La Taqiyya dans la Bible

La Taqiyya dans la Bible

Collectif Sahab Ed-Dine

Création : 26/08/2010

Modification : 20/11/2011


1. Introduction

Beaucoup de chrétiens reprochent aux musulmans une pratique qui est essentiellement pratiquée par les Chiites, qui consiste à mentir en tout moment pour soit sauver sa vie, soit pour prêcher ou pour un tas d’autres choses ; il peut s’agir de ruse ou de dissimulation aussi. La réfutation de certaines allégations à ce sujet sur l’Islam est déjà faite par nos soins dans le lien suivant:

http://islampaix.blog4ever.com/blog/lire-article-145578-902728-taqqiya___l_islam_autorise_la_tromperie_et_la_diss.html

2. La Taqiyya dans le N.T

Le champion sanctifié de la Taqiyya dans le monde entier, reste et restera Paul de Tarse. Il utilisait cette pratique pour convertir les gens quit à jouer le jeu du mensonge parfait. Il était tel un caméléon qui se fondait dans le décor au point de s’intégrer dans chaque groupe qu’il fréquentait allant même jusqu’à pratiquer l’apostasie de façade. En effet, il déclare ceci dans l’une de ses épîtres :

“Car, bien que je sois libre à l'égard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre. Avec les Juifs, j'ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi quoique je ne sois pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui sont sous la loi ; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, étant sous la loi de Christ, afin de gagner ceux qui sont sans loi. J'ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver de toute manière quelques-uns.” (1 Corinthiens 9,19-22)

Autrement dit, il mentait à chacun des groupes pour leur présenter l’évangile quitte à vivre avec les “sans loi” comme un sans loi.

C’est à dire qu’il n’appliquait pas la Loi, chose qu’il faisait pourtant avec les gens sous la Loi. Un manipulateur né pour le compte de l'évangile. En n’appliquant pas la Loi, il n’était plus considéré comme croyant. Et que doit-on penser des propos des propos suivants de Paul ?

“Mais si notre injustice établit la justice de Dieu, que dirons-nous? Dieu est-il injuste quand il déchaîne sa colère? (Je parle à la manière des hommes.) Loin de là! Autrement, comment Dieu jugerait-il le monde?

Et si, par mon mensonge, la vérité de Dieu éclate davantage pour sa gloire, pourquoi suis-je moi-même encore jugé comme pécheur? Et pourquoi ne ferions-nous pas le mal afin qu'il en arrive du bien, comme quelques-uns, qui nous calomnient, prétendent que nous le disons? La condamnation de ces gens est juste.” (Romains 3,5-8)

De même Paul n'a pas hésité à mentir dans Actes des apôtres chapitre 21, 18-26 en faisant croire aux gens qu'il pratiquait encore la Loi mosaïque :

"Le jour suivant, Paul se rendit avec nous chez Jacques, où tous les anciens se réunirent. Après les avoir salués, il se mit à exposer par le détail ce que Dieu avait fait chez les païens par son ministère. Et ils glorifiaient Dieu de ce qu’ils entendaient. Ils lui dirent alors: Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs ont embrassé la foi, et ce sont tous de zélés partisans de la Loi. Or à ton sujet ils ont entendu dire que, dans ton enseignement, tu pousses les Juifs qui vivent au milieu des païens à la défection vis-à-vis de Moïse, leur disant de ne plus circoncire leurs enfants et de ne plus suivre les coutumes.

Que faire donc? Assurément la multitude ne manquera pas de se rassembler, car on apprendra ton arrivée. Fais donc ce que nous allons te dire. Nous avons ici quatre hommes qui sont tenus par un vœu. Emmène-les, joins-toi à eux pour la purification et charge-toi des frais pour qu’ils puissent se faire raser la tête. Ainsi tout le monde saura qu’il n’y a rien de vrai dans ce qu’ils ont entendu dire à ton sujet, mais que tu te conduis, toi aussi, en observateur de la Loi. Quant aux païens qui ont embrassé la foi, nous leur avons mandé nos décisions: se garder des viandes immolées aux idoles, du sang, des chairs étouffées et des unions illégitimes. Le jour suivant, Paul emmena donc ces hommes et, après s’être joint à eux pour la purification, il entra dans le Temple, où il annonça le délai dans lequel, les jours de purification terminés, on devrait présenter l’oblation pour chacun d’entre eux." (Actes des apôtres 21, 18-26)

Voyons voir maintenant les commentaires bibliques.

