L'arsenal sémantique ou la violence par le verbe

L'ARSENAL SÉMANTIQUE DES SIONISTES ou LA VIOLENCE PAR LE VERBE

 par André Gaillard

 

 

Chacun le sait, c’est le Verbe qui mène le monde...   car les mots sont des armes.

 

Du fait de leur héritage culturel et religieux les portant à l’étude du Livre et, partant, à celle des livres, les sionistes jouissent d’une franche supériorité par rapport à la très grande majorité des individus : la supériorité du Verbe, une arme qui, à l’ère de la mondialisation de l’information, surpasse à l’évidence tous les moyens militaires. Dans l’histoire de l’humanité, c'est manifestement une donnée inédite que cette perversion spectaculaire du discours médiatique par la dialectique et les mots pièges générés ou exploités par l'idéologie sioniste dans la guerre de conquête qu’elle a suscitée depuis plus d’un siècle.

 

On peut les ranger en deux grandes catégories : d’une part ceux qui, par l’emploi de l’hébreu, par l’attribution d’une majuscule ou par leur utilisation exclusive attribuent aux Juifs une absolue singularité, d’autre part ceux qui sont destinés à orienter d’emblée l’interprétation.

 

Nous examinerons quelques-uns de ces mots que les médias du monde entier, notamment occidentaux, relaient quotidiennement et à l’infini dans une très large inconscience : "Shoah", "Holocauste", "Territoires", "transfert", "pressions physiques", "autodéfense", "implantations", "Jérusalem", "guerre","offres généreuses", "tuer", "abattus"…

 

 

La "Shoah" et "l’Holocauste" ou le "génocide des Juifs par les nazis" ?

 

 

 

Selon la définition des dictionnaires, le génocide est l’extermination systématiquement organisée de communautés civiles choisies selon les critères de nationalité, de race, de religion ou d'idéologie[121]. Le XXe siècle en a fourni un certain nombre d’exemples qui sont généralement rapportés dans la littérature journalistique de la manière suivante qui ne manque pas d’être instructive. Sont ainsi énumérés successivement :

 

- le massacre des Arméniens (environ un million et demi) par les Turcs en 1915-1916,

 

- l’anéantissement de la population de Nankin par les occupants japonais en 1937-1938,

 

- la "Shoah" ou "l’Holocauste" concernant les Juifs européens (quelque cinq à six millions) victimes des nazis en 1941-1945,

 

- le massacre de millions d’Indiens musulmans et hindous au moment de la sécession de l’Inde en 1947-1948,

 

- le massacre de la population cambodgienne par les Khmers rouges en 1975-1978,

 

- le massacre de la communauté tutsie par les Hutus au Rwanda en 1994.

 

On rapporte aussi les massacres à caractère génocidaire tels que :

 

- l’extermination par la famine de quelque dix millions de paysans ukrainiens par le régime communiste en 1932-1933,

 

- le massacre de quelque vingt millions de Chinois lors de la révolution culturelle des années 60… etc.

 

 

 

Comme on le remarque d'emblée, les génocides dans leur ensemble sont traités comme des massacres, exterminations ou destructions. Ils sont voués à rester souvent méconnus tandis que le génocide des Juifs en se voyant attribuer deux noms spécifiques, dotés d'une majuscule et dépourvus de tout élément complémentaire, la "Shoah" et l'"Holocauste", reçoit manifestement un éclairage unique.

 

 

 

 

"Shoah"

 

Désigner l'extermination par les nazis d’une fraction notable de la communauté juive d'Europe par le terme de "shoah", terme qui en hébreux signifie catastrophe, relève a priori d'une initiative tout à fait respectable pour perpétuer la mémoire d'un génocide particulier à plus d'un titre. Dans cette perspective, quoi de plus efficace qu'un mot-phare qui frappe les esprits et reste à jamais gravé dans la conscience collective !

