (ar: wa Nasabî) ; le copiste a écrit en note de base : "et c'est ce qu'il a rapporté" [c'est-à-dire al-Bazzâr]
Ainsi, à la base, l'imâm al-Bazzâr (m. 292 H.) a rapporté cette version du hadîth selon Abou Hourayra : "Le livre de Dieu et ma parenté" et il n'a jamais rapporté l'autre version qu'on lui prête. Ainsi, il y a eu manifestement un glissement de sens entre les mots "sunnati" et "nasabi" qui s'écrivent à peu près de la même manière en arabe... De plus, tous les imâms qui ont mentionné al-Bazzâr affirment qu'il a cité la version qui dit "wa Nasabi" et non "wa Sunnati". Voici quelques exemples :
1) Al-Hâfidh ibn 'Alî ibn Abî Bakr al-Haythamî (m. 807 H.), "Maj'ma' az-Zawâ'îd wa Manba' az-Zawâ'îd", tome 9, p. 256, hadîth n°14958
Selon Abou Hourayra, le prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Certes, je vous ai laissé deux choses, après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer : Le livre de Dieu et ma parenté (ar: Nasabî), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
Il a été rapporté par al-Bazzâr, et il s'y trouve Sâlih ibn Moussa at-Talhî et il est fabile.
Ainsi, l'imâm al-Haythamî qui cite l'imâm al-Bazzâr rapport que celui-ci a rapporté les termes suivants "Wa Nasabi", c'est-à-dire la proche parenté du prophète (paix et bénédictions sur lui), et non la version qui affirme qu'il aurait mentionné sa tradition. Notez que le hadîth est rapporté selon Abou Hourayra et dans la chaine de transmission il s'y trouve Sâlih ibn Moussa at-Talhî, c'est-à-dire qu'il s'agit de la même version que nous avons traitée précédemment.
2) L'imâm Jalâl ad-Dîne as-Souyoûtî (m. 911H.), "Ihya al-Mayt fî Fadâ'îl Ahl al-Bayt" (la Revivification des morts par les mérites de la famille [du Prophète paix et bénédictions sur lui]), p.23
Le hadîth n°22 : Al-Bazzâr a rapporté d'après Abou Hourayra, que Dieu l'agrée, que le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Certes, je vous ai laissé deux choses, après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer : Le livre de Dieu et ma parenté (ar: Nasabî), et ils ne se sépareront pas jusqu’à ce que me soit présenté le Bassin [sous-entendu au jour de la Résurrection]. »
Ainsi, as-Souyoutî mentionne également qu'al-Bazzâr a cité la version contenant la proche parenté du prophète (paix et bénédictions sur lui).
3) Le cheikh Sou'ayb al-Arnâ'out dans son authentification du Mousnad de l'imâm Ahmad, tome 17, p.174
Et sixièmement, le hadîth d'Abou Hourayra rapporté par al-Bazzâr et al-Hâkim. Les deux l'ont rapporté par deux chaines de transmission remontant au prophète (paix et bénédictions sur lui) selon Dâoud ibn 'Amrou ad-Dabîy selon Sâlih ibn Moussa at-Talhî selon 'Abd al-'Aziz ibn Roufay' selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra avec les termes suivants : « Certes, je vous ai laissé deux choses, après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer : Le livre de Dieu et ma parenté (ar: Nasabî) » ce sont les termes d'al-Bazzâr ; et cette chaîne de transmission est faible en raison de la faiblesse de Sâlih ibn Moussa at-Talhî ; et les termes rapportés par al-Hâkim sont "Et ma Sunna" au lieu de "Et ma parenté".
Ainsi, le cheikh Shou'ayb al-Arnâ'out rapporte également que la version d'al-Bazzâr affirme que le prophète (paix et bénédictions sur lui) contenait sa parenté et non sa tradition. Nous verrons dans la partie suivante, s'il plait à Dieu, le commentaire au complet du cheikh Shou'ayb al-Arnâ'out sur cette tradition.
Résumé de cette partie :
Il existe également beaucoup d'autres savants qui ont mentionné cette information, à savoir qu'al-Bazzâr a rapporté la version du hadîth - selon Abou Hourayra - contenant la parenté du prophète (paix et bénédictions sur lui) et non sa tradition. Il serait assez long et fastidieux de tout citer. Les exemples précédents sont largement suffisants.
La version de l'imâm al-Bazzâr est antérieure et plus proche des sources que la version rapportée par al-Hâkim, aussi est-elle préférée. Ceci ne change en rien l'authenticité faible du hadîth, mais à défaut, cette étude permet de montrer que même des hadîths faibles peuvent être altérés...
Il devient ainsi clairement manifeste que la version 3 du hadîth (cf. tableau), n'a jamais été celle qu'Abou Hourayra a rapporté, version dans laquelle se trouve Sâlih ibn Moussa at-Talhî dans la chaine de transmission. Même si ce dernier est rejeté dans le hadîth, à la base, il n'a jamais rapporté cette version.
Quoi qu'il en soit, nous sommes obligés de reconnaitre qu'un glissement de sens, volontaire ou pas, a été opéré. La raison de cela ne fait pas parti de l'objet de cette étude et cela risque de nous détourner de notre sujet. Quoi qu'il en soit, je pense que le lecteur est assez intelligent pour comprendre et faire des recherches sur cette question.
Devant tous ces faits quelles ont été les positions des savants du hadîth sur cette tradition ? L'ont-ils authentifiée ? Affaiblie ?