Johnson PNT sur Actes 21, 23

C’est pourquoi fait. Ce conseil est donné pour que la foule de chrétiens Juifs puisse voir que Paul observe encore les coutumes Juives, comme ils le font eux-mêmes, non comme une obligation, mais pour qu’il puisse atteindre sa propre race, et cela impliquait de ne pas sacrifier aux principes.

Johnson PNT sur Actes 21, 24

Pourvois à leurs dépenses. Ils pensent que Paul doit être associé lui-même dans ce vœu, pour les dépenses nécessaires, et montrer ainsi qu’il observe les coutumes honorables de la race Juive.

Johnson PNT sur Actes 21, 25

A l’égard des païens. Les devoirs des païens ont été déterminés au concile décrit en #Ac 15:23-29 L’avis de Jacques a sans doute été donné par le meilleur des motifs. Sa position était difficile. Le fanatisme de la nation Juive, qui s’est transformé en guerre quelques années plus tard, était intense. Le sentiment national devait être manié avec prudence dans l’église. Il n’était pas bon pour l’église que certains puissent penser que Paul était devenu un renégat de leur race. Paul, conscient de ces difficultés, se plie généreusement aux exigences de la paix et de l’unité. Nous ne pouvons assurer que le conseil était bon, ou qu’il était normal que Paul le suive, mais ces grands hommes agissaient selon leur connaissance, ce qui est bien décrit par le livre des Actes. Il semble que trois avis différents puissent être émis:

1) que Paul dans ce cas agissait dans l’ignorance, non conscient du fait que la loi de Moïse n’était plus un lien;

2) que, comme Pierre, il a agi par crainte des frères Juifs; #Ga 2:11

3) qu’il a agi en conformité avec la loi de la bienveillance chrétienne, qui nécessite de nous le respect envers même les faiblesses et les préjugés de nos frères, dans la limite où cela peut se faire sans négliger les exigences de l’évangile. La troisième hypothèse est la meilleure, mais quelques explications sont nécessaires. Les chrétiens Juifs ne se sont que lentement émancipés du Judaïsme, et ils n’ont pas été fermement convaincus, jusqu’à ce que le temple fut détruit, que les sacrifices étaient inutiles. Il était interdit aux païens de sacrifier aux idoles, mais il n’y avait pas une telle interdiction en ce qui concernait l’autel de l’Eternel. Même pour Paul, à cette époque, les sacrifices comme la circoncision étaient un sujet d’indifférence. C’est la génération suivante qui a appris, par les écrits inspirés de Paul que les sacrifices à l’autel du temple désignaient l’Agneau de Dieu, et qu’à partir du moment où il a été offert, tout autre sacrifice devenait inutile.

Bible Annotée sur Actes 21, 24

[...] Paul, selon le conseil des anciens, devait donc se joindre à ces hommes, se purifier avec eux et, comme il paraît qu’ils étaient pauvres, payer leur part du sacrifice commun, ce qui était considéré par les Juifs comme une œuvre de piété. De cette manière tomberont les faux bruits répandus contre lui, et tous connaîtront qu’il ne se faisait lui-même aucun scrupule d’observer une cérémonie juive.

La Bible Annotée tente ensuite d'expliquer l'hypocrisie flagrante de Paul de la manière suivante :

Comment devons-nous apprécier le conseil donné à Paul? Si l’idée défavorable que les chrétiens judaïsants se faisaient de son ministère avait été justifiée, si l’apôtre avait réellement voué ses efforts à détourner les Juifs de la loi de Moïse, en leur persuadant qu’elle était abolie, {#Ac 21:21} l’acte par lequel il aurait affirmé son respect pour cette même loi eût été entaché d’hypocrisie.

Mais la position que Paul prenait à l’égard de la loi n’était nullement celle que ses adversaires lui attribuaient. Il exemptait les païens d’observer la loi, parce qu’il estimait qu’ils étaient pleinement sauvés en embrassant par la foi l’œuvre que Christ avait accomplie pour eux et voulait accomplir en eux. Quant aux Juifs, il leur laissait toute liberté de se conformer aux commandements de la loi, pourvu qu’ils n’y vissent pas le moyen de leur salut; il les exhortait même à rester dans la condition où ils se trouvaient quand ils avaient été appelés, {#1Co 7:18-20} il prescrivait ہ tous les membres des Églises, dans leurs rapports avec "les faibles," qui considéraient les ordonnances légales comme sacrées, d’observer les plus grands ménagements et de se soumettre à tous les renoncements dictés par la charité (#Ro 14:1 et suiv.; #1Co 8:1 10:23 et suiv.)