 

Cependant, un phénomène particulier ne pouvait pas manquer de se manifester à la suite de cette initiative. Par sa création exceptionnelle en tant que mot emblématique, par sa promotion non moins exceptionnelle assurée par les multiples communautés juives dispersées à travers le monde, la "Shoah", avec le support des journaux et des moyens audiovisuels modernes[122], allait en quelques années, non seulement devenir un élément linguistique universellement connu mais désigner dans l'esprit d'un grand nombre d'individus, non pas un génocide parmi d'autres ou un génocide type, mais, comme l'ont manifestement voulu ses promoteurs, le génocide princeps, l'Unique, l'Indépassable, l’Innommable, l'Absolu, celui qui éclipse ou écrase à jamais tous les autres. Et le phénomène s'est poursuivi et amplifié. Avec le temps, à une utilisation qui pouvait être légitime, a succédé une exploitation par les plus hautes instances du judaïsme pour qui il ne s'agit plus seulement de conserver pieusement une mémoire mais de retirer le maximum de dividendes, notamment pour l'entreprise sioniste israélienne. Ainsi sont nées, de la part d '« un leadership aussi furieux qu'ignare » (selon l'expression de Raoul Hilberg auteur de La destruction des Juifs d'Europe), cette Shoah-business des Américains, cette Shoah-religion ou cette instrumentalisation de la Shoah, bien analysées et stigmatisées depuis quelques années par quelques auteurs juifs particulièrement lucides et courageux[123]. Shmuel Trigano[124] précise même qu’ « il existe une sphère institutionnelle de la Shoah » faite « d’institutions, chaires universitaires, musées, revues, fonds de recherche, etc. »  et que « les entreprises qui se consacrent à sa commémoration bénéficient de moyens très importants ». Et ce même auteur de s’interroger : « Les Juifs ne trouveraient-ils aujourd’hui d’énergie que pour la sacralisation de leur souffrance victimaire, dont ils semblent ne pas pouvoir (ni vouloir) sortir puisqu’ils la tabouisent dans l’éternité ? »

 

 

 

Si l'idéologie sioniste n'existait pas, ce serait une juste marque de compassion et de mémoire d'utiliser avec les Juifs le mot "shoah" (plutôt que le mot générique de génocide). On parle bien de "Grand Dérangement" en évoquant la déportation des Acadiens... Malheureusement, il faut bien voir que ce mot de "Shoah" doté d’une majuscule et qui « a servi à tous les usages possibles, politiques ou commerciaux »[125] est un piège contribuant à la manipulation du discours au service d’une exceptionnelle entreprise de domination par le Verbe. (On peut d’ailleurs noter que le simple terme de « génocide » appliqué à une population non-juive est lui-même insupportable à certains : alors que les sénateurs américains avaient prévu en 1989 une journée nationale de commémoration du génocide arménien pour en marquer le 75e anniversaire, la pression d’un lobby juif fit annuler l’événement).

 

 

 

"Holocauste"

 

Les dictionnaires nous disent qu'un holocauste est, au sens propre, un sacrifice religieux où la victime est offerte à Dieu par quelque sacrificateur et détruite par le feu.

 

Au sens figuré, on a pu désigner par ce terme une destruction massive d'hommes. Churchill a parlé de l'"holocauste arménien" par les Turcs en 1915 ; un auteur de science-fiction a entrevu et décrit un "holocauste nucléaire"...

Dans le discours courant rapporté plus haut, le génocide des Juifs européens est donc vu, non pas comme un "holocauste" ou l'"holocauste des Juifs européens", mais comme l'"Holocauste".

Il ne fait pas de doute tout d'abord que les promoteurs de ce terme ont voulu dépasser le sens figuré et réinvestir le sens propre. Alors qu'il n'y a eu ni volonté de se sacrifier de la part des Juifs, ni volonté d'offrir un sacrifice à Dieu de la part des nazis, il est manifeste que le mot se propose de réintroduire une notion religieuse et plus précisément sacrificielle, d'attribuer aux victimes un destin spécifiquement divin, de sacraliser un fait historique, de lui donner une dimension trans-historique, bref de l’élever au rang de « phénomène métaphysique »[126]. Le judéocide par les nazis n'a-t-il pas été vu par certains Juifs comme une révélation à l'envers (selon l'expression d'Ernst Nolte de l'Université hébraïque de Jérusalem)?