1.4. L'authentification du hadîth par les savants
1. L'authentification d'Al-Hâkim an-Nisâbourî & remarques autour de ses paroles
وَقَدِ احْتَجَّ الْبُخَارِيُّ بِأَحَادِيثِ عِكْرِمَةَ وَاحْتَجَّ مُسْلِمٌ بِأَبِي أُوَيْسٍ، وَسَائِرُ رُوَاتِهِ مُتَّفَقٌ عَلَيْهِمْ، وَهَذَا الْحَدِيثُ لِخُطْبَةِ النَّبِيِّ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ مُتَّفَقٌ عَلَى إِخْرَاجِهِ فِي الصَّحِيحِ: «يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنِّي قَدْ تَرَكْتُ فِيكُمْ مَا لَنْ تَضِلُّوا بَعْدَهُ إِنِ اعْتَصَمْتُمْ بِهِ كِتَابَ اللَّهِ، وَأَنْتُمْ مَسْئُولُونَ عَنِّي فَمَا أَنْتُمْ قَائِلُونَ؟» وَذِكْرُ الِاعْتِصَامِ بِالسُّنَّةِ فِي هَذِهِ الْخُطْبَةِ غَرِيبٌ وَيَحْتَاجُ إِلَيْهَا ". وَقَدْ وَجَدْتُ لَهُ شَاهِدًا مِنْ حَدِيثِ أَبِي هُرَيْرَةَ
Al-Boukhârî a adopté dans le hadîth le rapporteur 'Ikrimah, et Mouslim, Ibn Abî Ouways. Quant au reste des rapporteurs, il y a consensus dessus. Et ce hadîth concernant le sermon d'adieu du prophète (paix et bénédictions sur lui ainsi que sur sa famille) est conforme à ce qui a été relevé dans l'authentique [al-Hâkim va citer ici la version de Mouslim, hadîth n°1218] : "Ô vous les gens, je vous ai certes laissé une chose grâce à laquelle vous ne vous égarerez jamais tant que vous vous y attacherez : le livre de Dieu. De plus, vous serez interrogés à mon sujet, que répondrez-vous donc ?" Quant à la mention de l'attachement à la Sunna dans ce sermon , ceci est étrange et a besoin de quelque chose pour le confirmer. Et j'ai trouvé un témoin de cela parmi les hadîth d'Abou Hourayra.
Nous constatons qu'al-Hakîm a relevé le fait que ce hadîth mentionne la Sunna est étrange. Nous notons également que seule la partie mentionnant le livre de Dieu doit être authentifiée et non tout le texte, sinon il n'aurait pas mentionné l'étrangeté de la mention de la Sunna. En réalité al-Hâkim a rapporté plusieurs fois dans son ouvrage l'autre version qui stipule que le Messager de Dieu, paix et bénédictions sur lui, nous a laissé le Livre de Dieu ainsi que sa famille et c'est pour cela qu'il a relevé cette étrangeté. Quand al-Hâkim authentifie un hadîth, il précise bien que le hadîth est conforme aux conditions de Mouslim, ou aux conditions d'al-Boukhârî et Mouslim, etc. Or ici, il ne dit pas cela.
Des auteurs postérieurs ont pu faire une méprise quant aux propos d'al-Hakîm dans son "Moustadrak". Une petite mise au point est nécessaire : Le "Moustadrak" - ou le Complément - d'al-Hâkim est un livre dans lequel l'auteur rassemble les hadîths qu'al-Boukhârî et Mouslim n'ont pas relevé et qui respectent leurs critères d'authentification, que ça soit le critère d'un des deux imâms ou des deux en même temps. Le problème c'est que tout ce qui est rapporté ne respecte pas les critères des deux cheikhs et quand ce n'est pas le cas, il ne dit strictement rien, ce qui est le cas pour le hadîth que nous traitons.
2. Le cheikh al-Albânî & discussion autour de son authentification du hadîth
Il existe trois authentifications du cheikh al-Albânî sur ce hadîth dans trois ouvrages différents.
a) Authentification du cheikh al-Albânî du livre d'al-Khatîb at-Tibrîzî, "Mishkât al-Masâbîh", tome 1, p. 66, hadîth n°186
Le hadîth est "mou'dal" (défaillant) [c'est-à-dire qu'il manque deux personnes entre Mâlik et le prophète (paix et bénédictions sur lui], cependant il a un témoin parmi le hadîth d'ibn 'Abbâs avec une bonne chaîne de transmission comme il a été rapporté par al-Hâkim.
At-Tibrîzi rapporte cette tradition de l'imâm Mâlik dans son "Muwattâ'" et nous avons déjà assez longuement discuté sur cette version. En note de bas de page, le cheikh al-Albânî reconnait ici que le hadîth rapporté par l'imâm Mâlik est dafaillant (ar: Mou'dal) et il confirme ainsi ce que nous avons dit sur ce texte. Mais il ajoute ensuite que la version d'Ibn 'Abbâs rapportée par Ibn Abî Ouways est bonne (ar: hasan).
b) Muhammad Nâsir ad-Dîne al-Albânî, "Sahîh al-Jâmi' al-Saghîr wa Ziyâdâtih", tome 1, p. 615 , hadîth n°3232
Le cheikh al-Albânî déclare ici le hadith "authentique" (ar: Sahîh) et il confirme que le hadîth a été rapporté par Abou Hourayra (dans la chaine de transmission figure Sâlih Ibn Moussa at-Talhî) et qu'il a été cité dans "al-Ghilâniyâte" d'Abou Bakr Muhammad ibn 'Abd Allâh ibn Ibrâhîm ash-Shâfi'î (m. 354 H.), tome 1, p.510, hadîth n°632. Très bien, regardons cet ouvrage et vérifions bien nos présomptions et qu'il s'y trouve bien "Sâlih ibn Moussa at-Talhî".