Puis la Bible Annotée essaie d'expliquer de la manière suivante pourquoi Paul s'est pliée aux exigences des apôtres :

Des explications verbales n’auraient pas ةté suffisantes; elles pouvaient engager des discussions qu’il valait mieux éviter. Un acte public, attestant d’une manière irrécusable le respect de Paul pour la loi devait atteindre, semblait-il, le but visé, plus promptement et plus sûrement. Les anciens pouvaient conseiller à l’apôtre d’accomplir un tel acte, puisque celui-ci était conforme à sa manière d’agir habituelle et qu’il ne portait nulle atteinte au principe du salut Gratuit et de la liberté des païens à l’égard de la loi. {#Ac 21:25, note.}

Bien que le commentaire protestant de la Bible Annotée essaie de trouver des justifications à Paul, d'autres commentaires reconnaissent qu'il y a un souci avec l'attitude de Paul.

Commentaire de Barde sur Actes 21, 23

[...] Si Paul consent à cette démarche, les Juifs, pense Jacques, devront bien reconnaître l’inanité de leurs soupçons et la fausseté des bruits répandus contre l’apôtre. On conviendra qu’il « poursuit sa route en gardant la loi. » Et comme tout ce plan pourrait laisser sous-entendre une certaine infidélité aux décisions votées par la conférence de Jérusalem, on se hâte de rassurer Paul: ces décrets ont été scrupuleusement communiqués aux païens convertis.

Commentaire de Barde sur Actes 21, 26

L’apôtre accepte. Nulle résistance de sa part n’est indiquée. En fait, ses principes lui permettaient de se ranger à ce plan. Il y voyait peut-être une occasion nouvelle de manifester dans la charité le πληρωμα του νομου. {#Ro 13:10} Il s’était imposé le devoir d’être « comme sous la loi avec ceux qui sont sous la loi » afin de les gagner à Christ. {#1Co 9:19-20}

Agir en affranchi de Jésus-Christ, c’était, pour lui, « établir la loi. » {#Ro 3:31} Jésus lui-même, d’ailleurs, était venu non pour l’abolir, mais pour l’accomplir. {#Mt 5:17-18} Le troupeau chrétien de Jérusalem est donc libre d’associer encore à sa foi la soumission aux pratiques légales imposées par le mosaïsme. Chose assez curieuse, Zeller ne voit rien d’inadmissible dans notre récit. Avec une réserve, cependant: ce récit s’applique seulement au saint Paul du livre des Actes, et ce Paul diffère notablement de celui des épîtres, le seul auquel Zeller veuille reconnaître les caractères de la vérité. Dans ces conditions, la scène maintenant racontée ne saurait être authentique; tout au plus peut-on supposer l’arrestation de l’apôtre à la suite d’un soulèvement populaire.

Reuss va plus loin. Suivant lui, « l’apôtre s’est laissé aller à un mouvement de faiblesse dont nous ne l’aurions guère cru capable... On ne se décidera jamais qu’à grand regret à reconnaître ce qu’il y a d’insolite et d’inattendu dans la conduite de Paul… Son acte était ou une profession de judaïsme, ou une comédie jouée. »

Puis, Barde donne son point de vue personnel sur cette question :

Je ne saurais, pour ma part, poser ce dilemme. Que Paul n’ait pas accepté sans quelque répugnance ce projet, c’est probable. Qu’il ait vu clairement le parti qu’on en pourrait tirer contre lui, en l’accusant de substituer l’Œuvre à la foi, je le crois aussi. Mais sa prétendue faiblesse me paraît plutôt du courage. Il s’élève tout ensemble au-dessus de ses propres désirs et des préjugés des autres, ne voulant pas changer sa liberté en asservissement. Je ne sais voir là ni comédie ni petitesse, mais bien un sacrifice librement consenti à une cause supérieure.

Passons à la Taqiyya telle qu’elle fut pratiquée dans l’Ancien Testament.

3. La Taqiyya dans l’Ancien Testament

La Taqiyya a été pleinement utilisée dans l’Ancien Testament par les prophètes de Dieu. En voici quelques exemples :

Josué 8

1 L'Eternel dit à Josué : Ne crains point, et ne t'effraie point ! Prends avec toi tous les gens de guerre, lève–toi, monte contre Aï. Vois, je livre entre tes mains le roi d'Aï et son peuple, sa ville et son pays.