 

Mais il y a plus que cette présentation de l'Histoire : l’"Holocauste" (comme le mot précédent de "Shoah" ), en témoin exemplaire de l’esprit de domination véhiculé dans le judaïsme par le mythe du Peuple élu, veut désigner, accaparer, et s’approprier à tout jamais une singularité absolue et faire du génocide juif le paradigme de la souffrance humaine.

 

En l'utilisant isolément et avec une majuscule - alors que ce mot n’avait pas encore été utilisé ainsi - les activistes juifs, et notamment les sionistes, qui l’ont inventé et promu avec le succès que l’on sait (bien que non adopté par les historiens il a été introduit subrepticement dans certains dictionnaires ; un film américain l’a pris comme titre) se proposent manifestement, non seulement de rajouter quelque chose au génocide en question, mais de monopoliser à jamais l'Horreur subie par les Juifs en éclipsant toutes les horreurs du passé subies par les autres (notamment l'extermination des Tziganes ou la Traite des Noirs, cette tragédie sans égale par l’ampleur et la durée), voire en éclipsant par avance toutes les horreurs du futur.

 

Cette utilisation - surtout à l'encontre d'une population totalement étrangère au drame en question - est une indignité. Si le génocide des Juifs a sa propre spécificité - par les méthodes industrielles employées par les nazis et le niveau de développement du pays où il s’est déroulé - les autres n’ont-ils pas la leur ?

 

Comment être surpris que L'Industrie planétaire de l'Holocauste sous la plume de Finkelstein (auteur qui voit cette entreprise comme « le plus grand larcin de l’histoire de l’humanité »), vienne stigmatiser - notamment aux États-Unis et en France - un lobby activiste ? Et comment les exactions de ce lobby pourraient-elles ne pas engendrer une hostilité envers les Juifs ? Ainsi que l'écrit l'éditorialiste de Jewish Chronicle de juillet 2000 : « C'est l'industrie de l'Holocauste qui est la grande pourvoyeuse de l'antisémitisme, par l'extorsion féroce qu'elle mène et par sa manière de falsifier l'Histoire ».  Claude Lanzmann a pu écrire aussi : « Le Big Brother de la Mémoire s’est mis en marche avec sa folie d’inflation mémorielle, une nouvelle forme d’impérialisme yankee à propos d’une affaire européenne. Du coup les Juifs sont à nouveau identifiés à l’argent, c’est le retour des vieux stéréotypes ».

 

Avec ce terrible mot d’« holocauste », il arrive néanmoins que les sionistes, habituellement habiles à le manier à leur avantage exclusif, se font piéger. « Je pense qu'Arafat conduit son peuple à un holocauste » prophétise Benyamin Ben Eliezer, le ministre israélien de la défense en août 2001 ! Une question a été posée… Qui donc, autre que lui et ses semblables, est susceptible de procéder à une telle opération ?

 

 

 

À côté de ces deux « grands » mots : Shoah, Holocauste, dont certaines conséquences maléfiques n’ont pas échappé à plusieurs auteurs juifs[127], il en est d'autres plus banals mais qui ne parviennent pas moins à égarer les esprits. Ce sont notamment :

 

 

 

"Territoires"

 

Pour les sionistes, il n’y a pas :

 

. de "Cisjordanie colonisée" mais une "Judée-Samarie" (en voie d'israélisation) ;

 

. de "territoires palestiniens" mais des "territoires où résident des Palestiniens" ;

 

. de "territoires occupés" mais des "territoires" (qui attendent leur rédemption).

 

 

 

Le terme de "transfert" en lieu et place d'"expulsion", de "nettoyage ethnique" ou de "déportation".

 

L'expression "pressions physiques" en place de "torture".

 

Les expressions "autodéfense active" et "neutralisation" à la place de "liquidation" (hisoul en hébreu) ou d'"opération ponctuelle visant à déjouer un attentat".

 

L'expression "élimination ciblée" à la place d'"assassinat politique", "d’exécution extrajudiciaire" ou de "meurtre d'État".

 

 

Les termes d'implantations ou d'installations souvent utilisés en place de colonies. Et, pour mieux conditionner les juifs à s’en voir les légitimes propriétaires, n’est-il pas souvent ajouté qu’elles sont établies en zones résidentielles ? Dans l'idéologie sioniste, en effet, Israël ne "colonise" pas : il "récupère" ce qui lui appartient depuis trois mille ans, il prend possession d'un héritage.