Contrairement au cheikh al-Albânî, le vérificateur du livre, Halmî Kâmil As'ad 'Abd al-Hâdî,déclare le hadîth très faible (ar: da'îf jidân) parce que Sâlih Ibn Moussa at-Talhî est rejeté. Et le vérificateur ajoute qu'adh-Dhahabî - comme nous l'avons vu en fait - met ce hadîth sur le compte des hadîths réprouvés rapportés par Sâlih ibn Moussa at-Talhî.
c) 'Abd al-'Azîm ibn 'Abd al-Qawî al-Moundhirî Zakî ad-Dîne (m. 656 H.), "Sahîh at-Targhib wat-Tarhîb", tome 1, p. 82. hadîth n°40 avec vérification du cheikh al-Albânî
Le cheikh authentifie ici la version rapportée selon ibn 'Abbâs et il met entre parenthèse qu'elle est authentique (ar: sahîh). L'auteur du livre, 'Abd al-'Azîm ibn 'Abd al-Qawî al-Moundhirî Zakî ad-Dîne, ajoute ceci par contre :
Al-Hâkim l'a rapporté et dit : "De chaine de transmission authentique. Al-Boukhârî a adopté [dans le hadîth le rapporteur] 'Ikrimah, et Mouslim, Ibn Abî Ouways. Et [cette tradition] a une base authentique."
Or, al-Hâkim an-Nisâbourî n'a jamais dit que la chaine de transmission de ce texte était authentique, nous avons traduit sa citation précédemment... De plus, il y a une troncature manifeste des paroles d'al-Hâkim qui ajoute bien que la mention de la Sunna dans le sermon d'adieu dans ce hadîth est étrange. Aussi, étonnant que cela puisse paraître, le cheikh al-Albânî ne relève pas du tout cette méprise de l'auteur du livre alors que dans les hadîths qui suivent, il commente à chaque fois ses déclarations... Est-ce un oubli ?
Discussion autour de l'authentification du hadîth
Nous voyons donc que le cheikh al-Albânî a deux authentifications de ce hadîth. Une fois, il dit "hasan" (bon) pour la version qui est rapportée par Ibn 'Abbâs (dans laquelle il y a Ismâ'îl ibn Abî Ouways) et une autre fois il dit "sahih", c'est-à-dire authentique. De même, qu'il a également authentifié la version d'Abou Hourayra (dans laquelle il s'y trouve Sâlih ibn Moussa at-Talhî).
Premier constat: il est clairement impossible de déclarer la version rapportée par Abou Hourayra selon Sâlih ibn Moussa at-Talhî comme étant authentique. La totalité des savants de la critique le considèrent comme faible comme nous l'avons déjà rapportée et bien plus, si jamais il faut l'authentifier, alors à la base, la version d'Abou Hourayra disait "le Livre de Dieu et ma parenté" comme nous l'avons vu dans la partie précédente...
Deuxième constat: La version d'Ibn Abî Ouways ne peut être authentifiée non plus, car certes certains savants l'ont agrée (al-Boukhârî, Mouslim, Ahmad, etc.) mais d'autres l'ont clairement attaqué et ont même expliqué pourquoi il devait être rejeté dans le hadîth (an-Nasâ'î, ad-Dâraqoutnî, etc). Et nous avons vu que quand on trouve chez un rapporteur à la fois un agrément et une critique, alors la critique doit l'emporter si celle-ci était détaillée. Or, dans le cas d'Ismâ'îl ibn Abî Ouways, elle est détaillée et il a été rapporté par an-Nasâ'î et ad-Dâraqoutnî qu'Isma'îl reconnaissait lui-même qu'il forgeait le hadîth. De plus, le Hâfidh ibn Hajar al-'Asqalânî affirme qu'on ne peut prendre des hadîths d'ibn Abî Ouways que ce qu'on trouve dans les authentiques ou qui est confirmé par une voie authentique, ce qui n'est pas le cas ici.
Troisième constat: Le cheikh al-Albânî déclare une fois la version d'Ibn Abî Ouways bonne (ar: hasan) dans son authentification du livre "Mishkât al-Masâbîh", et une autre fois il la déclare authentique (ar: sahîh) dans son authentification du livre "at-Targhib wat-Tarhîb". Outre le fait qu'il y a une différence entre le "sahih" et le "hasan", nous remarquons que dans l'authentification du livre "at-Targhib wat-Tarhîb", il n'a pas relevé qu'al-Hâkim n'avait jamais authentifié ce hadîth contrairement à ce que dit l'auteur de l'ouvrage, mais bien plus, il n'a pas relevé la troncature manifeste de la citation d'al-Hâkim alors que pour les autres hadîths du même livre, il détaille s'il trouve ou non la citation et donne son avis dessus... Oubli ou non, je laisse le soin au lecteur de se faire sa propre opinion dessus.