2 Tu traiteras Aï et son roi comme tu as traité Jéricho et son roi ; seulement vous garderez pour vous le butin et le bétail. Place une embuscade derrière la ville.

3 Josué se leva avec tous les gens de guerre, pour monter contre Aï. Il choisit trente mille vaillants hommes, qu'il fit partir de nuit,

4 et auxquels il donna cet ordre : Ecoutez, vous vous mettrez en embuscade derrière la ville ; ne vous éloignez pas beaucoup de la ville, et soyez tous prêts.

5 Mais moi et tout le peuple qui est avec moi, nous nous approcherons de la ville. Et quand ils sortiront à notre rencontre, comme la première fois, nous prendrons la fuite devant eux.

6 Ils nous poursuivront jusqu'à ce que nous les ayons attirés loin de la ville, car ils diront : Ils fuient devant nous, comme la première fois ! Et nous fuirons devant eux.

7 Vous sortirez alors de l'embuscade, et vous vous emparerez de la ville, et l'Eternel, votre Dieu, la livrera entre vos mains.

8 Quand vous aurez pris la ville, vous y mettrez le feu, vous agirez comme l'Eternel l'a dit : c'est l'ordre que je vous donne.

Bible Annotée sur Josué 8.2 :

Une embuscade. Un stratagème n'est blâmable à la guerre que quand il contredit la foi jurée.

Bible Annotée sur Josué 8.4 :

Par derrière, c'est-à-dire du côté opposé à celui par lequel Josué devait faire un semblant d'attaque. Ce côté était celui du nord-est, (verset 11). Cette grande embuscade devait donc être postée vers le sud-ouest de la ville, au sud du chemin qui conduisait d'Aï à Béthel; l'hébreu n'a pas de terme pour désigner les directions intermédiaires entre les points cardinaux; de là l'expression: à l'occident d'Aï (verset 9).

Dieu ordonne à son prophète de ruser pour vaincre l'ennemi. Ceci annihile pleinement l'argumentaire de nos amis chrétiens qui citent le Hadîth du Prophète (sws) lorsqu'il dit que la guerre est tromperie.

Lisons maintenant la remarquable tromperie du prophète Ehud :

Juges 3

12 Les enfants d'Israël firent encore ce qui déplaît à l'Eternel ; et l'Eternel fortifia Eglon, roi de Moab, contre Israël, parce qu'ils avaient fait ce qui déplaît à l'Eternel.

13 Eglon réunit à lui les fils d'Ammon et les Amalécites, et il se mit en marche. Il battit Israël, et ils s'emparèrent de la ville des palmiers.

14 Et les enfants d'Israël furent asservis dix–huit ans à Eglon, roi de Moab.

15 Les enfants d'Israël crièrent à l'Eternel, et l'Eternel leur suscita un libérateur, Ehud, fils de Guéra, Benjamite, qui ne se servait pas de la main droite. Les enfants d'Israël envoyèrent par lui un présent à Eglon, roi de Moab.

16 Ehud se fit une épée à deux tranchants, longue d'une coudée, et il la ceignit sous ses vêtements, au côté droit.

17 Il offrit le présent à Eglon, roi de Moab : or Eglon était un homme très gras.

18 Lorsqu'il eut achevé d'offrir le présent, il renvoya les gens qui l'avaient apporté.

19 Il revint lui–même depuis les carrières près de Guilgal, et il dit : O roi ! j'ai quelque chose de secret à te dire. Le roi dit: Silence ! Et tous ceux qui étaient auprès de lui sortirent.

20 Ehud l'aborda comme il était assis seul dans sa chambre d'été, et il dit : J'ai une parole de Dieu pour toi. Eglon se leva de son siège.

21 Alors Ehud avança la main gauche, tira l'épée de son côté droit, et la lui enfonça dans le ventre.

22 La poignée même entra après la lame, et la graisse se referma autour de la lame ; car il ne retira pas du ventre l'épée, qui sortit par derrière.

Bible Annotée sur Juges 3.19 :

Personne ne soupçonnait cet homme, qui venait de payer le tribut, et qui paraissait désarmé.

Bible Annotée sur Juges 3.20 :

S'approcha: comme pour lui parler tout bas.

Chambre haute: construite sur le toit plat de la maison.