 

 

 

"Jérusalem".

 

Cette « capitale réunifiée et éternelle » de l’État d’Israël ne désigne pas comme on le laisse croire la ville que l'armée israélienne a occupée en 1967 mais une métropole treize fois plus vaste, sa superficie étant passée de 73 à 953 kilomètres carrés par l'accaparement des terres des Palestiniens et une colonisation accélérée

 

 

 

"guerre"

 

Jusqu'en mars 2002, ce terme ne désignait nullement les opérations militaires de l'armée israélienne mais les "hostilités" déclenchées et planifiées par les Palestiniens sous un prétexte "fallacieux". Les interventions de l'armée israélienne à l'aide de l'artillerie, des chars, des hélicoptères et des missiles ne sont, par principe, que de nature "défensive". D’ailleurs le terme de tsahal ne signifie-t-il pas « armée de défense » ? Et puis, pour mieux conditionner encore les individus à cette donnée exclusive de « défense », le mot n’est-il pas revêtu d’une majuscule ? Tsahal personnalisée devient ainsi une armée singulière, sympathique, qui n’est comparable à aucune autre. Dotée pour les Juifs d’une connotation affectueuse, nombre de journalistes occidentaux vont, plus ou moins inconsciemment, contribuer à la faire connaître  comme telle.

 

 

 

"offres généreuses" faites aux Palestiniens.

 

Il convient de rappeler ici les données suivantes :

 

- le "Plan de partage" de 1947 a octroyé aux Palestiniens 47 % de la Palestine historique (alors que les Arabes étaient au nombre de 1 315 000 et les Juifs au nombre de 668 000)

 

- les "Accords d’Oslo" de 1993 (signés par l’Autorité palestinienne subjuguée) prévoyaient un État arabe représentant 22 % de la Palestine historique

 

- l’"offre généreuse" faite en 1999 (par le Premier ministre israélien Barak) , proposait un État arabe représentant 80 % des 22 % prévus à Oslo (soit 17 % de la Palestine historique)

 

- le "plan de paix" fait en 2000 (par le Premier ministre israélien Sharon) proposait 42 % des 80 % des 22 % prévus à Oslo (soit 7,5 % de la Palestine historique).

 

 

 

"tuer"

 

Les Israéliens qui agissent toujours avec « retenue » peuvent être tués, mais ils ne « tuent » pas : il n’y a que les Palestiniens qui « tuent ».

 

De plus, en matière d'information, il y a des règles que les journalistes dociles, en Israël et ailleurs, ne manquent pas de suivre :

 

- quand un Juif israélien est tué, il convient de détailler sa biographie : âge, nom et prénom, profession, situation familiale, pays d’origine s’il s’agit d’un émigré, croyance s’il est pratiquant... ; d’inclure des photographies suggestives prises sur le lieu du drame avec le corps, le sang... et, si la victime est un enfant, de parler de son école, de ses parents, de ses amis, d’obtenir des témoignages...

 

- quand des Palestiniens (ou des Arabes israéliens) sont tués, il convient, non seulement d'éviter toute personnification pour qu’ils restent sans nom ni visage, mais d’utiliser le terme « abattus » (ce terme appliqué généralement à quelque bête menaçante). Exemple: « Au cours d’affrontements, un soldat israélien a été tué, trois Palestiniens ont été abattus ».

 

 

 

Dans les médias sionistes et leurs complices, il y a bien d’autres mots ou expressions s’appliquant exclusivement aux Palestiniens. Ce sont par exemple :

 

- "terrorisme"

- "terroriste"

- "agresseur"

- "meurtre"

- "escalade"

- "attaque", "attaque à la bombe"

-"provocation"

 

 

 

Et, réciproquement, il y a des mots et expressions qui s’appliquent exclusivement aux Juifs israéliens. Il en est ainsi de :

 

- "victimes"

- "assassinés"

- "assiégés"

- "légitime défense"

- civil. Il n’y a en effet de « civils » que chez les Juifs. Quand un colon armé est tué, c’est toujours un « civil » qui est tué ; les Palestiniens tués ne sont pas des « civils » mais des Palestiniens anonymes.