3. L'authentification du cheikh Shou'ayb al-Arnâ'out & discussion autour de certains de ses propos
Le cheikh Shou'ayb al-Arnâ'out a commenté deux fois ce hadîth d'après mes recherches, une fois dans sa vérification du Mousnad de l'imâm Ahmad et une autre fois dans sa vérification des Sunan d'ad-Dâraqoutnî.
a) Authentification des Sounan d'ad-Dâraqoutnî par le cheikh Shou'ayb al-Arnâ'out
En note de bas de page, le cheikh al-Arnâ'out dit ceci concernant la tradition qui nous intéresse :
4606 - Sa parole "Selon Abou Hourayra" - le hadîth a été rapporté par Mâlik dans son "Muwattâ'" de manière détaché (ar: moursal), et al-Hâkim l'a rapporté selon Ibn 'Abbâs et dit : Sa chaine de transmission est authentique.
Discussion sur les propos du cheikh Shou'ayb al-Arnâ'out sur la première authentification :
Il y a deux constats à faire malheureusement :
1) Le cheikh Shou'ayb al-Arnâ'out ne donne pas son avis sur ce hadîth, ce qui est assez étrange.
2) Il prétend qu'al-Hâkim a dit que "Sa chaine de transmission est authentique".
J'ai beau relire le "Moustadrak" d'al-Hâkim, je ne vois pas où est-ce qu'il dit cela... Bien au contraire, al-Hâkim dit même que la mention de la Sunna dans le sermon est étrange. Nulle part, il n'a authentifié tout ce hadîth...
b) Authentification du Mousnad de l'imâm Ahmad par le cheikh Shou'ayb al-Arnâ'out
Le cheikh Shou'ayb al-Arnâ'out a également cité ce hadîth dans son commentaire du Mousnad de l'imâm Ahmad en commentaire du hadîth n°11104 qui affirme que le prophète (paix et bénédictions sur lui) nous a laissé deux choses, le livre de Dieu ainsi que sa famille. Dans son commentaire qui est très très long, il dit ceci au point n°6 :
Et sixièmement, le hadîth d'Abou Hourayra rapporté par al-Bazzâr et al-Hâkim. Les deux l'ont rapporté par deux chaines de transmission remontant au prophète (paix et bénédictions sur lui) selon Dâoud ibn 'Amrou ad-Dabîy selon Sâlih ibn Moussa at-Talhî selon 'Abd al-'Aziz ibn Roufay' selon Abî Sâlih selon Abou Hourayra avec les termes suivants : « Certes, je vous ai laissé deux choses, après quoi, vous ne pourrez jamais vous égarer : Le livre de Dieu et ma parenté (ar: Nasabî) » ce sont les termes d'al-Bazzâr ; et cette chaîne de transmission est faible en raison de la faiblesse de Sâlih ibn Moussa at-Talhî ; et les termes rapportés par al-Hâkim sont "Et ma Sunna" au lieu de "Et ma parenté". Et al-Hakîm a mentionné un témoin du hadîth d'Ibn 'Abbâs sur le prophète (paix et bénédictions sur lui) concernant le sermon d'adieu : « Ô les gens car je vous ai laissé ce qui, si vous vous y attachez fermement, vous ne vous égarerez plus jamais : Le Livre de Dieu et la Sounna (tradition) de son prophète (que la paix de Dieu soit sur lui). » Il l'a rapporté via Ismâ'îl ibn Abî Ouways selon son père selon Thawr ibn Zayd ad-Dayli selon ‘Ikrimah selon lui [c-à-d Ibn ‘Abbâs] et il ajouta : Al-Boukhârî a adopté dans le hadîth le rapporteur 'Ikrimah, et Mouslim, Ibn Abî Ouways. Quant au reste des rapporteurs, il y a consensus dessus. Et ce hadîth concernant le sermon d'adieu du prophète (paix et bénédictions sur lui ainsi que sur sa famille) est conforme à ce qui a été relevé dans l'authentique [Mouslim, hadîth n°1218] : "Ô vous les gens, je vous ai certes laissé une chose grâce à laquelle vous ne vous égarerez jamais tant que vous vous y attacherez : le livre de Dieu. De plus, vous serez interrogés à mon sujet, que répondrez-vous donc ?" Quant à la mention de l'attachement à la Sunna dans ce sermon , ceci est étrange et a besoin de quelque chose pour le confirmer. Nous disons [Shou'ayb al-Arna'out et 'Âdil Mourshid] : le hadîth est mentionné avec ces termes "et la Sunna de son prophète" chez Ibn 'Abd al-Barr dans son livre "Jâmi' Bayân al-'Ilm", p.269 parmi les hadîths cités par 'Amrou ibn al-'Awf avec une chaine de transmission faible.
Discussion sur les propos du cheikh Shou'ayb al-Arnâ'out sur la deuxième authentification :
Il y a trois constats à faire :
1) Le cheikh Shou'ayb al-Arnâ'out ne donne pas son avis encore une fois sur ce hadîth, ce qui est encore une fois assez étrange
2) Cette fois-ci il ne prétend pas qu'al-Hâkim a authentifié la version contrairement à ce que nous avons vu précédemment
3) Il affaiblit la version du hadîth qui est rapportée par Kathir ibn 'Abd Allâh ibn 'Amr ibn al-'Awf
En tout état de cause, le cheikh Shou'ayb al-Arna'out ne donne pas son avis sur ce hadîth.