Une parole de Dieu. Il y a de l'ironie dans ce terme.

Se leva: sans doute en signe de respect pour un message divin; Ehud lui a annoncé une communication de Dieu (Elohim). Ce mot désigne la divinité en général, et non pas le Dieu national des Hébreux (Jéhova). Comparez #No 23:18, où Balaam invite Balak à se lever, pour recevoir l'oracle qui lui est destiné.

Barnes sur Juges 3.20 :

Probablement, le premier message de Ehud dans Juges 3 :19 avait été délivré aux gardes, et par leur biais parvint (fut porté) au Roi. Dés lors, Ehud est admis en la présence du Roi, dans sa chambre d'été. J'ai un message de la part de Dieu à ton intention - Ehud pensa accomplir la volonté divine, et donc ses paroles étaient véridiques dans un certain sens. Mais c'était aussi un stratagème pour faire en sorte que le Roi se lève de façon à ce que le coup d'épée soit efficace. (le Roi se leva immédiatement, fidèle au respect oriental  à l'égard du message divin, ou par peur, comparez avec Jos_9 :24)

Très intéressant, Ehud, le prophète de Dieu, a menti à son adversaire pour le tuer. Ceci une réfutation excellente à tout ceux qui critiquent la permission de mentir donné par le Prophète (sws) pour le meurtre de Ka'b Ibn Al-Ashraf.

Nous n'avons pas encore tout vu, intéressons nous à la ruse utilisée par le prophète Jehu. Sa ruse consistait à se faire passer pour un adorateur de Baal, pour une meilleure infiltration. Bien évidement, Dieu l'en félicite. Regardons tout ceci :

2Rois 10

7  Quand la lettre leur fut parvenue, ils prirent les fils du roi, et ils égorgèrent ces soixante–dix hommes ; puis ils mirent leurs têtes dans des corbeilles, et les envoyèrent à Jéhu, à Jizreel.

8  Le messager vint l'en informer, en disant : Ils ont apporté les têtes des fils du roi. Et il dit : Mettez–les en deux tas à l'entrée de la porte, jusqu'au matin.

9  Le matin, il sortit ; et se présentant à tout le peuple, il dit : Vous êtes justes ! voici, moi, j'ai conspiré contre mon maître et je l'ai tué ; mais qui a frappé tous ceux–ci ?

10 Sachez donc qu'il ne tombera rien à terre de la parole de l'Eternel, de la parole que l'Eternel a prononcée contre la maison d'Achab ; l'Eternel accomplit ce qu'il a déclaré par son serviteur Elie.

11 Et Jéhu frappa tous ceux qui restaient de la maison d'Achab à Jizreel, tous ses grands, ses familiers et ses ministres, sans en laisser échapper un seul.

12 Puis il se leva, et partit pour aller à Samarie. Arrivé à une maison de réunion des bergers, sur le chemin,

13 Jéhu trouva les frères d'Achazia, roi de Juda, et il dit : Qui êtes–vous ? Ils répondirent : Nous sommes les frères d'Achazia, et nous descendons pour saluer les fils du roi et les fils de la reine.

14 Jéhu dit : Saisissez–les vivants. Et ils les saisirent vivants, et les égorgèrent au nombre de quarante–deux, à la citerne de la maison de réunion ; Jéhu n'en laissa échapper aucun.

15 Etant parti de là, il rencontra Jonadab, fils de Récab, qui venait au–devant de lui. Il le salua, et lui dit: Ton cœur est–il sincère, comme mon cœur l'est envers le tien ? Et Jonadab répondit: Il l'est. S'il l'est, répliqua Jéhu, donne–moi ta main. Jonadab lui donna la main. Et Jéhu le fit monter auprès de lui dans son char,

16 et dit : Viens avec moi, et tu verras mon zèle pour l'Eternel. Il l'emmena ainsi dans son char.

17 Lorsque Jéhu fut arrivé à Samarie, il frappa tous ceux qui restaient d'Achab à Samarie, et il les détruisit entièrement, selon la parole que l'Eternel avait dite à Elie.

18 Puis il assembla tout le peuple, et leur dit : Achab a peu servi Baal, Jéhu le servira beaucoup.

19 Maintenant convoquez auprès de moi tous les prophètes de Baal, tous ses serviteurs et tous ses prêtres, sans qu'il en manque un seul, car je veux offrir un grand sacrifice à Baal: quiconque manquera ne vivra pas. Jéhu agissait avec ruse, pour faire périr les serviteurs de Baal.