 

 

 

"représailles ». Les Israéliens en usent largement… Ce mot n’est-il pas réservé pour désigner l’action d’un agressé se défendant d’un odieux agresseur ?

 

 

 

"mesures de sécurité et mesures économiques". Ces expressions couvrent toutes les initiatives du gouvernement israélien menées à l’encontre des Palestiniens : élimination des opposants, bouclages, sanctions collectives, bombardements de quartiers résidentiels, couvre-feux incessants,  confiscation des terres, dynamitage des maisons, destructions des arbres et des récoltes, interruption de l’approvisionnement en eau... etc.

 

 

 

Dans le même ordre d'idées signalons l'hébraïsation de la terre de Palestine dont nous avons déjà parlé, entreprise d'une ampleur inédite et qui vise, par le primat de la langue et du mot, à compléter la prise de possession de cette terre et à la purifier de toute présence non-juive, « comme si, nous disent Attias et Benbassa[129], sa conquête physique ne pouvait pas suffire. Le nom transforme le lieu en texte ».

 

 

 

En dehors de ces mots et expressions maniés avec habileté, nous en verrons plus loin quelques autres plus banals mais qui n'en sont pas moins utilisés souvent au profit exclusif de la même cause. Ce seront notamment : "antisémitisme", "racisme", "antijudaïsme"...  

 

 

 

Manier le Verbe, pour les sionistes et les réseaux qui leur sont acquis à travers le monde, ce n'est pas seulement jouer astucieusement avec des mots-masques, élever la manipulation des concepts et la désinformation au niveau d’un art, utiliser la calomnie pour camoufler des assassinats, exploiter des mythes religieux pour légitimer leur domination absolue sur la Palestine, pratiquer l’utilitarisme jusqu’à l’indécence (notamment à propos du génocide nazi) ou exploiter la Justice pour justifier une cause injuste … c'est aussi, face aux opposants Juifs et non-Juifs utiliser l'intimidation et les menaces, face aux populations opprimées la ruse et la corruption, face à l'opinion publique le mensonge et le déni. Face aux Nations, c’est encore subjuguer les diplomates par une habile dialectique.

 

 

 

Devant cette vague déferlante qui submerge tout le discours sur le conflit israélo-palestinien depuis tant d’années, Maxime Rodinson parle, quant à lui et pour sa part, de « l’exaspération d’un homme catalogué comme juif de par son ascendance (et qui ne songe nullement à le nier) devant cette vague de terrorisme qui charrie les sophismes, les paralogismes, les mensonges les plus évidents en quantité démesurée, qui veut imposer à tous une image idéale et intouchable du Juif en soi avec des excès de narcissisme ethnocentrique dont on a du mal à trouver des exemples plus forcés, qui débouche sur l’apologie des pratiques les plus condamnables. Cette vague étalée sur des millions de colonnes et de pages imprimées qui répand sans arrêt des visions fausses des événements et des structures du passé et du présent, persuadant des millions d’ignorants ou d’incompétents. Cet effort quotidien – non seulement par les textes écrits, mais par les menaces, les manœuvres souterraines et autres – pour contraindre Juifs (y compris ceux qui le sont surtout au sens hitlérien du mot) et non-Juifs à adopter, à soutenir cette idéologie, à s’enthousiasmer pour elle. Cette double inconscience ainsi répandue et imposée chez des milliers d’intellectuels et autres, des plus exigeants sur d’autres plans et qui pardonnent ou masquent chez des Juifs tant d’attitudes, de comportements violemment condamnés chez les autres. »   

Ainsi le pouvoir sémantique générant une violence particulièrement subtile, l'État d'Israël, dont le dossier en matière de droits de l'homme est lourdement chargé, réussit à faire croire aux Occidentaux qu'il est seulement un Etat-victime. Il faut se garder d'être dupes et résister aux armes linguistiques maniées avec brio par les multiples groupes tout acquis à la cause sioniste en Europe et ailleurs.

André Gaillard, le sionisme en Palestine/Israël : fruit amer du judaïsme, aux éditions Bénévent, p.145-154