Noé se serait fait sodomiser et/ou émasculer par son fils d'après la Bible !?!

Noé se serait fait sodomiser et/ou émasculer

par son fils d'après la Bible ?!

Collectif Sahab-ed-Dine

Création : 30/06/2011


I - Introduction

Quand nous lisons la Bible, en tant que musulmans, nous tombons sur certaines absurdités comme par exemple le prophète Loth (as) qui aurait couché avec ses deux filles sous l’effet de l’alcool et qui furent enceintes de lui par l’inceste, ou encore David (as) qui aurait commis l’adultère avec la femme d’Uri et aurait fait tuer son mari pour l’épouser ensuite, Aaron (as) qui aurait fabriqué l’idole du veau d’or qui pervertie les fils d’Israël, Salomon (as) qui aurait fini sa vie polythéiste à cause de ses femmes, etc. Que Dieu nous préserve de dire de telles absurdités sur les meilleurs hommes qui ont marché sur cette terre.

Maintenant voyons une autre absurdité mise sur le compte du prophète Noé (as).

II - L’épisode tragique de la nudité de Noé

Nous lisons dans Genèse chapitre 9, 22-23 ceci :

“Noé, d'abord cultivateur planta une vigne. Il but de son vin et s'enivra, et il se mit à nu au milieu de sa tente. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et alla dehors l'annoncer à ses deux frères. Sem et Japhet prirent la couverture, la déployèrent sur leurs épaules, et, marchant à reculons, couvrirent la nudité de leur père, mais ne la virent point, leur visage étant retourné.” (Traduction du Rabbinat français, Genèse 9, 20-23)

La première chose qui choque ici, c’est le fait de voir le prophète Noé (as) s'enivrer au point de se déshabiller en restant tout nu “au milieu de sa tente”. Outre cette absurdité mise sur le compte de ce noble prophète, il y a en a une autre...

A première vue, il est difficile de la détecter. Mais regardons ce que disent les commentaires sur l’expression “voir la nudité de quelqu’un” ou, selon d’autres traductions, “découvrir la nudité de quelqu’un”.

D’après le grand commentateur de la Torah Rachi beaucoup de rabbins ont vu dans cette expression le fait que le fils de Noé aurait commis une union sexuelle interdite avec son père !

“Il vit la nudité de son père” : Certains disent qu’il l’a émasculé, d’autres qu’il l’a sodomisé (Sanhèdrin 70a).

Commentaire de Rachi sur Genèse 9,22, source : sefarim

Notez ce fait est rapporté dans le Talmud (Sanhédrin 70a) !

Et Rachi n’est pas n’importe quel commentateur de la Torah. Nous lisons :

Rachi n’est pas le premier commentateur, mais il est le Parshandata, le « Commentateur de la Loi ». Ses commentaires sont considérés comme d'une inspiration divine. Il se dit que le Talmud sans son commentaire serait comme un livre scellé. Il est le premier livre juif à être imprimé en hébreu (Calabre 1475). Son commentaire édité en marge du texte est typographiée à partir d'une semi-cursive italienne, pour différencier le commentaire du corpus du texte biblique, et qui ne tarderait pas à être connue sous le nom d’« écriture Rachi ».

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Rachi

De même nous lisons dans le commentaire de la Bible T.O.B 2010 :

9, 22 Certains commentateurs comprennent les v. 22-23 comme la description d’un viol.

9,23 Il s’agit du manteau qui fait corps avec la personne (voir 1 S 24,6). - L’expression “découvrir la nudité de quelqu’un” désigne ailleurs (p. ex. Lv 18) des rapports sexuels considérés comme illicites. Ce texte adopte une attitude polémique contre les “Cananéens”. Sem et Japhet couvrent ce que Cham découvre.

Source : La Bible T.O.B 2010 : notes intégrales - traduction oecuménique, 11ème édition, les éditions du Cerf, p. 67, notes sur les versets de Genèse 9,22-23

Pour rappel, cette bible a été réalisée conjointement par les protestants, les catholiques et les orthodoxes.

D’autres commentateurs juifs disent qu’il s’est fait émasculer par son fils, c’est-à-dire que son fils l’a castré...