20 Il dit : Publiez une fête en l'honneur de Baal. Et ils la publièrent.

21 Il envoya des messagers dans tout Israël ; et tous les serviteurs de Baal arrivèrent, il n'y en eut pas un qui ne vînt ; ils entrèrent dans la maison de Baal, et la maison de Baal fut remplie d'un bout à l'autre.

22 Jéhu dit à celui qui avait la garde du vestiaire: Sors des vêtements pour tous les serviteurs de Baal. Et cet homme sortit des vêtements pour eux.

23 Alors Jéhu vint à la maison de Baal avec Jonadab, fils de Récab, et il dit aux serviteurs de Baal : Cherchez et regardez, afin qu'il n'y ait pas ici des serviteurs de l'Eternel, mais qu'il y ait seulement des serviteurs de Baal.

24 Et ils entrèrent pour offrir des sacrifices et des holocaustes. Jéhu avait placé dehors quatre–vingts hommes, en leur disant : Celui qui laissera échapper quelqu'un des hommes que je remets entre vos mains, sa vie répondra de la sienne.

25 Lorsqu'on eut achevé d'offrir les holocaustes, Jéhu dit aux coureurs et aux officiers : Entrez, frappez–les, que pas un ne sorte. Et ils les frappèrent du tranchant de l'épée. Les coureurs et les officiers les jetèrent là, et ils allèrent jusqu'à la ville de la maison de Baal.

26 Ils tirèrent dehors les statues de la maison de Baal, et les brûlèrent.

27 Ils renversèrent la statue de Baal, ils renversèrent aussi la maison de Baal, et ils en firent un cloaque, qui a subsisté jusqu'à ce jour.

28 Jéhu extermina Baal du milieu d'Israël ;

29 mais il ne se détourna point des péchés de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait fait pécher Israël, il n'abandonna point les veaux d'or qui étaient à Béthel et à Dan.

30 L'Eternel dit à Jéhu : Parce que tu as bien exécuté ce qui était droit à mes yeux, et que tu as fait à la maison d'Achab tout ce qui était conforme à ma volonté, tes fils jusqu'à la quatrième génération seront assis sur le trône d'Israël.

31 Toutefois Jéhu ne prit point garde à marcher de tout son cœur dans la loi de l'Eternel, le Dieu d'Israël ; il ne se détourna point des péchés que Jéroboam avait fait commettre à Israël.

32 Dans ce temps–là, l'Eternel commença à entamer le territoire d'Israël ; et Hazaël les battit sur toute la frontière d'Israël.

33 Depuis le Jourdain, vers le soleil levant, il battit tout le pays de Galaad, les Gadites, les Rubénites et les Manassites, depuis Aroër sur le torrent de l'Arnon jusqu'à Galaad et à Basan.

34 Le reste des actions de Jéhu, tout ce qu'il a fait, et tous ses exploits, cela n'est–il pas écrit dans le livre des Chroniques des rois d'Israël ?

35 Jéhu se coucha avec ses pères, et on l'enterra à Samarie. Et Joachaz, son fils, régna à sa place.

36 Jéhu avait régné vingt–huit ans sur Israël à Samarie.

Remarque : La Bible Annotée n'est pas d'accord avec le fait que Jehu puisse donner des sacrifices à Baal, et traduit le verset différemment :

Bible Annotée sur 2Rois 10.25 :

Quand on eut achevé... On entend ordinairement: de présenter l'holocauste. Cependant il vaut mieux entendre ce mot de la préparation de l'holocauste; car il est peu probable que Jéhu et Jonadab eussent poussé l'hypocrisie jusqu'à offrir réellement l'holocauste à Baal. Ce fut au moment où allait être offert le sacrifice qu'eut lieu l'immolation des adorateurs de Baal.

Cependant, la traduction de la Bible Annotée est arbitraire, en voici d'autres :

Ajoutons à cela ces deux commentaires :

Barnes sur 2rois 10.25 :

As soon as he had made an end of offering - The actual sacrificers were no doubt the priests of Baal; but Jehu is considered to have made the offering, since he furnished the victims. Compare 1Ki_8:62-63.

Clarke sur 10.25 :

As soon as he had made an end of offering - Had Jehu been a man of any conscientious principle in religion, he would have finished the tragedy before he offered the burnt-offering; but to a man of no religion, the worship of Jehovah and of Baal are alike. If he prefers either, it is merely as a statesman, for political purposes.