4. Les propos d'ibn 'Abd al-Barr autour de cette tradition et discussion autour de ses paroles
Ibn 'Abd al-Barr dit ceci dans son ouvrage "at-Tamhîd", tome 24, p.331 :
مَالِكٌ أَنَّهُ بَلَغَهُ أَنَّ رَسُولَ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ تَرَكْتُ فِيكُمْ أَمْرَيْنِ لَنْ تَضِلُّوا مَا تَمَسَّكْتُمْ بِهِمَا كِتَابُ اللَّهِ وَسُنَّةُ نَبِيِّهِ
وَهَذَا أَيْضًا مَحْفُوظٌ مَعْرُوفٌ مَشْهُورٌ عَنِ النَّبِيِّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ عِنْدَ أَهْلِ الْعِلْمِ شُهْرَةً يَكَادُ يُسْتَغْنَى بِهَا عَنِ الْإِسْنَادِ وَرُوِيَ فِي ذَلِكَ مِنْ أَخْبَارِ الْآحَادِ أَحَادِيثُ مِنْ أَحَادِيثِ أَبِي هُرَيْرَةَ وَعَمْرِو بْنِ عَوْفٍ
On rapporta à Mâlik que l'Envoyé de Dieu (que la paix de Dieu soit sur lui) a dit : «Je vous ai laissé deux sujets ; si vous les suivez, vous ne seriez jamais perdus: Le Livre de Dieu, et la Sunnah de son Prophète. » Et ceci est aussi préservé, et tellement connu et répandu du prophète (paix et bénédictions sur lui) chez les gens de science que ceci nous permet de nous passer des chaînes de transmission. Et ceci a été rapporté dans les informations traditionnelles singulières parmi les hadîths d'Abou Hourayra et de 'Amrou ibn 'Awf.
Discussion autour des affirmations d'ibn 'Abd al-Barr :
Au vue de l'étude réalisée autour de ce hadîth, je trouve que l'affirmation d'ibn 'Abd al-Barr est légère et laisse à désirer. En effet, rappelons la parole de Muhammad ibn Sîrîn qui disait ceci : « Cette science (science du hadîth) est une religion. Voyez de qui vous puisez votre religion » [Introduction du Sahih de Mouslim]. Ce n'est pas parce qu'une parole a été rendue célèbre qu'elle est pour autant authentique. Un mensonge, même répété mille fois reste un mensonge. Il est donc faux de dire qu'on puisse se passer des chaînes de transmission. De plus, Ibn 'Abd al-Barr cite deux hadîths pour prouver que cette tradition serait authentique :
1) la version d'Abou Hourayra dans laquelle on trouve dans la chaîne de transmission Sâlih ibn Moussa at-Talhî et tout le monde est d'accord pour dire qu'il doit être rejeté
2) la version d''Amrou ibn al-'Awf dans laquelle on trouve dans la chaine de transmission son petit-fils Kathîr qui est accusé par beaucoup de mensonge et qui considéré par l'imâm ash-Shâfi'î comme un pilier parmi les piliers du mensonge
Est-ce avec ces textes-là qu'ibn 'Abd al-Barr veut nous faire croire que cette tradition est authentique et qu'elle l'est tellement que nous ne sommes pas obligés de citer de chaine de transmission ?!
5. L'authentification du cheikh Mouqbil ibn Hâdî al-Wâdi'î
Nous avons déjà cité "al-Moustadrak" d'al-Hâkim an-Nisâbourî, cependant, il faut savoir que cet ouvrage a été vérifié par adh-Dhahabî ainsi que par le cheikh Mouqbil ibn Hâdî al-Wâdi'î.
En note de bas de page, le cheikh Mouqbil dit ceci concernant le hadîth rapporté par Ibn 'Abbas et celui rapporté par Abou Hourayra :
Hadîth faible ; parce qu'il est rapporté par Ismâ'îl ibn Abî Ouways selon son père, et on a parlé sur les deux. Et son témoin [c'est-à-dire le hadîth sensé témoigné de la véracité du premier rapporté par al-Hakîm selon Ibn 'Abbâs] est rapporté via Sâlih ibn Moussa at-Talhî et il est rejeté dans le hadîth.
Le cheikh Mouqbil déclare très clairement que ce hadîth est faible en raison des défauts que nous avons déjà mentionnés lorsque nous avons parlé sur les transmetteurs.
6. L'authentification du cheikh al-Barzanjî
Le cheikh al-Barzanjî a authentifié les chroniques de l'imâm at-Tabarî dans un ouvrage qu'il a intitlué "Sahih wa Da'if Târikh at-Tabarî" (L'authentique et le faible dans le livre "l'Histoire" d'at-Tabarî), tome 2, p. 343-345, hadîth n°301, voyons voir ce qu'il dit de ce hadîth.
Le cheikh al-Barzanjî dit ceci :
Sa chaîne de transmission est faible et nous n'avons pas trouvé de tradition qui regrouperait ce qu'at-Tabarî rapporte ici (selon Ibn Ishâq) excepté la tradition rapporté par l'imâm at-Tirmidhî dans ses traditions qui se rapproche de celle rapportée par at-Tabarî sur quelques parties du texte.
Ainsi le cheikh al-Barzanjî confirme nos dire concernant la faiblesse du récit rapportée par l'imâm at-Tabarî et par la même occasion celle d'ibn Ishâq. Quoi qu'il en soit, il dit que cette version n'est confirmé en partie que par un hadîth qui est rapporté par l'imâm at-Tirmidhî et dans ce que rapporte l'imâm at-Tirmidhî, il n'y a pas la partie où le prophète (paix et bénédictions sur lui) dit qu'il nous a laissé le livre de Dieu et Sa Sunna...