Jacob ben Isaac Achkenazi :

Le Nom béni dit à Cham : "Puisque tu as fait honte à ton père en ne le recouvrant pas, tu seras couvert de honte : tes enfants tomberont entre les mains du roi d'Assyrie. Il les mènera nus, le sexe découvert parmi la foule." Cham fit en sorte que son père Noé ne puisse plus concevoir d'enfants. Chami dit à ses enfants : "Vous savez qu'Adam eut deux enfants. L'un tua l'autre car ils ne purent s'entendre pour partager l'héritage. Nous sommes trois frères et notre père désire encore un enfant. Alors nous, à plus forte raison, nous n'arriverons jamais à nous mettre d'accord." Cham fit donc en sorte que son père ne puisse plus avoir d'enfant. Dans l'arche, Noé se désolait de ne pas avoir un jeune fils pour le servir. Il se dit : "Quand je sortirai de l'arche, je concevrai un fils." Chami entendit cela et aussitôt, il décida d'émasculer son père. Lorsque Noé se réveilla de son ivresse et qu'il se rendit compte de ce que Cham lui avait fait, il maudit Canaan, le fils de Cham, afin qu'il devienne l'esclave de ses frères pour l'éternité puisque Cham l'avait empêché d'avoir un serviteur. Une autre interprétation dit : il maudit Canaan et pas Cham car, à sa sortie de l'arche, Dieu l'avait béni; Cham ne méritait pas d'être maudit; voila pourquoi c'est son fils Canaan qui le fut. Rav Hona dit au nom de Rav Joseph : Noé dit à Cham : "Tu m'as privé de la possibilité de coucher avec ma femme, ce qu'on fait dans l'obscurité et jamais le jour en pleine lumière; aussi tes enfants seront obscurcis et deviendront noirs comme les Ethiopiens et les Maures.”

Source : Le Commentaire sur la Torah, Tseenah ureenah, Jacob ben Isaac Achkenazi de Janow, Traduction du yidich, introduction et notes par Jean Baumgarten, éditions verdier, page 90.

Et pourquoi ‘Ham l’a-t-il émasculé ? Il a dit à ses frères : « Adam a eu deux fils, dont l’un a tué l’autre pour l’héritage du monde. Notre père a déjà trois fils, et il en voudrait encore un quatrième ? ! » (Beréchith raba 36, 5).

Commentaire de Rachi sur Genèse 9.25.

Le site internet Africamaat (c’est vrai qu’il est anti-Bible) a repris les avis des rabbins juifs sur cette question et les a résumé de la sorte :

Comment les théologiens abordent ces textes dans les ouvrages dédiés aux commentaires de la Bible ?

JPO. Tenez vous bien car c’est loin d’être une plaisanterie. Certains théologiens disent que par "il vu son père nu", il faut comprendre qu’il a commit un acte d’homosexualité avec lui d’où la malédiction de Cham (voir quelqu’un nu égale le "sodomiser" dans la culture juive d’où cette mention dans le Middrash).

D’autres disent que Cham s’est accouplé avec des animaux dans l’arche et c’est pour cette raison qu’il devint noir et maudit. Il est dit aussi que Dieu, ayant dit qu’il ne maudirait plus ses fils, il ne lui restait que ses petits-fils à maudire.

Source : http://www.africamaat.com/La-malediction-de-Cham-l?artsuite=2

Il y a aussi une thèse complète a été faite sur ce thème par Amaury Le Bastart, l’Ivresse dans la bible II, que vous pouvez télécharger ici : fr.feedbooks.com/userbook/16295.pdf

Nous lisons (page 10 à 14) :

Que s’est-il donc passé sous la tente de Noé quand Cham y eut pénétré ? Pour s’en faire une idée, tous les commentateurs n’ont eu à leur disposition que le vocabulaire soit hébreux soit grec utilisé dans les textes hébreux antiques ou la Septante.

Depuis le début de l’ère courante, une écrasante majorité d’entre eux se répartissent en quatre opinions différentes d’inégale valeur. Le seul dénominateur commun entre celles-ci est que Cham aurait commis un délit d’ordre sexuel à l’endroit de Noé.

Ces délits s’énoncent ainsi : voyeurisme, castration, relations homosexuelles et relations hétérosexuelles [2].

La thèse selon laquelle Cham aurait commis un acte de voyeurisme – il aurait ‘maté’ les génitoires de son père – a rencontré un très large écho tant chez les commentateurs de l’antiquité que les modernes. La force de cette opinion tient à son conservatisme, elle refuse de considérer quoi que ce soit dans le texte qui ne soit pas explicitement indiqué. Cependant, cette opinion ne parvient nullement à élucider ni la gravité de la faute ni la malédiction consécutive de Canaan. De surcroît, elle présuppose une hypothèse : voir accidentellement la nudité d’un parent aurait constitué un tabou ce qui n’est attesté nulle part ni dans la Bible, ni dans la littérature du Proche-Orient ancien.