Ainsi, Jehu a bien poussé la ruse jusqu'à adorer Baal. Mais quand bien même la Bible Annotée aurait raison, il n'en demeure pas moins que Jehu a quand même utilisé la ruse pour exterminer les adorateurs de Baal, et cela a été parfaitement bien apprécié par Dieu.

Un autre exemple de Taqyya nous est donné dans le livre de la Genèse : Une des filles de Jacob se fait violer par Sichem, fils de Hamor :

Genèse 34

1  Dina, la fille que Léa avait enfantée à Jacob, sortit pour voir les filles du pays.

2  Elle fut aperçue de Sichem, fils de Hamor, prince du pays. Il l'enleva, coucha avec elle, et la déshonora.

Jacob et ses fils, pour se venger, utilisent la ruse :

Genèse 34

3  Son cœur s'attacha à Dina, fille de Jacob ; il aima la jeune fille, et sut parler à son cœur.

4  Et Sichem dit à Hamor, son père : Donne–moi cette jeune fille pour femme.

5  Jacob apprit qu'il avait déshonoré Dina, sa fille ; et, comme ses fils étaient aux champs avec son troupeau, Jacob garda le silence jusqu'à leur retour.

6  Hamor, père de Sichem, se rendit auprès de Jacob pour lui parler.

7  Et les fils de Jacob revenaient des champs, lorsqu'ils apprirent la chose ; ces hommes furent irrités et se mirent dans une grande colère, parce que Sichem avait commis une infamie en Israël, en couchant avec la fille de Jacob, ce qui n'aurait pas dû se faire.

8  Hamor leur adressa ainsi la parole: Le cœur de Sichem, mon fils, s'est attaché à votre fille ; donnez–la–lui pour femme, je vous prie.

9  Alliez–vous avec nous ; vous nous donnerez vos filles, et vous prendrez pour vous les nôtres.

10 Vous habiterez avec nous, et le pays sera à votre disposition ; restez, pour y trafiquer et y acquérir des propriétés.

11 Sichem dit au père et aux frères de Dina : Que je trouve grâce à vos yeux, et je donnerai ce que vous me direz.

12 Exigez de moi une forte dot et beaucoup de présents, et je donnerai ce que vous me direz ; mais accordez–moi pour femme la jeune fille.

13 Les fils de Jacob répondirent et parlèrent avec ruse à Sichem et à Hamor, son père, parce que Sichem avait déshonoré Dina, leur sœur.

Cette ruse consiste à établir un faux pacte par les fils de Jacob promettant au peuple d'Hamor que s'ils se circoncisent tous, Sichem pourra épouser la femme qu'il a violé, et le peuple d'Hamor pourra prendre pour épouses les filles de Jacob :

Genèse 34

14 Ils leur dirent : C'est une chose que nous ne pouvons pas faire, que de donner notre sœur à un homme incirconcis ; car ce serait un opprobre pour nous.

15 Nous ne consentirons à votre désir qu'à la condition que vous deveniez comme nous, et que tout mâle parmi vous soit circoncis.

16 Nous vous donnerons alors nos filles, et nous prendrons pour nous les vôtres ; nous habiterons avec vous, et nous formerons un seul peuple.

17 Mais si vous ne voulez pas nous écouter et vous faire circoncire, nous prendrons notre fille, et nous nous en irons.

18 Leurs paroles eurent l'assentiment de Hamor et de Sichem, fils de Hamor.

19 Le jeune homme ne tarda pas à faire la chose, car il aimait la fille de Jacob. Il était considéré de tous dans la maison de son père.

20 Hamor et Sichem, son fils, se rendirent à la porte de leur ville, et ils parlèrent ainsi aux gens de leur ville:

21Ces hommes sont paisibles à notre égard ; qu'ils restent dans le pays, et qu'ils y trafiquent ; le pays est assez vaste pour eux. Nous prendrons pour femmes leurs filles, et nous leur donnerons nos filles.

22 Mais ces hommes ne consentiront à habiter avec nous, pour former un seul peuple, qu'à la condition que tout mâle parmi nous soit circoncis, comme ils sont eux–mêmes circoncis.

23 Leurs troupeaux, leurs biens et tout leur bétail, ne seront–ils pas à nous ? Acceptons seulement leur condition, pour qu'ils restent avec nous.