7. L'authentification d'Abou Muhammad Sâlim ibn Ahmad le salafiste
Le cheikh salafiste Abou Muhammad Sâlim ibn Ahmad a authentifié le livre "as-Sunna" d'al-Marwazî. Il dit en note de bas de page ceci :
[68] Bon (ar: Hasan) il a témoin dans Mouslim et dans Ahmad.
Pour rappel cette version contient Isma'îl ibn Abî Ouways le forgeur de hadîth selon ses propres dires rapportés par an-Nasâ'î. Quoi qu'il en soit, où sont les témoins de cette version dans les recueils de Mouslim et Ahmad ? Bien au contraire, Mouslim et Ahmad rapportent la version contenant la famille du prophète (paix et bénédictions sur lui), ils n'ont jamais rapporté la version contenant la Sunna. Nous verrons cela dans la prochaine partie. Quoi qu'il en soit, je laisse le lecteur juger de la pertinence de cette authentification...
8. L'authentification du cheikh 'Âdil ibn Muhammad du livre d'ibn Shâhin
Le cheikh 'Adil ibn Muhammad est celui qui a authentifié le livre d'Ibn Shâhin "Sharh Madhâhib Ahl as-Sounna" (Explication des écoles de jurisprudence des sunnites).
Il y a un très long commentaire autour de ce hadîth de la part du cheikh Âdil ibn Muhammad. Il affaiblit ici les deux versions du hadîth (le livre de Dieu et la Sunna & le livre de Dieu et la famille) et préfère la version de l'imâm Mouslim (hadîth n°1218) qui ne mentionne que le Coran. Nous verrons dans la prochaine partie si ce qu'il dit sur la deuxième partie du hadîth est authentique ou pas. Quoi qu'il en soit voici ce qu'il dit sur la tradition qui nous concerne :
Sa chaine de transmission est endommagée et il n'est pas authentique selon ces termes. Sâlih ibn Moussa at-Talhî est rejeté et il y a consensus concernant sa faiblesse.
C'est la version rapportée par Abou Hourayra qu'il commente. Le cheikh commente par la suite la parole d'ibn 'Abd al-Barr en disant que si ce dernier visait le sens alors ceci était exacte, mais en ce qui concerne ce hadîth là, les chaines de transmission ne l'aident en rien. Il rapporte ensuite le fait que le hadîth a été rapporté par Kathir ibn 'Abd Allâh ibn 'Amrou ibn al-'Awf et qu'il était rejeté et considéré comme un pilier du mensonge par ash-Shâfi'i et que ce qui est authentique c'est ce que Mouslim, Abou Dawoud, Ibn Khouzayma et Ibn Hibbân ont rapporté, c'est-à-dire la version qui ne mentionne que le livre de Dieu sans rien ajouter !
Quoi qu'il en soit, il est évident pour ce cheikh que cette version du hadîth est faible. C'est le point que nous voulions souligner. Quant à ses paroles sur l'autre version du hadîth nous verrons la véracité de cela quand nous traiterons l'autre partie, s'il plait à Dieu.
9. L'authentification du cheikh Muhammad Hasan Muhammad Hasan Ismâ'îl du livre d'lbn Shâhîn "at-Targhib fî fadâ'îl al-a'mâl"
En note de bas de page, le cheikh Muhammad Hasan Muhammad Hasan Ismâ'îl dit ceci :
3) Très faible : il s'y trouve Sâlih ibn Moussa at-Taymî et il est rejeté dans le hadîth.
10. L'authentification par le cheikh Ahmad ben Mas'oud ben Hamdâne du livre "Sharh Ousoul I'tiqâd Ahl as-Sunna" d'al-Lâ-lakâ'î
En note de bas de page, nous lisons :
(2) Sa chaine de transmission : "Faible". Il s'y trouve "Sâlih ibn Moussa" at-Talhî. Adh-Dhahabî a dit de lui qu'il était faible. Yahya a dit : Il ne vaut rien, et on ne doit pas utiliser son hadîth comme preuve. Al-Boukhârî a dit : Il est réprouvé dans le hadîth. An-Nasâ'î a dit : Il est rejeté. Ibn 'Adîy a dit : Pour moi, il ne fait pas partie de ceux qui mentent, cependant, il lui semble certaines choses et fait erreurs.
11. L'authentification du cheikh Housayn Salîm Asad ad-Dârânî du Mousnad de l'al-Houmaydî (m. 219 H.)
Le cheikh a authentifié le Mousnad de l'imâm al-Houmaydî.
Dans sa propre introduction, le vérificateur du Mousnad rapporte le hadîth et affirme :
Le hadîth est authentique, il a été rapporté par Mouslim dans [le livre concernant] "les mérites des compagnons" (n°2408), chapitre "parmi les mérites de 'Alî (que Dieu l'agrée)" et voir "Mousnad al-Mousalî" n°1021, 1140.
Discussion autour des affirmations du vérificateur Housayn Salîm Asad :
Le vérificateur affirme que le hadîth est authentique et donne des références. Ainsi, d'après ses affirmations, le hadîth a été rapporté par Mouslim, hadîth n°2408 et dans le Mousnad d'al-Mousalî (hadiths n°1021 et 1140). Très bien vérifions ses paroles !