La deuxième thèse, celle de la castration de Noé, tente d’assumer toutes les déficiences de la première. Cette thèse est présente tant dans les traditions juives que chrétienne dès l’antiquité. Ainsi Théophile d’Antioche, premier témoin de cette thèse en régime chrétien, écrit-il dans son troisième livre à Autolycus vers 180 : « Quelques auteurs donnent à cet homme (Noé) le nom d’Eunuque. » (Théophile d’Antioche, trois livres à Autolycus, Paris, 1948, Cerf, sc. 20, III, 19)

Dans la tradition exégétique juive un des plus anciens témoins de cette opinion se trouve probablement dans Genèse Rabbah : « R. Berachiah dit : Noé s’affligeait beaucoup dans l’arche de ne pas avoir un jeune fils pour le servir, et il déclara : ‘Quand je sortirai j’engendrerai un fils pour qu’il le fasse pour moi.’ Mais Cham agit ainsi sur lui, il s’exclama : ‘Tu m’as empêché d’engendrer un jeune fils pour me servir, pour cette raison cet homme [ton fils] sera l’esclave de ses frères !’ R. Huna dit au nom de R. Joseph : [Noé déclara] ‘Tu m’as empêché d’engendrer un quatrième fils, c’est pourquoi je maudis ton quatrième fils !’ » [3]

A propos de ce délit, au moins la tradition juive s’est-elle posée la question de l’identité du castrateur. Dans la citation précédente, il est clair que c’est Cham qui oeuvra. « Certains disent qu’au plus fort de l’ivresse, il se découvrit et qu’alors Canaan, le petit garçon de Cham, entra dans la tente, enroula méchamment une solide corde autour des parties de son grand-père, serra, tira et l’émascula. Cham alors entra également. Quand il vit ce qui était arrivé, il le dit à Sem et à Japhet en riant comme s’il s’agissait d’une plaisanterie pour badauds de la place publique ; mais il s’attira leurs malédictions. »[4]

Selon ce témoignage Canaan aurait précédé Cham sous la tente de Noé et l’aurait émasculé. Cette relation est cependant très peu plausible, la technique employée semble trop farfelue au regard de celles employées pour les animaux ou pour faire des castras et des eunuques dans les siècles passés. Il s’agit ici d’une pure légende. Une autre légende attribue cet acte à un potentiel troisième auteur : « D’autres toutefois lavent Cham de tout crime de ce genre. Ils disent que, lorsque Noé débarqua sur le mont Ararat, le lion malade fit montre d’une basse ingratitude en lui assenant un coup de patte dans les parties si bien qu’il ne put jamais plus accomplir l’acte conjugal. »[5]

Le lion aurait castré Noé au sortir de l’arche. Si tel était le cas, cela laisserait entières les questions : Que s’est-il donc passé sous la tente ? Pourquoi la malédiction fut-elle transférée de Cham à son fils ? Enfin, il convient de remarquer qu’en ce qui concerne la castration, rien n’est jamais dit, hormis pour le lion, sur les motifs ou les mobiles qui ont animés le castrateur. Quelques mythologies du Proche-Orient ancien relatent des épisodes de castration, bien plus souvent entre divinités qu’entre hommes, et le mobile allégué réside dans la volonté du castrateur d’usurper le pouvoir du castré. Ce mobile ne saurait s’appliquer ici, on ne voit pas quel pouvoir Cham cherchait-il à s’approprier.

La thèse de l’émasculation entre en compétition avec une troisième thèse comme le rapporte le traité Sanhédrin dans le Talmud de Babylone : « Noé s’éveilla de son vin et appris ce que son plus jeune fils lui avait fait (Gn 9, 24). [En ce qui concerne ce verset] Rab et Samuel [ne s’accordent pas] l’un maintenant qu’il le castra, alors que l’autre dit qu’il eut des relations sexuelles avec lui. Celui qui maintient qu’il est castré [raisonne ainsi :] Puisque [Noé] a maudit le quatrième fils de Cham, [Cham] a du avoir blessé [Noé] quant à avoir un quatrième fils. Cependant, celui qui dit que [Cham] eut des relations sexuelles avec son père dessine une analogie entre ‘Et il vit’ écrit deux fois. Ici il est écrit : ‘Et Cham, le père de Canaan, vit la nudité de son père’, alors qu’ailleurs il est écrit : ‘Et quand Sichem, le fils d’Hamor, la vit [il la prit et coucha avec elle et lui fit violence] (Gn 34, 2).’ Maintenant selon l’opinion que [Cham] émascula [Noé], il est équitable que [Noé] maudisse [Cham] par son quatrième fils [c’est-à-dire Canaan] ; mais selon l’opinion que [Cham] eut des relations sexuelles avec [Noé], pourquoi [Noé] maudit-il le quatrième fils de [Cham], [Noé] aurait du maudire [Cham] lui-même ? Ces deux outrages furent perpétrés. »[6]

Ce passage du traité Sanhédrin serait vraisemblablement le plus ancien témoin (datant du IIème siècle de l’ère courante) et de la castration et de la troisième opinion : Cham aurait eu des relations sexuelles incestueuses avec son père. Le texte va même très loin ; selon lui Cham aurait violé et émasculé Noé sans préciser dans quel ordre ces deux outrages se produisirent.