Mais la l'honnêteté et la sincérité des fils de Jacob ne les empêcha pas d'en profiter du fait que le peuple d'Hamor était faible à cause de leurs circoncisions pour tous les achever, prendre le butin, et réduire leurs femmes et leurs enfants à l'esclavage :

Genèse 34

24 Tous ceux qui étaient venus à la porte de la ville écoutèrent Hamor et Sichem, son fils ; et tous les mâles se firent circoncire, tous ceux qui étaient venus à la porte de la ville.

25 Le troisième jour, pendant qu'ils étaient souffrants, les deux fils de Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina, prirent chacun leur épée, tombèrent sur la ville qui se croyait en sécurité, et tuèrent tous les mâles.

26 Ils passèrent aussi au fil de l'épée Hamor et Sichem, son fils ; ils enlevèrent Dina de la maison de Sichem, et sortirent.

27 Les fils de Jacob se jetèrent sur les morts, et pillèrent la ville, parce qu'on avait déshonoré leur sœur.

28 Ils prirent leurs troupeaux, leurs bœufs et leurs ânes, ce qui était dans la ville et ce qui était dans les champs ;

29 ils emmenèrent comme butin toutes leurs richesses, leurs enfants et leurs femmes, et tout ce qui se trouvait dans les maisons.

30 Alors Jacob dit à Siméon et à Lévi: Vous me troublez, en me rendant odieux aux habitants du pays, aux Cananéens et aux Phérésiens. Je n'ai qu'un petit nombre d'hommes ; et ils se rassembleront contre moi, ils me frapperont, et je serai détruit, moi et ma maison.

31 Ils répondirent : Traitera–t–on notre sœur comme une prostituée ?

Notez que Dieu n'a pas blâmé ce fait, et il n'y a pas que les fils de Jacob qui soient impliqués dans cette fraude, puisque Jacob avouera plus tard qu'il était parmi les pillards et donc du complot :

Genèse 48:22

Je te donne, de plus qu'à tes frères, une part que j'ai prise de la main des Amoréens avec mon épée et avec mon arc.

Toujours avec les fils de Jacob, mais cette fois-ci c'est Joseph qui jure par Pharaon pour ne pas que ses frères le reconnaissent :

Genèse 42

15 Voici comment vous serez éprouvés. Par la vie de Pharaon ! vous ne sortirez point d'ici que votre jeune frère ne soit venu.

16 Envoyez l'un de vous pour chercher votre frère ; et vous, restez prisonniers. Vos paroles seront éprouvées, et je saurai si la vérité est chez vous ; sinon, Par la vie de Pharaon ! vous êtes des espions.

Bible Annotée sur Genèse 42.15 :

Par la vie de Pharaon ! Joseph se sert de la formule égyptienne de serment et évite tout ce qui pourrait le trahir.

Regardons maintenant comment David a rusé en se faisant passer pour un fou pour échapper aux mains d'Akish :

1Samuel 21

10 David se leva et s'enfuit le même jour loin de Saül. Il arriva chez Akisch, roi de Gath.

11 Les serviteurs d'Akisch lui dirent : N'est–ce pas là David, roi du pays ? n'est–ce pas celui pour qui l'on chantait en dansant : Saül a frappé ses mille, –Et David ses dix mille ?

12 David prit à cœur ces paroles, et il eut une grande crainte d'Akisch, roi de Gath.

13 Il se montra comme fou à leurs yeux, et fit devant eux des extravagances ; il faisait des marques sur les battants des portes, et il laissait couler sa salive sur sa barbe.

14 Akisch dit à ses serviteurs : Vous voyez bien que cet homme a perdu la raison ; pourquoi me l'amenez–vous ?

15 Est–ce que je manque de fous, pour que vous m'ameniez celui–ci et me rendiez témoin de ses extravagances ? Faut–il qu'il entre dans ma maison ?

Bible Annotée sur 1Samuel 21.13 :

On a voulu identifier cette retraite de David avec celle qui est mentionnée au chapitre 27. Mais là David est accompagné de sa famille et de six cents hommes avec leurs familles, tandis qu'ici il arrive seul. Il avait naturellement laissé en route ses compagnons et l'épée de Goliath avec laquelle il n'aurait osé se montrer à Gath. Puis au chapitre 27 il n'est nullement question de la ruse qu'il emploie ici pour faire prévaloir chez les Philistins la pitié sur la crainte.

4. Conclusion

Ainsi se terminent nos citations de la Taqiyya dans le Holy Book...

Wa Allahou a’lem