Quand on ouvre le Sahîh de l'imâm Mouslim, le hadîth n°2408 dans le même chapitre qu'il cite, nous tombons sur un très long hadîth - que nous citerons insha Allâh dans la partie suivante en entier - et nous lisons entre autre ceci :
قَامَ رَسُولُ اللهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ يَوْمًا فِينَا خَطِيبًا، بِمَاءٍ يُدْعَى خُمًّا بَيْنَ مَكَّةَ وَالْمَدِينَةِ فَحَمِدَ اللهَ وَأَثْنَى عَلَيْهِ، وَوَعَظَ وَذَكَّرَ، ثُمَّ قَالَ: " أَمَّا بَعْدُ، أَلَا أَيُّهَا النَّاسُ فَإِنَّمَا أَنَا بَشَرٌ يُوشِكُ أَنْ يَأْتِيَ رَسُولُ رَبِّي فَأُجِيبَ، وَأَنَا تَارِكٌ فِيكُمْ ثَقَلَيْنِ: أَوَّلُهُمَا كِتَابُ اللهِ فِيهِ الْهُدَى وَالنُّورُ فَخُذُوا بِكِتَابِ اللهِ، وَاسْتَمْسِكُوا بِهِ " فَحَثَّ عَلَى كِتَابِ اللهِ وَرَغَّبَ فِيهِ، ثُمَّ قَالَ: «وَأَهْلُ بَيْتِي أُذَكِّرُكُمُ اللهَ فِي أَهْلِ بَيْتِي، أُذَكِّرُكُمُ اللهَ فِي أَهْلِ بَيْتِي، أُذَكِّرُكُمُ اللهَ فِي أَهْلِ بَيْتِي»
Hadîth n°2408 - [...] Un jour, le Messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui) se tint debout parmi nous pour nous donner un sermon près d'un point d'eau appelé Khoum, entre La Mecque et Médine. Il loua Dieu, fit son éloge, exhorta et fit le rappel, puis dit : "Or donc ... Ô vous les gens : Je ne suis qu'un être humain, peu s'en faut pour que ne vienne l'émissaire de mon Seigneur et que j'y réponde [c'est-à-dire l'ange de la mort]. Je laisse parmi vous deux poids : le premier est le Livre de Dieu contenant la droiture et la lumière. Prenez donc le Livre de Dieu et tenez-vous-y !" Il recommanda le Livre de Dieu et y exhorta, puis dit : "Et les gens de ma maison ! Je vous rappelle Dieu concernant les gens de ma maison ! Je vous rappelle Dieu concernant les gens de ma maison !" [...]
Où est-ce que dans ce hadîth il est question de la Sunna ? Contrairement à ce que dit le vérificateur du Mousnad, Mouslim n'a jamais rapporté cette version du hadîth, mais bien au contraire, il a rapporté la version contenant la famille du Prophète (paix et bénédictions sur eux). Je laisse le lecteur juger de l'honnêteté du vérificateur qui affirme que le hadîth "Le Livre de Dieu et Ma Sunna" a été rapporté par Mouslim ! De même, regardons la deuxième référence qu'il donne, à savoir le Mousnad d'al-Mousalî (m. 307 H.) qu'il a lui-même authentifié... et dont il cite 2 hadîths.
Mousnad d'al-Mousalî, hadîth n°1021 (tome 2, p.297) & hadith n°1140 (tome 2, p.376)
Les deux autres référence qu'il cite indiquent nulle part que le prophète (paix et bénédictions sur lui) ait mentionné la version "Le Livre de Dieu et Ma Sunna"... mais bien le contraire, à savoir "Le Livre de Dieu et sa famille"... Que dire après ça ?
Le pire dans tout cela, c'est que c'est lui-même qui affirme que ce hadîth est authentique dans son authentification du Mousnad d'al-Houmaydî et c'est lui-même qui affirme que le hadîth se trouve dans le Mousnad d'al-Mousalî qu'il a lui-même authentifié et que dans les références qu'il donne lui-même, on trouve le contraire !
Je laisse le lecteur se faire sa propre opinion sur cette question...
12. Les paroles du cheikh ibn al-'Outhaymîne sur le hadîth et ce qu'il met sur le compte d'al-Hâkim an-Nîsabourî
Nous lisons ceci dans son livre "Majmou' al-Fatawâ" (Recueil de Fatwa), tome 20, p.270 :
A la suite du hadîth (c'est la version d'ibn 'Abbâs qu'il cite), le cheikh ibn al-'Outhaymîne dit ceci : Il a été rapporté par al-Hâkim et il dit : Sa chaine de transmission est authentique.
Or, comme nous l'avons dit précédemment, nulle part al-Hâkim an-Nîsabourî ne dit que la chaine de transmission de ce hadîth était authentique, mais bien plus, il dit que la mention de la Sunna dans ce hadîth est étrange... De plus en note de bas de page, il est dit que la première phrase de ce hadîth a été rapportée par l'imâm Ahmad sans préciser que l'imâm Ahmad a rapporté la version contenant la famille du Prophète (paix et bénédictions sur eux) ...
Résumé sur l'authentification du hadîth faite par les savants
En regardant comment les savants ont considéré ce hadîth, nous nous rendons compte des divergences extrêmes qu'il y a entre eux. Le tableau résume leur position.
Nous voyons d'après ce tableau que les savants sont en divergence. Nous pourrions citer d'autres authentifications du hadîth, mais il devient évident qu'il n'y a absolument pas consensus sur son authenticité chez les sunnites.