Cette dernière thèse s’appuie sur la mise en équivalence de sens des expressions « voir la nudité » en Genèse 9, 22 et « voir ou découvrir la nudité » en lévitique 18 et 20, chapitres où interdits sexuels sont stipulés. « L’homme qui prend pour épouse sa soeur, la fille de son père ou la fille de sa mère, s’il voit sa nudité et qu’elle voit la sienne, c’est une ignominie. Ils seront exterminés sous les yeux des membres de leur peuple, car il a découvert la nudité de sa soeur et il portera le poids de sa faute. » (Lv 20, 17) « Voir ou découvrir la nudité » correspond à l’expression consacrée du Lévitique pour désigner « avoir des relations sexuelles ».

Ainsi, de nombreux commentateurs importent le sens de cette expression en lévitique dans l’épisode de l’ivresse de Noé et affirment que Cham eut des relations sexuelles avec son père. Il est toutefois à souligner – et cela affaiblit considérablement cette thèse – qu’en Lévitique « découvrir la nudité » et « voir la nudité » s’emploie exclusivement d’un homme à l’endroit d’une femme ou parfois réciproquement et jamais d’un homme à l’endroit d’un autre homme. Dans l’absolu, il même extraordinairement surprenant que le premier récit

rapporté dans la Bible soit la relation d’un viol homosexuel incestueux d’un fils envers son père, à supposer que cet épisode de la vie de Noé ait une connotation sexuelle et même si, comme nous le verrons, le deuxième récit d’ivresse traite d’un cas particulier de relations incestueuses. En outre, il s’agit bien d’un viol, l’état dans lequel gisait Noé ne lui permettait nullement d’exprimer le moindre consentement.

Une quatrième thèse plus récente voit non pas des relations homosexuelles incestueuses mais des relations hétérosexuelles incestueuses. Elle a la faveur de nombre de commentateurs modernes[7]

Ce sens importé dans le récit de l’ivresse de Noé induirait que, sans que le texte n’en dise explicitement rien, Cham aurait eu des relations sexuelles avec la femme de Noé, sa propre mère. Soit cette femme aurait séjourné sous la tente de Noé au moment de son ivresse, soit il se serait rendu dans la tente de celle-ci. La seconde possibilité rencontre un certain succès du fait que le mot hébreux pour tente est accordé dans le texte avec une forme possessive se traduisant par : « sa tente à elle ». Dans l’hypothèse d’un crime sexuel commis par Cham, cette thèse a de nombreux avantages.

Tout d’abord, on suppose que Noé, ivre, se serait rendu auprès de sa femme par un impétueux désir de l’honorer ; qu’il se soit mis nu en témoignerait et correspondrait bien à l’une des significations de la notion de nudité alors qu’a priori l’on pouvait estimer selon une lecture synchronique superficielle que le sens à donner à la nudité de Noé ou à son auto-mise-à-nu échappait à la palette de significations de cette notion.

Que découvrit alors Cham entrant dans la tente si ce n’est son père endormi sans aucune disposition pour satisfaire sa libido. Et Cham se serait donc substituer à son père pour honorer sa mère. Il ne va pas sans dire qu’une telle hypothèse présente une bien regrettable lacune de taille qui la rend extrêmement conjecturale et fragile : Que fait-on du consentement de cette femme à coucher avec l’un de ses fils ? Pourquoi aurait-elle consenti ? Si Cham l’a entreprise sans son consentement, nous serions à nouveau devant le cas d’un viol qu’une fois de plus rien dans le texte ne nous permet d’envisager. Un deuxième avantage de cette thèse tient à ce que son interprétation du sens de« voir ou découvrir la nudité » tort moins la signification de cette expression puisque cette interprétation ici respecte le fait qu’il s’agit bien d’un voir et d’un découvrir d’homme à femme et non pas d’homme à homme, ce que le Lévitique n’a jamais attesté.

