
L'Occident cherche à légaliser le démembrement du Soudan. La Cour Pénale
Internationale de La Haye a émis un mandat d'arrêt contre le Président soudanais,
Omar Hassan al-Bashir.
Le Président est inculpé de crimes de guerre et de crimes contre
l'humanité. C’est la première fois dans l'histoire de La Haye que des
accusations sont portées contre un chef d'État.
Le Président soudanais a été accusé de crimes contre les tribus du
Darfour, une région à l'ouest du pays. D'énormes gisements de pétrole brut
ont été trouvés sur le territoire du Darfour, là où habitent les trois
tribus. Ces tribus ont lancé une lutte d’indépendance en 2003. Le
gouvernement a répondu par des mesures adéquates. Les opérations de combat
sont caractéristiques des deux côtés par leur cruauté. Les Janjaouid, un
groupe d’hommes armés au Darfour, a brûlé des villages entiers dans les
territoires rebelles. Les rebelles ne sont pas tendres non plus.
Selon l’ONU, plus de 2,7 millions de personnes sont devenues otages
de la crise du Darfour. Le nombre des victimes est évalué entre 300 et 400
mille. Le contingent de maintien de la paix de l'Organisation des Nations
Unies et de l'Union Africaine a été déployé au Soudan en 2007. Cependant,
il n'a pas fait cesser la violence.
Cette affaire a commencé le 14 juillet 2008. Le Tribunal de La Haye
n'a pas trouvé assez de preuves pour accuser al-Bashir de génocide. Luis
Moreno Ocampo, procureur du Tribunal à l’époque, avait déclaré qu'il
pourrait démontrer l’implication de Bashir dans un génocide. Il se référait
aux témoignages de plus de 30 « témoins. »
Le Soudan n'a pas l'intention de livrer son Président, à La Haye.
Bashir, qui ne reconnaît pas sa culpabilité, a proposé aux juges de manger
le mandat qui ne vaut pas l'encre de son impression. Bashir a déclaré que
l'Occident est déterminé à arrêter le développement de son pays.
Vladimir Anokhin, vice président de l'Académie des Sciences
Géopolitiques, a déclaré à la Pravda que, par sa décision, le tribunal de
La Haye montre un manque de respect absolu envers l'Organisation des
Nations Unies. « Il existe des documents qui restreignent le statut du
tribunal. Le Soudan ne reconnaît pas en outre sa légitimité. Par
conséquent, aucun fonctionnaire de l'administration soudanaise ne peut être
livré, » a dit cet expert.
Des milliers de gens sont descendus dans les rues de la capitale du
Soudan pour soutenir leur Président.
La majorité des États arabes, dont l'Égypte, l’État arabe le plus
important à la frontière du Soudan, a condamné les actions isolées du
tribunal de La Haye. Les rebelles ont applaudi le mandat d'arrêt et déclaré
que Bashir doit se tenir debout dans la salle d'audience et prouver
lui-même qu’il n’est pas coupable, s'il n’est effectivement pas coupable.
L'Occident a aussi approuvé la sanction. Robert Wood, porte-parole
du Département d'État, a déclaré que quiconque commettant des crimes contre
l'humanité doit être traduit en justice. Il a continué en disant que toute
action contre la population civile et contre les intérêts des États
étrangers au Soudan devrait cesser.
C’est avant tout au sujet du pétrole. Selon des estimations
d’experts, les réserves pétrolières du Soudan pourraient dépasser celles de
l'Arabie Saoudite. Les puissances étrangères ont détruit le plus grand pays
d'Afrique au cours des dernières années en soutenant le mouvement rebelle.
Le Sud-Soudan a été séparé dans les années 90 grâce au concours des pays
occidentaux.
Les événements au Darfour se déroulent selon un scénario similaire.
L'Occident projette de créer au moins quatre pays dans un.
Article original en anglais: Western states
determined to destroy Sudan in fierce fight for oil, Pravda,
le 6 mars 2009.
Traduction : Pétrus Lombard.
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