1.5. La règle de l'imâm Ahmad ibn Hanbal en cas de divergence concernant un hadîth
L'imâm Ahmad ibn Hanbal a établi une règle (logique ou non, je tairai mon avis personnel dessus) qui permet de départager les musulmans s'ils sont en conflit concernant un hadîth du prophète (paix et bénédictions sur lui). Nous lisons dans le livre "al-dhibou al-Ahmad 'an Mousnadi al-Imâm Ahmad", p.12, écrit par le cheikh al-Albânî pour défendre le Mousnad de l'imâm Ahmad envers tous ceux qui le considèrent comme étant falsifié ceci :
2 - Hanbal ibn Ishâq a dit : Mon oncle paternel nous a réunit, moi, Sâlih et 'Abd Allâh, et il nous a lu du Mousnad ce que d'autres que nous ont entendu de lui - c'est-à-dire au complet - et il nous dit : "Certes, ce livre, j'y ai rassemblé et sélectionné les hadîths parmi plus 750 000 hadîth [qui existaient]. Si les musulmans divergent concernant le hadîth du Prophète (paix et bénédictions sur lui), alors revenez vers mon Mousnad afin de voir si la tradition s'y trouve, si ce n'est pas le cas alors ce n'est pas une preuve."
Le Hafîdh al-Madînî l'a rapporté avec une chaîne de transmission dans son livre "al-Khasâ'îss" (les particularités) et Ibn al-Jawzî dans son livre "Manâqib al-Imâm Ahmad" (les mérites de l'imâm Ahmad) via deux chemins remontant ) à Hanbal. Ceci est confirmé et authentique.
Notons que le cheikh al-Albânî confirme que cette parole de l'imâm Ahmad est authentique. Ainsi, si nous divergeons quant au fait qu'un hadîth soit ou non authentique, il faut revenir à cette règle. Or, nous avons vu que les savants du hadîth divergent quant à l'authenticité de cette parole prophétique.
Et bien soit, si nous appliquons la règle de l'imâm Ahmad ibn Hanbal, alors la question est tranchée et il n'y a plus débat. Est-ce que le hadîth "Le livre de Dieu et ma Sunna" est mentionné dans son Mousnad ? La réponse est non. Ainsi, ce hadîth ne constitue pas une preuve, mais bien plus, il apparait qu'il est véritablement très faible.
Passons maintenant à la conclusion et résumons tout ce qui a été dit sur ce thème.
1.6. Conclusion
Après avoir rassemblé toutes les sources de ce hadîth, nous avons vu que nous pouvions les regrouper en 7 versions distinctes qui se répètent dans les livres islamiques :
Version 1 : Rapportée par Mâlik ibn Anas - la tradition est défaillante (ar: Mou'dal), c'est-à-dire qu'il manque deux personnes entre le prophète (paix et bénédictions sur lui) et Mâlik
Version 2 : Rapportée par Ibn Ishâq selon Ibn Abî Najîh - la tradition est défaillante également
Version 3 : Rapportée par Sâlih ibn Moussa at-Talhî selon Abou Hourayra - Salîh est rejeté dans le hadîth
Version 4 : Rapportée par 'Amr ibn al-'Awf selon son petit-fils Kathîr qui est un pilier parmi les piliers du mensonge
Version 5 : Rapportée par Abou Sa'îd al-Khoudra via "as-Sabbâh ibn Muhammad", "Sayf ibn 'Oumar" et "Shou'ayb ibn Ibrâhîm at-Tamîmî" - As-Sabbâh et Sayf sont faibles voire même accusés de mensonge et Shou'ayb est inconnu
Version 6 : Rapporté par 'Ourwa ibn Az-Zoubayr via Ibn Lahî'a - 'Ourwa est né lors du Califat de 'Outhmâne (que Dieu l'agréé) et n'a jamais vu le prophète (paix et bénédictions sur lui) et Ibn Lahî'a est faible et accusé de dissimulation ; son hadîth n'est accepté que s'il est rapporté par l'un des 4 'Abd Allâh, ce qui n'est pas le cas ici
Version 7 : Rapportée par Ibn 'Abbâs selon Ismâ'îl ibn Abî Ouways - Il y a divergence sur ce dernier. Al-Boukhârî et d'autres ont utilisé son hadîth et an-Nasâ'î le considérait comme faible en raison du fait qu'il forgeait les traditions, quoi qu'il en soit, d'après ibn Hajar nous ne pouvons prendre de son hadîth que ce qu'il y a dans les Sahih... ce qui n'est pas le cas de ce hadîth
Il y a plusieurs constats à faire :
1) Le hadîth "Le Livre de Dieu et Ma Sunna" ne se trouve dans aucun des 6 recueils de tradition sunnite !
2) Toutes ses voies de transmission contiennent des défauts !
3) La version (faible de toute façon) rapportée via Abou Hourayra a même été altérée, "Ma Parenté" est devenu "Ma Sunna" !
4) Les savants divergent quant à l'authenticité de la tradition ! Certains disent même des faussetés !
5) En cas de divergence, si nous appliquons la règle de l'imâm Ahmad, à savoir que tous les hadîths qui se trouvent dans son Mousnad sont une preuve et tout ce qui ne s'y trouve pas, ne l'est pas, alors ce hadîth ne constitue pas une preuve !
Conclusion : Ce hadîth extrêmement connu et répété dans tous les prêches est très très faible ... mais nous verrons, s'il plait à Dieu, dans la partie suivante que ce hadîth semble être une fabrication claire et manifeste opérée, et Dieu sait Mieux, du temps du pouvoir Omeyyade qui était en conflit avec les partisans de la famille du prophète (paix et bénédictions sur eux).
Et Dieu Sait mieux ce qu'il en est !