Son troisième avantage consiste en ce qu’elle permet de trouver une élégante si ce n’est séduisante solution au problème du transfert de la malédiction de Cham à Canaan. Cham aurait mis sa mère enceinte et le fruit de cette grossesse aurait été Canaan, ainsi fils et frère de Cham et apparemment seulement fils de Noé. L’origine même de cet enfant, fruit de la transgression d’un tabou, le rendait maudit, voire expulsable de la communauté. Là encore cette solution est plus séduisante que convaincante. En effet, Canaan est nommé donc a minima né, ce fait indéniable introduit un délai minimum de 9 mois entre ce qu’il s’est passé sous la tente et la malédiction de Canaan prononcée par Noé.

La manière dont est construit le texte induit une unité de temps entre l’offense et la malédiction, l’autre suit l’une comme son ombre et une réponse instantanée : « Lorsque Noé se réveilla de son ivresse, il apprit ce que son fils le plus jeune lui avait fait. » (Gn 9, 24) Comment une telle phrase peut-elle induire un délai d’au moins 9 mois entre ivresse et prise de connaissance ?

Aucun des délits sexuels évoqués pour expliquer ce qu’il s’est passé sous la tente de Noé et le transfert de la malédiction n’est pleinement satisfaisant ; ces délits sont beaucoup plus séduisants que convaincants ; les interprétations proposées, quand bien même elles multiplient des arguments scripturaires, sémantiques ou lexicographiques, font figure de fragiles conjectures ou de bien hardies spéculations ; aucune d’entre elles ne semble véritablement appropriée. Quelques rares commentateurs ont encore tenté de trouver des explications non sexuelles à cet épisode et là encore ces explications demeurent plus séduisantes que toute autre chose.

Sources :

[2] Bergsma J.S., Hahn S.W. , Noah’s nakedness and the curse of Canaan, Journal of Biblical Literature, 124/1 (2005) pp. 25-40

[3] Gen. Rabbah 36, 7 in Baumgarten A.I., Myth and Midrash, Genesis 9, 20-29, Christianity, Judaism and others Greco-Roman cults, Studies Morton Smith at sixty (ed. Jacob Neusner et alii; 4 vols. ;Leiden : Brill, 1975) 3:55-71

[4] Tanhuma Buber Gen 48-49 ; Gen Rabbah 38-40 ; PRE, ch. 23 in Graves R., Patai R., Les mythes hébreux, Paris, 1987, Fayard

[5] Gen Rabbah 272, 338-39, etc. in Graves R., Patai R., Les mythes hébreux, Paris, 1987, Fayard

[6] TB Sanhedrin 70a, traduit en anglais d’après I. Epstein, The Babylonian Talmud, Sanhedrin (Londres, 1933), in Baumgarten A.I., Myth and Midrash, Genesis 9, 20-29, Christianity, Judaism and others Greco-Roman cults, Studies Morton Smith at sixty (ed. Jacob Neusner et alii; 4 vols. ;Leiden : Brill, 1975) 3:55-71

[7] Par exemple : Bassett F.W., Noah's nakedness and the curse og Canaan a case of incest ?, in Vetus Testamentum 21 (1971) 232-237

Dans cette thèse, nous apprenons que seulement de rares commentateurs ont essayé de trouver une explication non sexuelle à ce qui s’est passé. Mais il est clair que la majorité des commentateurs y voient un crime d’ordre sexuel et c’est ce que le passage laisse entendre.

Cette histoire est vraiment ignoble, voilà comment ils parlent de notre prophète Nouh (que la paix de Dieu soit sur lui) !

III. Conclusion

Que dire après tout cela ? Pas grand chose. Les chrétiens qui tenteraient de réfuter les commentaires juifs devraient faire très attention parce que Jésus (as) aurait dit : “Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu'ils vous disent; mais n'agissez pas selon leurs oeuvres. Car ils disent, et ne font pas.” (Matthieu 23, 2-3).

C’est-à-dire que les Juifs sont les plus aptes à comprendre leurs écritures. Sans compter qu’ils considèrent que le Talmud contient une partie de la Torah orale qui fut révélée à Moise (as) au mont Sinaï... C’est donc une révélation pour eux.

Et si les chrétiens veulent tout de même réfuter ce fait et bien Jésus n’a-t-il pas dit : “Celui qui ne m'aime pas ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé.” (Jean 14,24).

Donc les chrétiens qui veulent réfuter les commentaires juifs (et qui plus est celui de Rachi qui est LE commentateur de la Torah) et bien ils n’aiment pas Jésus (as) qui leur a dit que les scribes et les pharisiens étaient assis sur la chair de Moise (as).

Wa Allahou a’lem